On peut estimer que l’augmentation observée du nombre des enfants autistes (ou dits tels) n’est pas sans rapport avec les conditions nouvelles de la naissance.
Ainsi une mère seule, ou plus ou moins rapidement délaissée, est aujourd’hui une situation plus fréquente, de sorte que la qualité de l’accueil fait au bébé est moins lié à la participation symbolique de l’instance tierce bénisseuse, gardienne et réfèrente du couple qu’à la seule réelle bonne volonté de la mère.
Si l’accouchement d’un enfant a pour effet la reconnaissance de l’appartenance d’une femme à l’ordre phallique encore faut-il qu’elle soit disposée à la recevoir.
Il est notoire qu’un contentieux ancien avec lui (le fait par exemple d’être née de sexe féminin) ou bien des circonstances occasionnelles (un deuil par exemple) peuvent l’amener à rejeter la promotion et du même coup à refuser sa valeur à l’enfant. Il peut arriver ainsi qu’une disgrâce physique du nouveau né lui semble la priver de l’accès espéré. Mais l’amour et le dévouement viennent souvent alors corriger le fait qu’il soit ainsi châtré (privé du trait d’identification phallique) en accroissant la monstration maternelle de vouloir le réparer.
Il n’est pas impossible que dans cet enfant châtré une mère puisse retrouver la représentation imaginaire qu’elle eût d’elle-même enfant. Et qu’elle s’engage ainsi dans une maternité pérennisée par la volonté de corriger ce défaut originel.
Les notions que nous rappelons ici font partie d’un savoir psychanalytique établi depuis le début. Il semble qu’elles soient devenues aujourd’hui politiquement incorrectes. Ce qui est sans doute à prendre comme un compliment si on évalue ce qui est maintenant politiquement correct.