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Journée EPhEP-Chrysalides
"Du temps social au temps subjectif du traumatisme lors des attentats terroristes"


Samedi 30 septembre 2017, Nice

La date du 14 juillet 2016 est désormais inscrite dans la mémoire collective de la ville de Nice. Cette année, ma commémoration a initié un devoir de mémoire, avec ce que le droit à l’oubli lui doit. Cette Journée de l’EPhEP y participe. Nous pensions la question du traumatisme dans le XXe siècle, après les deux grandes guerres et celles que l’on ne nomme pas,  avec la Shoah ou avec les génocides en Arménie, au Cambodge, au Rwanda, et tout n’a pas encore été dit. Comment ne pas entendre le retour de ce refoulement dans la violence et la destructivité des attentas du XXIe siècle, conséquence certaine des traumatismes du XXe siècle .

Dans son Au delà du principe de plaisir, Freud fait ce triste constat : «  Que ce n’est pas la mort qui est un accident, mais la vie ». Le colloque Incidences subjectives et sociales actuelles du traumatisme psychique à Tel Aviv en février 2016 a ouvert les débats, nous poursuivrons. Car, depuis, il y a eu les attentats à Paris, Bruxelles, Berlin, Londres, İstanbul, la Syrie. La même barbarie, les mêmes modes opératoires, le même effroi, les mêmes images ont envahi l’Europe faisant vaciller la culture de notre civilisation.

Le traumatisme est devenu un des symptômes de notre lien social. Sa prise en charge est désormais autrement inscrite. Serions-nous désormais dans une culture du traumatisme et de sa prise en charge ? Le traumatisme s’est peut-être bien déplacé : d’un « biological damage » et d’un excès d’excitation comme Freud nous le propose au début de son enseignement, à un fantasme qui porterait la frappe sexuelle traumatique pour un sujet, à l’effroi d’un Réel vidé de tout humanité ; comment penser aujourd’hui les traumatismes de masse auxquels le terrorisme nous convoque ?

En effet, les attentats terroristes illustrent autrement la prise en charge du traumatisme dans la mise en place sociale, politique, médicale, juridique des dispositifs et des temps qu’elle implique et jusque dans les modalité thérapeutiques qui requièrent une certaine invention dans l’accueil, la mise en place du transfert, l’arrimage imaginaire du sujet, ainsi que son rapport à la parole.

Articuler le temps social au temps subjectif constitue l’accompagnement des victimes pour les réinscrire dans les dispositifs et dans leur histoire. Des professionnels de la ville de Nice, de Paris : psychologues, psychiatres, psychanalystes, juristes, policiers, travailleurs sociaux, enseignants ont manifesté au moment des attentats leur solidarité et leur présence auprès des victimes. Ils ont accepté pour cette Journée de mettre ce Réel au travail.

Christine Dura Tea

Vidéos de la Journée

Transcriptions

Notes