Après avoir arpenté des terres très anciennes et remonté le cours du temps dans une manière d'épopée invisible ou défaite, la poésie d'Esther Tellermann semble désormais chercher une lumière plus immédiate, une paix moins morcelée. Les voix du dehors la traversent toujours mais l'horizon s'y avère plus intime, le ciel plus dégagé, et ce sont des moments de grâce qu'elle semble privilégier plutôt que des fragments de cette guerre extrême qui caractérisait ses premiers livres.
Mais si Un versant l'autre renoue avec un lyrisme moins heurté, le mystère du poème reste entier et sa trame laisse toujours entrevoir le souvenir d'un chant plus ancien, que l'écriture d'Esther Tellermann révèle...