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Selon les sources poursuit bien sûr ce long dialogue entre le visible et l’invisible, la parole et le silence, le royaume des ombres et celui des vivants. Une lumière perce pourtant, plus tangible ces dernières années – ou un apaisement, malgré la violence renouvelée du monde – et c’est cette dimension fragile, ces paysages limpides dans le repli de leur secret, que le poème cherche d’abord à capter, moins pour nous réconcilier avec le présent que pour nous laisser entrevoir une autre mesure du temps : « Qui sait encore / ce que le vent / soulève ? / Qui sait les abris / creusés dans / le souvenir ? / Reste / avec le peuplier / la ciselure / de / ce qui n’est pas dit. »

Depuis son premier livre en 1986, Esther Tellermann a publié l’essentiel de son œuvre chez Flammarion, où une dizaine de ses recueils ont été accueillis dans la collection Poésie.
Le prix Max-Jacob lui a été décerné en 2015 et plusieurs ouvrages collectifs ainsi que de nombreuses études lui ont été consacrés. 
Traduite en plusieurs langues, sa poésie a connu diverses inflexions au fil de ces quarante années tout en maintenant l’exigence d’une quête visant à mettre au jour une autre version du monde en écartant par le biais du langage – et l’inscription des signes – le voile qui en dérobe le plus souvent le sens à nos yeux.

Notes