Parce qu’il est doté de la parole on se doute qu’il doit exister un sujet. Évidemment il peut tenter de faire oublier sa responsabilité et se congédier pour se faire le porte-voix des propos déjà constitués : science, religion, opinion commune, truismes, etc. Le stock est déposé qui peut lui servir à se faire oublier.
Mais s’il est un peu emmerdeur ou estime que les échanges convenus ne lui conviennent pas, il peut faire entendre la division qu’il subit du fait d’être représenté par un signifiant et dire depuis le lieu vide – un trou dans le Réel – que celui-ci creuse.
En fait, il n’y est pas seul. Deux instances contraires - l’une singulière, l’autre collective – vont dupliquer le discours de cet opposant qui croyait sa subjectivité libre. L’une est l’objet du désir, dit a par Lacan, dont les expressions se donnent à lire dans les rêves, lapsus, actes manqués, manifestations impudiques d’un désir déviant, au service exclusif d’une jouissance singulière exercée contre celle exigée par le devoir de procréation. L’autre est précisément l’instance idéale, résolument intégriste puisqu’elle réclame la réparation du 1 que la division subjective entame, et exige la profération d’un dogmatisme religieux, national, politique, quel qu’il soit. Notre prochain billet racontera la suite de l’histoire, propre déjà à être éclairée par le questionnement des élèves qui pourront y contribuer.