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Rémi Tevissen : La notion d'automatisme mental, sa pertinence et sa valeur doctrinale

Le terme de voix (de l’hébéphrénie) est assez familier. Les patients craignent toujours qu’on leur impute quelque folie lorsqu’on les interroge à ce sujet… Souvent, ils devancent notre question et parfois nous disent : « non, docteur, je n’entends pas de voix ». Le fait est, que le terme d’automatisme mental est né finalement à partir de cette question des voix, c’est-à-dire de la question des hallucinations verbales.
Il y a une différence entre l’automatisme mental et les voix proprement dites. En effet, l’automatisme mental ne recouvre pas tout à fait les voix en tant que telles, qui sont en général objectivées, extériorisées, qu’on pourrait qualifier de vraies hallucinations, puisque au besoin un patient peut ressentir les voix comme venant de l’extérieur et s’adressant à lui de derrière les murs, par exemple. Souvent, elles viennent de zones où la perception ne va pas : derrière les murs, d’au-dessus, du plafond, ou bien encore d’un groupe de personnes croisées dans la rue. Ça, ce sont les voix à proprement parler, dans le sens où elles sont extériorisées, objectivées, elles sont concrètes. Mais de très longue date, existait un autre type de phénomène, dont je traiterai aujourd’hui ; on laissera donc à Martine Gros la question des voix proprement dites, dont elle vous parlera à propos de l’hébéphrénie.

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