Melman C. Dr

Charles Melman : "Le petit Hans" - 3

EPhEP, Séminaire de l'année Professionnelle, 21/11/2013 

  

Ch. Melman : Conférence inaugurale 2014-2015 : Comment peut-on enseigner ensemble ?

Quand on se tourne du côté des scientifiques pour avoir une réponse à la question, eh bien là on est embarrassé, parce que d’eux, on attend une réponse scientifique à la question qu’est-ce qu’être scientifique ? Eh bien, eux, ils vont chercher leurs réponses chez les philosophes, et en particulier chez Karl Popper, mais je ne développe pas ce point-là.
En tout cas, je crois que l’on peut convenir que ce que l’on peut transmettre, ce que l’on peut enseigner pour en donner un contrepoint imagé, ce n’est pas la morale que l’on aura hérité de ses pairs, ou bien celle que l’on voudra innover pour ses propres enfants par exemple. On le sait, c’est bien difficile à transmettre, si jamais on le souhaite, mais ce que l’on transmet, ce que l’on peut transmettre, ça n’est que scientifique ; et on peut à ce moment-là se tourner vers notre école pour qu’elle vise à être scientifique. On reconnaît ses démarches, on reconnaît ce qui est scientifique à ce que c’est une écriture formalisée, et qui permet de résoudre l’impossible ouvert par le réel ayant suscité le type de recherche auquel répond cette formalisation écrite. Formalisation écrite, c’est-à-dire que ça ne relève pas d’une parole ce que je suis en train de vous dire, ça peut être scientifique, mais a priori, il faudra d’abord que vous puissiez le vérifier sur un écrit.

Ch. Melman : Je n'aime pas le même, ni l'autre, ni le différent, alors qu'est ce que j'aime ?

Conférence de Charles Melman, prononcée à Manosque le 10 mai 2014.

Merci pour votre invitation, j'avais gardé le meilleur souvenir de ma précédente venue chez vous, dû bien sûr à l'université qui nous rassemble à l'initiative de Claude Rivet pas moins.

Ch. Melman : Pathologie du normal

Malgré la modestie de notre effort, il est certain qu’il y a un enjeu dans cette affaire, et un enjeu qui déborde considérablement et l'importance de notre groupe et l'importance de sa possible intervention, sa possible action. Cet enjeu, il est extrêmement simple : il concerne le fait de savoir si la psychanalyse aura été un épisode dans l'histoire des idées, ou bien si elle sera parvenue à faire acte dans l'évolution de la culture. Il semble pourtant que ce qu'elle mette en jeu soit suffisamment radical et essentiel pour que, enfin je dirais, nous puissions sortir du marasme ordinaire qui concerne la vie privée et aussi bien la vie publique. C'est quand même formidable : notre vie publique, sa pathologie a été repérée depuis l'Antiquité et depuis l'Antiquité cette pathologie à été analysée, disséquée, élaborée, réfléchie, révolutionnée etc., et nous en sommes toujours au même point ; je veux dire que nous sommes toujours dans ce qu'il en est de la souffrance sociale ordinaire, nous avons tous mal à la société. C'est quand même bizarre que cela appartienne à notre condition et il est clair que si jusqu'ici toute tentative d'élaboration ou d'action a fait échec, c'est peut-être bien que, justement, elle n'a pas pris en compte ce que la psychanalyse vient, là, éclairer sur ce qu'il en est des conditions de notre condition et donc, je dis bien, elle peut parfaitement, cette psychanalyse, s'effacer ‒ on voudrait déjà la faire passer comme vieillie, comme étant un article du XIXe siècle, alors que cette pathologie que j'évoquais tout à l'heure est toujours aussi vive, toujours aussi présente.

Ch.Melman : L’amour est un mur

Conférence à la Maison de l’Amérique Latine, 4 juin 2014

Alors puisque c’est la dernière séance de ce cartel pour l’année, je vais donc tout vous dire sur l’amour, parce que je trouve que c’est bien nécessaire, et donc je vais tâcher de me rendre utile… hein, pour une fois !

Ch.Melman : Que puis-je savoir ? Analyse et théorie de l’apprentissage et de l’acquisition des connaissances - 3

Comme il se trouve, donc, que j’ai souhaité que nous profitions ensemble de quelques débats faits comme ça, avec vous, et devant vous avec Marcel Gauchet, et qui auront donc lieu au cours du mois de mai, deux débats, deux discussions, ce soir on peut dire que c’est la leçon, un peu abrupte, de clôture de ce que j’ai entrepris avec vous cette année et c’est donc pour vous récompenser que je vous ai fait distribuer une image, dont nous aurons l’occasion de discuter.
Ce que je vais vous dire ce soir va donc se trouver sous une forme un peu ramassée, et en particulier concernant ce que je vais vous évoquer au sujet de la fonction du tableau. Ramassée, puisque Lacan a consacré plus d’un trimestre d’un Séminaire, celui qu’il a consacré aux Ménines de Vélasquez, sur la question du tableau. Chacun de nous peut se demander quel prix il pouvait accorder à cet élément. Et ce soir en un quart d’heure nous allons ramasser tout cela, je l’espère à notre profit.

Ch.Melman : Que puis-je savoir ? Analyse et théorie de l’apprentissage et de l’acquisition des connaissances - 2

Nous allons cette année nous engager dans l’étude des processus d’acquisition des connaissances et de l’apprentissage. C’est un chemin qui va beaucoup nous surprendre, puisque dès le départ, nous pouvons vérifier le contraste existant entre les résultats brillants, accomplis justement dans divers domaines par le progrès des connaissances, qu’il s’agisse des domaines concernant aussi bien la biologie que la technologie, et en revanche la constatation que le chemin qui mène à ces acquisitions, reste voué à une problématique confuse, souvent obscure, et dont on peut dire que ces questions majeures n’ont pas changé depuis leur origine, c’est-à-dire depuis l’Antiquité. Il y a donc là un contraste manifeste, et qui nous intéresse dans la mesure où le résultat des progrès acquis par ces connaissances, ce résultat reste parfaitement incertain, voire peut-être fou, tant que justement il n’est pas examiné, étudié, tempéré, par les moyens qui nous mènent à ces résultats, dont nous voyons bien que pour l’essentiel, ils sont destinés à combler le malaise propre à notre espèce. Ce qui caractérise notre espèce, comme vous le savez, et qui la distingue radicalement dans le genre animal, c’est évidemment le malaise de son rapport avec elle-même, comme avec le monde.

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