Thibierge S. Mr

S.Thibierge : Pourquoi commencer par les psychoses ?

C’est que ce sont les faits isolés par les psychiatres au cours du 19ème siècle, les faits de la psychose ou des psychoses, qui ont mis progressivement les plus clairvoyants des psychiatres sur le chemin d’isoler progressivement les traits d’un X, d’un objet énigmatique, de quelque chose qui à partir à peu près de la Révolution française a commencé à être pris en considération à travers le fait qu’on s’est mis à consigner, à écrire avec soin les propos des patients. Cela a donc permis d’isoler progressivement les traits d’un X, c.à.d. d’un objet énigmatique, d’un objet qui faisait grandement question pour l’humanisme classique. Un objet isolé comme déterminant le sujet, comme commandant le sujet, comme ayant pour le sujet une fonction de détermination radiale. Et c’est nulle part davantage que dans la folie que l’on peut mesurer l’incidence de cet objet.

S.Thibierge : Éléments de psychopathologie pour en faire une pratique - 2

Vous voyez donc ce terme de psychopathologie, eh bien en lui-même il est questionnable, très sérieusement questionnable. Et c’est une des raisons de la création de cette école que de pouvoir le questionner dans tous les domaines qui intéressent la psychopathologie. Et si là encore la psychanalyse nous intéresse c’est pas parce que… c’est pas des partis pris idéologiques, pas du tout. Il y a un parti pris c’est vrai, mais c’est pas un parti pris idéologique. C’est parce que justement la psychanalyse essaye de tenir compte de ceci, c’est que… tout ce que nous pouvons expérimenter repose sur… comment je pourrais le dire… je ne vais pas dire « le fait que nous avons »… Tout ce que nous pouvons expérimenter repose sur le fait que nous avons un corps… Je ne vais pas dire ça comme ça, parce que déjà cette formulation serait… serait en elle-même déjà problématique quand même… Est-ce qu’on peut dire « j’ai un corps », comme on pourrait dire « j’ai une voiture », « j’ai une maison », c'est-à-dire je suis propriétaire de mon corps, je peux le céder, je peux le reprendre ? Pas du tout !

S.Thibierge : Éléments de psychopathologie pour en faire une pratique - 3

En ce qui me concerne, cette deuxième année d’enseignement de cours dans notre École Pratique et pour cette deuxième année, comme vous le savez, l’enseignement que je donnerai, donc le cours que vais faire, le programme en sera le suivant, comme l’année derrière : Éléments de psychopathologie pour en faire une pratique, et puis, j’ajoute cette fois-ci comme spécification, ce sera le programme de cette année : approche – je vais vous le dire comme ça, c’est un petit peu différent je crois, de ce que j’ai annoncé il y a quelques semaines – nous allons le dire comme ça : approche clinique et théorique du morcellement spéculaire.

S.Thibierge : Éléments de psychopathologie pour en faire une pratique - 1

Je pense que je ne vous apprends rien en vous parlant de cette très grande sensibilité d’un nourrisson. Eh bien, nous pouvons le dire autrement, nous pouvons dire qu’un nourrisson, il est extrêmement en proie à la jouissance. La jouissance, il est en plein dedans, il en fait l’épreuve en quelque sorte radicalement, mais ce qu’il faut ici ajouter, c’est que pour que ce nourrisson, cet enfant, puisse articuler cette différence des places que j’ai rappelée comme ça au tableau, il est nécessaire, il faut, il y a une condition, pas trente-six, il y en a une, il faut qu’il lui soit possible à ce nourrisson, de laisser tomber, d’abandonner très, très tôt, hein, même déjà presque avant d’être né, parce que ça dépend beaucoup du contexte dans lequel il naît, il faut que ce contexte lui permette de laisser tomber, d’abandonner, une part de jouissance.

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