J’aimerais aujourd’hui, dans le prolongement de ce que j’ai pu dire la semaine dernière, vous introduire à une réflexion sur la question de l’identité. Mais je souhaite le faire selon des modalités qui sont un tout petit peu différentes de celles qui vous ont déjà été présentées et vous emmener faire un voyage du côté des cultures, j’irais même jusqu’à dire des ontologies, qui sont radicalement différentes de la nôtre de ce point de vue-là, où la question de l’identité ne se pose pas – telle qu’on peut la concevoir d’une manière relativement classique.
J'avais prévu de soutenir mon propos de ce soir en ayant recours à quelques illustrations, puisque notre compréhension en passe souvent par l'imaginaire, quelques images m'auraient aidé, sachant que le modèle de notre connaissance du monde vient se calquer sur la possibilité de reconnaître notre propre image dans le miroir, mais la technologie n'est pas de la partie. La clinique de la phobie m’intéresse en tant qu’elle permet d'illustrer quelque chose qui viendrait déroger à l'universalisme perceptif, conception largement partagée que nous percevrions tous la même chose.
L’anthropologie se définit comme une science de l’homme. Et la psychanalyse ? Lacan disait qu’elle n’était pas une science de l’homme et que, de l’homme, elle en manquait ; effectivement c’est en tant que manquant que le sujet de la psychanalyse peut être considéré et après tout, il appartient aux anthropologues de tenir compte du fait qu’effectivement l’homme est manquant. Il s’agit là d’une caractéristique qui me semble universelle, en tout cas quand il s’agit de la névrose. Quand il s’agit de la psychose, les choses sont beaucoup plus compliquées ; c'est justement la question de ce manque en tant qu’il n’est pas vraiment en place qui est à l’origine, notamment, de phénomènes tels que l’hypocondrie.
Retour sur les enseignements du second semestre