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Il est évident que le culte du bébé démuni qui vient de naître dans la chaleur animale d'une étable écarte celui du Dieu du tonnerre et de la guerre logé dans la solitude glacée d'un sommet de montagne.
Il en résulte une idéalisation de l'enfance et une répudiation de la sexualité dès lors qu'elle n'est pas mise au service de la natalité : Noël.
Le sapin, la dinde et l'avalanche de cadeaux contribuent à effacer, malgré la messe de minuit, le sens de la fête. Freud le retrouvera avec ce qu'il nomme la pusillanimité des adultes et leur démission de la sexualité, qualifiant donc la religion de névrose de l'humanité.
On peut dire que l'évolution culturelle de l'Occident l'a plus ou moins guérie, la question restant de savoir à quel prix. Il n'est pas excessif de dire que c'est au prix d'une généralisation de la psychose si on définit avec ce terme une dépendance à l'endroit du signifiant où la récusation de toute limite prive le locuteur du domicile qui pourrait abriter sa subjectivité. Comme jamais les débats de l'opinion publique laissent le sentiment que la bride sur le cou laissée aux individualités produit ce brouhaha collectif où plus personne ne sait, malgré l'affection qu'il y met, ce qu'il dit ni ce qu'il veut. Grande communauté de ceux qui réclament plus encore mais quoi ? Comme si l'accessoire était devenu plus essentiel que l'essentiel, déplacement sans doute exact mais qui néanmoins pour se produire exige la préservation de la vie.
Ceci dit, bon Noël.

Charles MelmanLe 21/12/2020

Notes