On attend depuis Hippocrate que le médecin soit au chevet du malade sans qu’il prenne en compte son identité, religion, état de fortune, bref soit une sorte de prêtre laïc ordonné par le service de la vie, quel qu’en soit le porteur.
Comme toutes les attentes, celle-ci sera déçue et pourra s’avérer serve des pires causes, la médecine être un instrument parmi ceux utilisés pour casser et détruire l’individu.
On dira que c’est le cas où s’exerce une dictature, oubliant qu’il n’est pas moins celui des démocraties puisqu’elles peuvent exiger qu’avec la pratique de l’IVG le médecin viole son serment et donc son statut.
À la naissance de la psychanalyse les vocations n’eurent besoin de nulle contrainte pourtant pour vouloir la mettre à la disposition des grandes causes, sociales par exemple pour réaliser le bonheur des masses, quelle que fût la réserve de Freud.
Il en fut de même avec Lacan quoiqu’il s’avérât impuissant à empêcher des thuriféraires formés par le dogmatisme à faire de son enseignement une police des mœurs et de la pensée : on était loin du divan.
Et qu’en est-il de notre École ? Sa situation est originale puisque c’est non plus un savoir mais une opinion publique rendue souveraine qui impose aujourd'hui des normes qu’il serait incorrect de ne pas collectivement appliquer.
Sans pouvoir empêcher cependant l’étude pour chaque individu des conditions structurales jusqu’ici intangibles que ces normes collectives tentent de défaire sans bien prendre la mesure de l’aggravation qu’elles causent involontairement à leurs effets.
S’il y a un docteur dans la salle ou sur la chaise de l’étudiant, il peut se passionner.
Charles MelmanLe 24/04/2022