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Il y a une horreur qui s’avère une spécificité de notre espèce : ce qu’il faut bien appeler sa pente, dès qu’il y a une difficulté, vers les systèmes totalitaires. Il est frappant - c’est le cas de le dire – de voir à cet égard la nostalgie, voire la fidélité, qu’ont laissées dernière elles nos dernières créations despotiques : mussolinisme, franquisme, nazisme, pétainisme, communisme, maoïsme.

A une micro-échelle, chez les psychanalystes eux-mêmes, un dogmatisme achevé peut encore faire masse. Il est vrai que, c’est avec la liberté que commencent les ennuis, le choix, la responsabilité, l’incertitude, la culpabilité : comment savoir si on est dans le vrai et dans le bien, alors que tout engagement a forcément parmi ses conséquences celles qui le contrarient ?

Cette horreur pourtant est aussi une erreur logique comme il se doit : il n’y a pas, en effet, de système formel qui puisse se boucler, être totalitaire, conclure, dire le dernier mot, celui qui aurait toujours manqué jusque-là. De sorte qu’à l’intérieur d’un système totalitaire vont inévitablement se produire des scissions, trahisons, éliminations et finalement implosion.

Jorge Semprun, un fondateur de notre Ecole, n’avait nul besoin de ces préliminaires pour s’opposer spontanément, les armes à la main s’il le fallait, à ces dérives de notre espèce. Spontanément encore, il a témoigné d’une dignité dont la spécificité parait logiquement plus juste que cette dérive collective toujours possible.

Nous sommes heureux, qu’après la soirée cinéma du 3 octobre, figure parmi les illustres contributions de la journée du 4 consacrées à Jorge, celle de Monsieur Manuel Valls, notre Premier Ministre.

Notes