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Par un retournement remarquable la libération actuelle des mœurs est associée à l'impératif de devoir respecter, sous peine d'exclusion sociale, celles qui hier étaient condamnables : ce qu'on appelle « le politiquement correct ».

Les mœurs traditionnelles  étaient l'objet d'un inépuisable répertoire de critiques, d'humour, de défis, de licence. Les nouveaux commandements qui sont apparus, eux, ne rigolent pas : Tu t'inclines ou bien tu t'en vas.

Il faut reconnaître que les premières relevaient d'une analyse philosophique ou religieuse qui se prête à être  poursuivie.

Les seconds s'imposent à partir du goût d'intéressés, jusqu'ici déjugés par elles.

La différence semble jouer entre ce qui est dialectisable et ce qui, imposé par le caractère, ne se discute pas.

L'impasse pourtant est que cette subversion a besoin d'une opposition  pour se construire et subsister. De sorte que son triomphe même annonce un désinvestissement  qui appellera le retour à une autorité morale collective  -  et non plus régionalisée par les partis-pris du goût -  mais aussi impérative maintenant que celle, privée,  à abandonner.

Un retour à « l'ordre moral » ne semble ainsi pas loin et il sera instructif de vérifier si le R.I.C. n'ira pas en ce sens.

Notes