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Un éminent collègue propose au secrétaire concerné de l'Académie de Médecine qu'elle consacre une après-midi à Freud.

“Tu es psychiatre, occupe-toi de la chimie du cerveau”  fut la réponse du spécialiste.

Elle est certes embarrassante. Attribuable à la chimie de son cerveau, elle relève d'un organisme compétent en effet pour assurer les fonctions physiologiques mais moins sans doute pour juger et décider en une telle matière.

Autrement dit une telle réponse s'annule d'elle-même, ou bien est susceptible d'être traitée pour être modifiée avec des neuroleptiques par exemple, ce que, à Dieu ne plaise, nous ne voudrions tenter.

Il y a un problème que la médecine n'a toujours pas résolu malgré ses prouesses ailleurs : saisir que le fonctionnement de l'organisme humain est transformé du fait de sa prise par la pensée c'est-à-dire le langage. Ainsi se heurtent sur ce terrain deux systèmes sémiologiques différents  : celui du signe pour l'organisme, celui du signifiant pour la pensée.

Dans les facultés de médecine nord-américaines on commence à enseigner les théories des discours afin que l'étudiant puisse entendre correctement le malade. Dans combien d'années notre Académie de Médecine va-t-elle consacrer une après-midi pour prendre en compte ces travaux ?  

Notes