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Il est sans doute dommageable que nos commentateurs politiques ne reconnaissent pas dans ce phénomène contemporain qu'ils peinent à identifier et qu'ils nomment "populisme" un très ancien avatar de la vie sociale : l'hystérie collective.

Si l'hystérie individuelle en effet est la quête dramatique et spectaculaire du  maître souverain qui viendra établir ordre, justice et égalité (les dames sont plus particulièrement sensibles à leur carence) sa forme collective est bien connue dans l'histoire.

Il peut certes paraître désespéré d'inscrire le lyrisme révolutionnaire sous le signe de la pathologie. On est pourtant contraint de reconnaître que les "révolutions" ont le plus souvent tourné à  l'envers et ramené un pouvoir fort là où on attendait le garant de l'ordre, de la justice et de la liberté. À moins que le port général de l'uniforme – civil ou militaire – ne donne l'illusion d'une égalité parfaite enfin établie. Il peut paraître instructif à cet égard que, à la lutte des classes, Mao ait préféré celle des classes d'âge et fait des jeunes – épris d'identification virile c'est-à-dire d'un maître fort – les instruments de son autorité. Il semble d'ailleurs que son amour des (très) jeunes allait loin jusque dans son lit. Mais l'histoire ne se termine en pantalonnade que sur les scènes d'opérette et ce devant un parterre vide, pour cause de goulag. 

Ch. Melman

Notes