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Chacun partage ce rêve d’être chez soi, que celui-ci soit représenté par une maison avec un bout de jardin, un village ou une région, son île ou son pays, associé au refus de l’étranger.

Il est vrai que celui-ci n’a de place dans le dialogue qu’à la condition de se mettre au service du natif et il est inévitable qu’à ne pas lui offrir d’emploi, on le confirme dans son statut d’étranger et donc d’être une menace, message qu’il ne lui restera plus qu’à endosser.

Le problème reste pourtant celui de ce « chez soi » quand on sait que, pur exécutant d’un lieu d’où il est parlé, le sujet habite définitivement l’Autre, dont il n’a aucun titre de propriété.

Le « chez soi » est la défense traditionnelle, commune, généralisée, contre l’altérité constitutive du sujet, individualisée ou collectivement endossée avec ces espaces à géométrie variable dont la possession est, sur le mode paranoïaque, affirmée.

Le vrai problème posé à l’immigré, s’il n’est pas mieux théorisé, est de favoriser la paranoïa nationaliste, de l’entourage comme de lui-même, au lieu d’introduire sa possible résolution.

Charles Melman 11/02/2018

Notes