JFP n°44 : Heurs et malheurs de la clinique infantile

Auteur: 
Collectif
Editeur: 
Erès
Ref. : 
EAN : 9782749254951

Eva-Marie GOLDER

Avec la participation de Jean-Marc BENKIMOUN, Franck BENKIMOUN,Edouard BERTAUD, Sylvie CADOLLE, Dominique DE QUAY, Pierre DELION,Jean-Jacques DUCRET, Marie-José DURIEUX, Eva-Marie GOLDER, François GONON, Anne-Marie HAMAD, Émile JALLEY, Dominique OTTAVI, Laetitia PUTIGNY-RAVET, Jean-Jacques TYSZLER

Parution : 13 avril 2017


La clinique infantile comme casse-tête épistémologique.

De quel enfant parlons-nous ? À quel enfant parlons-nous ? Sujet à part entière ou sujet en devenir ? L’enfance a de tout temps été considérée comme un état de transition, un allant devenant qui se lirait plus facilement sous l’angle du comportement et d’un développement vers un état considéré comme plus accompli. La norme adultocentriste passe ainsi à côté de la richesse des éléments qui apparaissent dès la toute petite enfance mais échappent à une lecture globalisante. La plupart du temps, d’ailleurs, on se contente de parler à la place de l’enfant. Depuis plus d’un siècle déjà, la question de la psychopathologie infantile a été marquée par l’enchevêtrement des troubles psychiques, physiques et comportementaux et leur interprétation à la lumière du désordre que ceux-ci représentent pour la vie en société. Nous devons à Freud d’avoir trouvé un point de repère, et un seul, autour duquel pivote son argumentaire. Il fallait son culot et son génie pour oser affirmer que le roc de la sexualité organisait toute la vie humaine, y compris celle de l’enfant et que c’était un seul point, un seul tranchant. Ses exemples de tout-petits montrent magistralement que l’enfant s’empare des éléments du monde pour le lire et l’écrire en tant que sujet. À sa suite, d’autres analystes, des pionnières, ont tenté de décrypter le langage du bébé, comme Klein et Dolto ; des grands psychologues comme Wallon et Piaget ont fait des observations saisissantes d’actualité. A tort, l’université les considère aujourd’hui comme dépassés et les enlève de leurs programmes. Les DSM 4 et 5 ont réduit l’enfant à ses troubles, à dépister, à soigner par médicaments, à contenir par des exercices comportementaux. L’enfant vivant devient vite perturbateur. Alors pourquoi cette régression épistémologique de ce début du XXIe siècle ? Le numéro 44 du JFP cherche à y apporter quelques éléments de réponse.

 

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