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Il semble qu'on n'a pas reconnu au débat politique en cours un caractère passé qui s'était bruyamment manifesté dans les années 30 et dont on peut dire qu'il a mené l'Europe à son actuel déclin.

On sait que précédemment, le XIXè siècle avait vu se faire un redécoupage de ses royaumes au profit de la constitution de nations.

Leur origine mythique sinon factice, l'élévation de dialectes au rang de langue communautaire allaient confiner dans les sacristies la langue de communication en usage jusque-là entre lettrés, le latin.

Le nationaliste qui allait s'installer au cœur du chrétien était maintenant fier de son origine locale et non plus universelle et pour prendre modèle renonçait au sacrifié sur la croix au profit d'un ancêtre soudard.

Une telle coexistence était rendue possible par le fait que l'introjection psychique précédente du Un divin se prêtait à une lecture obscène et restrictive ; un phallus en érection venant se substituer au trait de la blessure, façon hérétique de positiver la faille, si l'on retient que Dieu est bien toujours celui qui est présent parce qu'il se dérobe, qu'il est manque, qu'on l'aime, comme la Dame, parce qu'il manque : le nationalisme en tant qu'hérésie – logique et  morale avant d'être religieuse – et, c'est aisément vérifiable, régulière invitation à la mort, est-il encore possible de le discuter ?

Ch. Melman

16 décembre 2015

Notes