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Admettons arbitrairement qu’au moins trois caractères spécifient les religions que nous connaissons :

1) la vocation universelle puisqu’elle se réfère au Dieu ou aux forces créatrices de notre monde
2) la particularité du récit fondateur sans doute liée à la linguisterie sollicitée : les structures du grec, puis du latin ont d’autres conséquences sur la narration que celles de l’hébreu et il en va de même pour l’arabe quoiqu’il s’origine d’une langue sémitique
3) l’enjeu du pouvoir, puisqu’elles introduisent au cœur de la psyché un principe de commandement qu’il est toujours possible à un clergé de mettre en mouvement chez chacun, à moins que cette mise en mouvement ne le constitue rétroactivement. 

Le principe de fraternité universelle interne à la religion est ainsi systématiquement contrebattu par les enjeux de pouvoir, qu’ils s’exercent en son intérieur (Cf. la permanence des schismes) ou dans l’usage qu’en fait le pouvoir politique (Cf. la conversion de l’Empereur Constantin et l’adoubement du pouvoir temporel pour le pouvoir spirituel). 

Une conclusion se dégage : c’est la lecture politique et non pas théologique du texte fondateur qui justifie qu’une guerre soit menée en son nom : sa vocation universelle servant d’alibi à des intérêts privés pour tuer des enfants de Dieu et imposer aux survivants un état de servage spirituel et économique. Autrement dit ramener la civilisation au paganisme, quoique celui-ci se soit montré plutôt libéral vis-à-vis des mœurs des Soufis, l’exercice du pouvoir politique seul lui étant suffisant.

Notes