Dans le film d’entretiens avec Charles Melman intitulé Un psychanalyste dans la ville, qui sera projeté le samedi 14 octobre prochain à 13 heures au Théâtre Saint-Martin, avec entrée libre, ce dernier répond avec entrain et pour notre plus grand intérêt, aux nombreuses questions relatives à la psychopathologie que lui pose la réalisatrice Sylvie Blum.
Archives des éditos
À la fin de son enseignement Lacan s’est appuyé, pour lire la clinique, sur une curieuse petite écriture mathématique appartenant à la topologie des nœuds, celle du nœud borroméen à trois.
En 1668 déjà, Racine repérait en le décrivant dans un style burlesque et en alexandrins le goût immodéré des plaideurs pour les tribunaux et la jouissance obscure qu’ils retiraient de leur quête revendicative et procédurière sans frein ni fin, au sujet d’un dommage réel insignifiant ou imaginaire (ici la volaille du voisin qu’il laisse aller et manger dans le pré du requérant nommé Chicanneau) :
Quatorze...
Le néologisme le parlêtre, forgé par Lacan et préféré à l’être parlant pour caractériser notre espèce, signifie d’abord que l’être, quelle que soit la forme sous laquelle son concept se décline, ne précède pas la parole mais est la conséquence de son exercice. C’est la parole qui fait surgir à l’horizon la dimension de l’être dans sa complétude.
À l’automne 1963 se tenait à La Salpêtrière l’ultime séance prévue de la Société Française de Psychanalyse. La paranoïa était au programme, et dans les esprits. Rossolato, un vieux de le vieille, assurait le matin, j’avais la charge de l’après-midi, inquiet des raisons qui avaient fait Lacan désigner pour ça un jeune en formation.
Il m’est arrivé de me disputer. C’était à un Salon du livre sous la tente de Philosophie magazine avec un philosophe médiatique sur le thème de la liberté. Après son exposé dont la gestuelle démonstrative déployée pour illustrer le thème de Kant « La limite de la liberté est de ne pas faire à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît » faillit plusieurs fois m’éborgner, je fis remarquer, les yeux encore humides, à mon...
On attend depuis Hippocrate que le médecin soit au chevet du malade sans qu’il prenne en compte son identité, religion, état de fortune, bref soit une sorte de prêtre laïc ordonné par le service de la vie, quel qu’en soit le porteur.
Comme toutes les attentes, celle-ci sera déçue et pourra s’avérer serve des pires causes, la médecine être un instrument parmi ceux utilisés pour casser et détruire l’individu.
Freud, le brave homme, a cru qu’en dévoilant les racines inconscientes de la guerre il allait l’empêcher. De même, et à propos de Moïse, qu’en montrant le caractère fondamentalement hétérogène de l’ancêtre, il allait couper l’herbe sous le pied du racisme. On sait qu’il n’en a rien été et il a fallu que la Princesse Bonaparte paie une rançon considérable pour que son héros soit exfiltré à Londres.
C’est sa participation à des événements symboliques qui noue l’individu à la société (baptême, communion, mariage, décès) et lui offre le partage de joies et de peines, d’amours et de haines qui lui font reconnaître son prochain comme un semblable.
La pompe républicaine s’est inspirée de cette référence religieuse jusqu’à ce qu’une laïcisation croissante ne réduise ces actes symboliques en pur spectacle et ses participants à...
Un ouvrage de vulgarisation sur le sujet commencerait sûrement par la remarque que si la pathologie était jusqu’ici associée à la pénurie, elle l’est aujourd’hui à l’excès. Elle se nomme ainsi pollution et risque effectivement d’ensevelir l’humanité sous ses propres déchets, une fin inattendue pour l’espèce. Quoique Beckett l’ait déjà prévu en montrant que la poubelle était devenue un nouveau domicile, recherche de l’être au petit matin par...