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Un policier tue des membres de sa famille puis se suicide.
Les commentateurs disputent aussitôt la validité de la décision récente qui veut que l'arme lui ait été laissée en dehors des heures de service.
Un producteur de cinéma se livre à des inconduites sexuelles. Les médias se font aussitôt l'écho des détails poivrés de ces mauvaises manières.
À chaque fois un cas singulier va être enregistré comme fait de société et en appeler à une adaptation de la loi.
Cette généralisation abusive semble révéler surtout la précarité d'une règle morale stable et partagée dans des sociétés où domine l'entreprise individuelle. Et s'afficher au bras d'une jolie femme fait partie des signes extérieurs de réussite de l'entreprise.
Quoiqu'il en soit l'actuelle campagne de dénonciation des mauvais traitements infligés à des femmes méconnaît qu'en matière de sexe, il n'y a pas de norme, parce qu'il est toujours par excès ou par défaut, déplacé, obscène, violent.
Le consentement mutuel en serait-il une ?
S'il fallait s'en remettre à lui, il est probable que le sexe, qui dans la vie psychique harcèle tout le monde, aurait depuis longtemps disparu, comme dans les couples qui durent un peu.
Aussi a-t-il fallu que la religion elle-même pérennise et défende la place du mal, disant qu'il est au service du bien.
On peut croire que la vague de purification actuelle veut surtout nettoyer la place du sexe au profit d'autres jouissances, immédiatement et mieux commercialisables, soft de surcroît.

Ch. Melman22 novembre 2017  

Notes