Linguistique - signifiant - discours

Pierre-Christophe Cathelineau : Le discours du Maître, le discours capitaliste parmi les autres discours. Lecture de Sade avec Lacan

A propos du discours du maître, je voudrais reprendre la question au point où je l'avais laissée la fois précédente. Le discours du maître c'est une question de langage. On part de la formule célèbre de Lacan: « le sujet est représenté par un signifiant pour un autre signifiant ».
Qu’est-ce que cela signifie ? Que le sujet en quelque sorte est refoulé sous la barre de l’écriture. Il est barré, d'ailleurs, on l'écrit S barré. Il est barré par le signifiant. Lorsqu'il est barré par le signifiant, il s'exprime en se faisant représenter par le signifiant. Quand je vous parle, je ne suis pas sur le devant de la scène, je me fais représenter par les signifiants que j'énonce.

C.Veken : Psychopathologie linguistique et littérature (extrait)

Il y a eu un grand moment dans l’histoire de la langue française, c’est le moment où a été institué l’enseignement laïc obligatoire et gratuit pour tous les petits français. C’est au XIX ème siècle, Jules Ferry, et ça a eu des conséquences extraordinaires parce que là, il a fallu apprendre le français aux gens qui venaient à l’école parce qu’ils ne l’avaient pas acquis, ils avaient acquis la langue qu’on parlait autour d’eux. L’Abbé Grégoire avait fait une étude; il y avait peut-être 10 % de la population qui parlait français à l’époque de la révolution. Vous direz « Qu’est-ce qu’ils parlaient ? ». Ils parlaient Breton, Basque, Alsacien, Occitan, le patois de tel coin, mais pas le français.

C.Veken : Origines de la linguistique

Les premières origines connues de la linguistique nous emmènent il y a très longtemps en Inde avec un sanskrit qui s’appelait Panini et qui pour des raisons religieuses où il était très important de prononcer les textes sacrés de la façon juste. Donc des travaux ont été faits, très surprenants d’ailleurs quand on les a connus très longtemps après, par leur minutie, par leur souci d’exactitude pour repérer, pour définir les sons qui convenaient pour dire les textes sacrés.

D. Brillaud : Les troubles du langage

C’est en 1891 que Freud publie sa contribution à l’étude des aphasies. 30 ans auparavant, en 1861, Broca avait identifié sur le cerveau humain l’aire qui porte son nom depuis, siège du langage articulé.
Freud a séparé ses études neurologiques et ses études psychanalytiques et ne voulait pas qu’on les publie ensemble. Pourtant, le fait que Freud s’intéresse aux aphasies le conduit à se poser des questions sur le langage en général, ce qui ne peut pas être considéré comme n’ayant pas de rapport avec la psychanalyse.
Sans entrer dans le détail de cette étude de Freud sur les aphasies, qui me semble quand même assez dépassée sur le plan neurologique, je veux seulement relever quelques points : Freud part de la différenciation par Broca et Wernicke de deux types d’aphasies : d’une part l’aphasie sensorielle et d’autre part l’aphasie motrice. Cette opposition est bâtie sur le modèle du réflexe, avec une voie sensitive qui amène l’information au cerveau et une voix motrice qui permet d’articuler les mots. Il y a des aphasies qui témoignent de l’atteinte de la zone du cerveau correspondant à la sensorialité et des aphasies qui correspondent à l’atteinte de la zone motrice. Ensuite Wernicke et Broca ont pensé que les facteurs de localisation devaient répondre de symptômes plus subtils de l’aphasie.

C.Landman : Pourquoi son nom propre importune-t-il le névrosé ?

Les deux grandes structures cliniques que constituent l’hystérie et la névrose obsessionnelle sont étroitement solidaires – c’est là l’apport de Freud que Lacan a ordonné dans la première partie de son enseignement – étroitement solidaires d’un mode d’accès à la jouissance sexuelle fondé sur la castration, castration que rendent opératoire la référence à la métaphore paternelle et la signification phallique qu’elle engendre.

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