Un débat à la télé qui confronte sur des « problèmes de société » des « féministes » à une équipe de vieux briscards du barreau. Sur le ring, se retrouvent ainsi des pugilistes qui ne pratiquent pas les mêmes règles, aussi n'y aura-t-il ni vainqueurs ni vaincus, seulement la constatation qu'on ne s'entend pas, et ne serait-ce que parce que pour imposer ses arguments, chacun élève la voix, pathétique parce qu'il est touché dans ses tréfonds.
Chacun en effet est nié dans son existence par les assertions de l'autre, de sorte que c'est son droit de Cité qui est disputé. Et il est inévitable que des places qui y sont ou non reconnue l'Islam - c'est-à-dire d'une référence étrangère à la tradition française -vienne focaliser le débat. Puisque, pour revenir au départ, « hommes » et « femmes » semblent rendus étrangers les uns aux autres, et non plus marqués par l'altérité. C'est donc la catégorie lacanienne du discours qui leur vient à manquer, faute désormais de l'instance tierce – appelons-la « père » si l'on veut – susceptible de lier l'un à l'autre par la promesse d'une jouissance à partager. Promotion de « l'homo » qui débouche sur la confrontation de bandes rivales. Espérons que son succès n'ira pas jusqu'à gagner la dimension des nations.
Charles Melman17/11/2019