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La psychopathologie et son évolution

La riche et fondamentale psychopathologie classique, que nous étudions, passe par le moyen de l’observation, c’est-à-dire d’une norme appliquée dans le champ du regard. Il va de soi que lui échappe la symptomatologie variée qui a le loisir de ne pas s’exprimer dans ce champ.

Avec Freud, que nous abordons, le moyen de l’analyse passe par l’écoute, débouchant sur une clinique nouvelle et qui pose alors la question de la norme de référence, autrement dit de ce que serait une parole droite. Lacan, que nous esquissons, en cherche les ressorts dans une topologie qui ajoute une écriture à l’observation et à l’écoute.

Mais l’actualité est venue déranger ces acquis. Nous vivions en effet une intériorisation de la loi morale, qui avait cessé d’être la règle imposée par le destin forcément occasionnel de la Cité antique pour, avec le monothéisme, assurer la sacralisation éternelle et universelle de la figure paternelle. Les névroses et psychoses montraient les difficultés d’un sujet à en payer le prix. Dans le projet d’affranchir de cette contrainte intérieure, de lever l’hypothèque d’une jouissance qui n’était garantie que par son amputation, l’évolution culturelle en cours s’en est détachée pour chercher ailleurs, à l’extérieur donc, dans un consensus social, des règles plus favorables et plus faciles, plus généreuses aussi afin de réaliser par exemple égalité et fraternité. C’est ainsi que grâce à internet, la planète semble devenue l’agora permanente et bruyante d’un débat qui n’a pas trouvé à ce jour de conclusion collective généralisable. Ainsi l’individualisation de la loi, devenue affaire personnelle, fait du prochain plus un étranger qu’un semblable et produit un type de névroses et de psychoses qu’on peut dire actuelles, dont les aspects sont encore à décrire.

Les orientations de l’École et la qualification de ses enseignants se prêtent à l’étude de ces diverses expressions de la psychopathologie.

Notes