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L'élément nouveau introduit dans la vie politique des démocraties depuis la dernière guerre mondiale est l'invitation faite au peuple de réagir non plus après avoir jugé mais tout de suite, sur le champ, avec les tripes.

Nationalisme et xénophobie sont alors les expressions ordinaires de ce courant qui court-circuite la pensée pour transformer d'honorables citoyens en soldats d'une instance psychique tout puissante car présumée ancestrale, enfin uniformes et affranchis de toute contrainte morale à l'endroit de qui n'appartient pas à la troupe.

L'appauvrissement des citoyens largués par la mondialisation des échanges, la réaction modèle qui est fournie à cette occasion par l'islamisme politique, peuvent expliquer le retour d'une ferveur mortifère à l'égard d'autrui – ne vient-il pas narguer la toute-puissance du père ? – comme de soi-même – n'est-ce pas la mort qui permet au mieux de le rejoindre ?

Dès 1925 Freud avait projeté sur la psychologie des masses et sur la pulsion de mort une lumière crue mais qui ne fit qu'ajouter à l'aveuglement général.

Lacan à sa suite insista sur le symptôme propre à une culture fondée sur la méprise à l'égard du patrocentrisme.

Notes