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Les scénaristes sont déjà à l'œuvre pour faire un film des exploits du célèbre producteur.

Quelle sera la version la plus rentable ?

Faut-il jouir de l'indignation populaire, faire la psychologie du coupable pour expliquer ses méfaits, mettre en avant l'indignation de femmes contraintes ?

Imaginons que depuis sa retraite l'accusé vérifie lui-même les scripts – show must go on – et conclue que le plus juteux sera de mélanger tout ça pour exploiter chez chacun des futurs spectateurs la gamme complexe de ses émotions.

Aujourd'hui les médias trouvent leur compte à surfer sur la réprobation populaire.

Chacun de nous est promu membre, moral, d'un grand jury universel préparé à condamner. Le même pourtant peut être retourné si l'avocat est habile : vous savez, le petit garçon des mauvais quartiers, le père buveur et violent, les abus subis de la part du frère aîné, etc. etc.

L'affaire en cours, jetée à la poubelle dès qu'elle sera usée, témoigne surtout que, vis-à-vis du sexe, nous sommes bien restés des enfants, révoltés par ce à quoi il peut conduire dans la chambre à côté et, devenus justiciers, prêts à brûler  comme à Salem autrefois les figures forcément obscènes du désir.

Ch. Melman20 octobre 2017É

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