Thibierge S. Mr

Stéphane Thibierge : Les incidences subjectives, politiques et psychopathologiques de notre rapport au lieu

Je reprends sur cette question que j'ai commencé à évoquer avec vous, cette question par laquelle j'aborde avec vous et pour vous la psychopathologie, parce qu’en somme le cours que je vous fais c'est un cours d'introduction à la psychopathologie.
Comme vous le savez j'ai choisi ce mode d'abord, cette façon d'entrer dans le sujet, qui consiste à nous demander : quelles sont les incidences de notre rapport au lieu ? Incidences subjectives, incidences politiques, incidences psychopathologiques, les trois aspects sont liés. Effectivement ce que j'essaie de vous montrer, je vais continuer aujourd'hui et puis la fois prochaine, ce que j'essaie de vous montrer c'est que cette question du lieu est une question à la fois très simple et complexe.

Stéphane Thibierge au sujet des « Discours de Tokyo » de Jacques Lacan

Nous publions ici d'assez larges extraits de deux conférences de Lacan données à Tokyo en avril 1971. L'une appelée « Le discours de Tokyo », prononcée le 21 avril à l'occasion d'une rencontre organisée par le professeur Takatsugu Sasaki chez l'éditeur Kobundo, qui a publié l'édition japonaise des Ecrits.

L'autre, du 22 avril, est désignée sous le titre « Entretien à l'université de Tokyo ».

Stéphane Thibierge « Le lieu : ses incidences subjectives, politiques, psychopathologiques » -1

M. Stéphane Thibierge : Je commence aujourd’hui un cours qui aura lieu quatre fois, quatre soirs. Ce sera un cours sur la question du lieu. Le lieu, et donc la question du lieu : ses incidences subjectives — virgule, pour être précis —, politiques, psychopathologiques.
La question du lieu m’a paru valoir d’être interrogée par nous, par moi avec vous, étant donné — je ne l’ai pas choisie au hasard comme vous pouvez le supposer, de toutes façons les choses ne nous viennent jamais tout à fait au hasard — qu’elle m’a paru d’abord suffisamment actuelle, suffisamment marquée dans notre vie à la fois politique et subjective, donc individuelle et sociale. Et puis je n’aurai pas de mal à vous montrer comment nous pouvons très facilement la repérer, cette question du lieu, la remarquer comme faisant symptôme, comme faisant difficulté, autrement dit se présentant sur un versant que nous pouvons très légitimement qualifier de psychopathologique.

Stéphane Thibierge : Incidences subjectives et politiques de notre rapport au signifiant - 2

Je continue ce propos à savoir « Incidences subjectives et politiques de notre rapport au signifiant ». J’ai parlé la fois dernière de ce titre, et je n’en reparlerai pas spécifiquement maintenant, sauf pour souligner que ça me parait effectivement aujourd’hui une manière pas mal venue d’aborder les choses. J’ai commencé à évoquer la dernière fois en soulignant – ce dont je vais repartir aujourd’hui – à quel point le Sujet humain se trouve au départ, d’une façon qui va marquer justement toute son expérience subjective, et je dirais aussi bien toute son expérience politique, le Sujet humain se trouve au départ complètement pris dans le langage – on va dire – de l’Autre, parce que ce langage ne vient pas de nulle part. Il vient donc de l’humain aussi, mais pas du Sujet lui-même : nous n’avons pas décidé de la langue que nous allions recevoir comme langue maternelle. Ce n’est pas nous qui en avons décidé, c’est l’Autre avec un grand A. Vous ne pouvez pas vraiment imaginer – mais je vais essayer de vous le faire sentir au cours de cet enseignement, à quel point cette dépendance, cette aliénation fondamentale dans les signifiants qui nous viennent de l’Autre marque notre expérience subjective et politique.

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