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Grande Conférence de rentrée
12/09/2024 - 21:00
Parutions
Yorgos Dimitriadis & Anne Videau
Pierre-Henri Ortiz
Longue suite composée de 91 poèmes, ce livre de poésie se présente sous la forme d’une adresse au poète et écrivain Claude Esteban, d’un dialogue avec l’auteur disparu. Il y a dans cette suite quelque chose d’une complicité magnifique entre l’auteure et celui auquel elle s’adresse, ce dont témoigne la plupart des poèmes, discrètement mais sûrement, dont celui-ci : « Tu te souviens / elle n’était pas / morte / tout à fait / ni / sa main / ni / le pourpre des / peintures ni / la langue où / je la veille ». On y trouve une parole poétique d’une très grande maîtrise, et qui, dans l’adresse à l’autre, cherche à formuler ce que nous sommes, sans jamais préjuger de ce que nous serons. Les lieux sont rarement déterminés et pourtant témoignent des itinéraires, qui sont ceux de la vie. Comme souvent chez cette auteure, le moment réflexif, l’ordre de la pensée jamais refermée sur elle-même accompagne ces moments de surgissement de la parole poétique en cette distance par rapport à la banalité de la traversée des jours.
Esther Tellermann (1947), ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de Lettres, exerce actuellement la psychanalyste après avoir longtemps enseigné. Écrivaine et poète, elle reçoit le Grand prix de poésie de l’Académie française pour son premier livre intitulé Première apparition avec épaisseur (Paris, Flammarion, 1986) ainsi que le prix François-Coppée de l’Académie française pour Guerre extrême (Paris, Flammarion, 2000) et le prix Max-Jacob pour son livre Sous votre nom (Paris, Flammarion, 2015) en 2016. Elle a publié à ce jour une vingtaine de livres de poésie, ainsi que deux récits et des essais. Son travail figure dans de nombreuses anthologies dont l’Anthologie de la poésie française (du XVIIIe au XXe siècle) (Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2000). Un fort dossier lui a été consacré dans le numéro 56 de la revue L’Étrangère publiée à La Lettre volée.