Selon les sources poursuit bien sûr ce long dialogue entre le visible et l’invisible, la parole et le silence, le royaume des ombres et celui des vivants. Une lumière perce pourtant, plus tangible ces dernières années – ou un apaisement, malgré la violence renouvelée du monde – et c’est cette dimension fragile, ces paysages limpides dans le repli de leur secret, que le poème cherche d’abord à capter, moins pour nous réconcilier avec le présent que pour nous laisser entrevoir une autre mesure du temps : « Qui sait encore / ce que le vent / soulève ? / Qui sait les abris / creusés dans / le souvenir ? / Reste / avec le peuplier / la ciselure / de / ce qui n’est pas dit. »