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In topique n° 98

Topique

2007/1 (n° 98)

Résumé :

Dans cet article, l’auteur, Directeur des Archives Sigmund Freud (Bibliothèque de Washington), revisite le cas du petit Hans, pour l’anniversaire des 150 ans de la mort de Freud. Hans a été soigné pendant 4 mois environ de janvier à avril 1908. Pendant que le père de Hans allait devenir son thérapeute, sa mère, violoniste, était suivie par Freud. On peut considérer que la cure du « petit Hans » est la première d’une cure d’enfant, supervisée. Les hypothèses de Freud sur la sexualité infantile et sur les conflits inconscients pathogènes de la névrose, reconstruits dans l’analyse de l’adulte étaient alors validés par le compte-rendu de sa cure. L’article veut continuer l’enquête et la compréhension de ce cas. Grâce aux nouveaux renseignements sur le petit Hans, son développement et sa famille, nous avons maintenant, depuis l’ouverture des Archives Sigmund Freud sur les entretiens de Max Graf (1952) et d’Herbert Graf (1959) jusqu’alors inaccessibles, un nouveau savoir qui défie les premières formulations, ouvre des perspectives et soulève de nouvelles questions.

Le texte :

Le petit Hans (1903-1973) occupe une place importante dans l’histoire de la psychanalyse. Avant la publication de ce cas, le traitement analytique d’un enfant n’avait jamais été mené. Malgré ses limites, le cas du petit Hans a conservé l’esprit novateur, la naïveté et la fraîcheur de la première exploration des pensées, des émotions et des fantasmes infantiles. À l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de la naissance de Freud (1856-2006), n’est-il pas pertinent de reconsidérer le cas du petit Hans ?

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Freud avait demandé à ses premiers confrères et étudiants de la Société du Mercredi Soir d’observer leurs propres enfants et de prendre des notes sur leur développement. Max Graf (1873-1958), un de ses plus proches partisans et un des tout premiers membres de la Société du Mercredi Soir, suivit ce conseil. Il proposa à l’examen de Freud les notes prises sur l’observation de son fils. Si la mère avait pris des notes, elles auraient, bien que différentes de celles du père, apporté un complément d’information. Lorsque le petit Hans eut développé la phobie des chevaux, son père et Freud imaginèrent une nouvelle méthode : le père conduirait le traitement chez lui, aidé par Freud qui apporterait les principes analytiques, la connaissance, l’orientation et la « supervision », permettant au traitement de progresser jusqu’au succès. On peut regarder le cas du petit Hans comme la première analyse d’enfant supervisée et la première guidance analytique infantile. Les hypothèses de Freud sur la sexualité infantile et les conflits pathologiques de la névrose, reconstruits dans l’analyse de l’adulte, furent confirmés par le cas paradigmatique du petit Hans. On ne pouvait pas accuser Freud de sélection, de suggestion ou de fabrication de données puisque le matériel clinique était presque entièrement fourni par le père de cet enfant de 5 ans. La validation du traitement était sur le plan scientifique et personnel primordial pour Freud au moment même où ses théories étaient traitées avec dérision par les médias et l’Académie. Malgré la possibilité de cette confidence pourtant rassurante et la juste anticipation de l’opprobre publique, Max Graf a donné son accord pour publier le cas. Le petit Hans participait avec enthousiasme à l’écriture des notes, allant jusqu’à dicter certains commentaires à son père (Ed. frse Gallimard, p. 131). Il demanda, « Si j’écris tout au Professeur, n’est-ce pas que ma bêtise passera bientôt ? » (p. 61). Considérant « les soucis bien compréhensibles [que le père se fait] et ses premières tentatives d’explication » (p. 106), Freud posa : « Ce n’est nullement notre tâche de « comprendre » d’emblée un cas pathologique, ceci ne nous est possible que par la suite... » (p. 106). Et Freud, de façon enthousiaste et contradictoire, affirma : « aucun moment de la maladie n’est aussi favorable à sa compréhension que son stade initial. » (p. 107).

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Après avoir rencontré Freud le 30 mars 1908, le petit Hans demanda : « Est-ce que le professeur parle à Dieu ? ». Cette idéalisation omnisciente de Freud qu’il partagea probablement avec ses parents fut exprimée après que Freud lui dit : « Un petit Hans naîtrait un jour qui aimerait tellement sa mère qu’il serait par suite forcé d’avoir peur de son père. » (p. 120).

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Après le divorce officiel de ses parents, Hans, jeune homme, lut le compte rendu de son cas ; il comprit qu’il s’agissait de lui et en discuta avec son père. On ne sait pas bien ce qu’il tira de son traitement avec Freud et son père, ni l’effet de la relation père-fils.

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Si Hans avait été intérieurement perturbé par la publication de son cas, cela aurait pu expliquer son embarras à propos des souvenirs de sa phobie ainsi que de son traitement à l’âge de cinq ans. Il n’est pas surprenant que le contenu du traitement conduit par son père ait été oublié. Effectivement, pour un enfant de cet âge, le manque de souvenirs de sa phobie, des interventions du père et l’absence de remarques de la famille sont difficilement compréhensibles. Quand Freud apprit que Hans n’avait à son adolescence, aucun souvenir de son analyse, il compara la perte de mémoire à l’oubli d’un rêve (p. 149). Un rêve est pourtant évanescent, or les symptômes phobiques ont duré pendant quatre mois.

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En fait, le petit Hans fut traité pendant quatre mois, de janvier à avril 1908. Lire le rapport de Freud, précisément celui du petit Hans, est un retour à l’enfance et à l’enfance de la psychanalyse bien avant les avancées théoriques majeures. L’histoire familiale, la perspective longitudinale, la publication de l’autobiographie du petit Hans et l’édition des entretiens confidentiels de Hans et de son père par Kurt Eissler que les Archives Sigmund Freud viennent d’ouvrir nous invitent à reconsidérer et à réévaluer ce cas classique. Ces entretiens sont sujets à tous les problèmes de transfert et de contre-transfert, aux distorsions causées par le temps et le vieillissement et à la qualité de la mémoire. Pourtant les entretiens avec Max Graf (1952) et Herbert Graf (1959) nous donnent des informations significativement convergentes et cohérentes avec d’autres Rapports sur l’instabilité de la mère du petit Hans. Stimulés et guidés par les données qui ont suivi, on a pu mettre au jour des aspects remarquables du cas qui n’avaient été que survolés depuis sa publication.

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De nouvelles perspectives contemporaines, enrichies par une vaste et précieuse littérature ont fait l’objet d’études intensives et de réflexions que l’on peut voir dans les communications et les échanges de cette table ronde. Remarquables par leur absence, beaucoup de faits méconnus ont pu être tirés à partir d’une très soigneuse étude analytique actuelle de ce cas.

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En 1909, Freud pensait que c’était seulement parce que l’autorité du père et celle du médecin étaient réunies en une seule personne, qu’on pouvait appliquer la méthode analytique au traitement d’un enfant (une hypothèse similaire l’a peut-être influencé dans son analyse d’Anna Freud). Un siècle plus tard, cette vieille hypothèse initiale souligne le contexte culturel, historique et analytique du rapport et des personnes impliquées. Actuellement nous avons de nouvelles informations concernant la mère du petit Hans, sa personnalité perturbée, son histoire familiale et sa relation tumultueuse avec son mari et ses enfants. Alors que le père devenait le thérapeute de son fils, Freud était celui de la mère, Olga. Elle était musicienne, violoniste, et partageait son talent et ses intérêts avec son mari. Par les Entretiens on a appris que deux de ses frères se sont suicidés ; ceci nous a permis de confirmer son identité : elle est bien la personne mentionnée par Freud dans sa lettre à Fliess du 7 juillet 1897 (D. Abrams, 2005). Freud parlait d’une jeune femme obsessionnelle dont les deux frères s’étaient suicidés et qui avait perdu son père à l’âge de 11 mois (ce que confirme Eissler dans l’interview de Max Graf). Dans le compte rendu du cas, Freud déclara que : « À la suite d’un conflit dans sa jeunesse, sa jolie mère était devenue névrosée. J’étais en mesure de l’aider à cette période... » (p. 141-142). Bien avant la naissance du petit Hans, le 10 avril 1903, Freud connaissait la personnalité et la détresse de la mère. La perte d’objet, le traumatisme et le suicide présents dans la vie de la mère, se retrouveront plus tard dans la vie personnelle du petit Hans.

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En 1898, Max Graf avait épousé Olga Honig, alors âgée de 21 ans. Lors des promenades qu’ils faisaient lorsqu’ils se fréquen-taient, il entendit parler du traitement d’Olga. Elle racontait à son futur mari chacune de ses séances avec Freud, ce qui était peut-être un signe avant-coureur du rapport que Max Graf ferait à propos de son fils. La fréquence et la durée de son traitement ainsi que les conséquences dans la vie du petit Hans sont restées inconnues. Fasciné par sa femme et le récit de sa cure, Max Graf rencontra Freud par son intermédiaire. Ils devinrent amis, à la fois sur le plan professionnel et social et prirent l’habitude de discuter dans leurs cafés favoris. Souvent invité à dîner chez les Grafs, Freud a vraisemblablement connu le petit Hans depuis sa naissance. Il devait être au fait des dons verbaux et musicaux du petit Hans ainsi que de son tempérament et de ses difficultés. Freud n’avait pas de penchant particulier pour la musique, ce qui ne l’empêchait pas d’assister à des opéras ni d’estimer le savoir et les échanges musicaux avec Max Graf. Graf était un intellectuel très doué, titulaire de deux doctorats, en musicologie et en droit. La musique imprégnait la culture de Vienne, la ville de Brahms, Bruckner, Strauss et Mahler. Freud était si impressionné par Max Graf qu’il lui donna son manuscrit inédit, Personnages Psychopathiques à la scène (1906) et l’encouragea à écrire le premier texte analytique sur l’opéra, les compositeurs et les compositions musicales. Freud avait gardé et publié en 1911 l’article analytique de Max Graf sur l’opéra de Wagner, Le Hollandais Volant. Max Graf a été un des premiers à rejoindre le nouveau groupe psychanalytique du mercredi soir, qui deviendra par la suite la Société Psychanalytique de Vienne. Il quitta le groupe en 1912, impressionné par Alfred Adler et ambivalent envers Freud et la psychanalyse. Déçue par Freud et l’issue de sa cure, mal à l’aise dans un mariage tumultueux et dans sa maternité, Olga Graf devint une amie et probablement une patiente d’Adler.

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Elle avait beaucoup de traits d’une « personnalité limite », pathologie pas encore diagnostiquée. Freud a encouragé Max Graf à se marier avec Olga, malgré les appréhensions de ce dernier. Elle était particulièrement affolée et acariâtre dans sa relation avec sa fille Hanna, la petite sœur de Hans. Avant qu’elle soit enceinte de Hans elle avait fait une fausse-couche ; et les Graf avaient consulté Freud après la naissance de Hans, au sujet de la conception d’un deuxième enfant. Les parents étaient hésitants et Hanna semble avoir été conçue pendant une période de conflit conjugal intense. Olga était dépressive après le coït, et elle avait probablement fait une dépression post-partum après la naissance de sa fille. Alors qu’ils espéraient que ce nouveau-né allait renforcer leur mariage qui devenait de plus en plus fragile et morose, le contraire se produisit. Plus tard, il semble que Freud ait subi des reproches de Max, et la causticité d’Olga, sans doute pour l’influence qu’il a eu sur son mariage et l’encouragement à agrandir sa famille. Dans son Entretien de 1959, Herbert Graf critiquait aussi Freud pour le conseil donné à ses parents ; cet Entretien paraît avoir réactivé celui qu’il eut avec Freud après la lecture de son cas à l’adolescence. Le mariage de ses parents se défaisait et ils se séparèrent après de longues années de désaccord. Le divorce eut un impact différent sur les deux enfants.

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Alors que Hans « devenait un enfant joyeux, gai et aimable », il devint jaloux du nouveau né et inquiet de cet autre intrus avec qui il devrait partager sa mère ; d’autant plus que son rival de père couchait avec sa mère. D’autres bébés encore pouvaient sortir de la grosse boîte symbolisant la mère enceinte. On peut voir maintenant que la grossesse, la naissance, la négligence et le mauvais traitement d’Hanna ont pu déterminer la phobie de Hans. Il pouvait répondre à son père qu’il aimait sa petite sœur, puis dire clairement qu’il souhaitait qu’Hanna ne soit plus vivante ; il imaginait la jeter par-dessus le balcon. Sa mère lui avait confié la garde de sa petite sœur pour l’empêcher de tomber, signe d’une protection maternelle défaillante. Or le petit Hans pouvait à peine se protéger lui-même. Les difficultés de la mère à être suffisamment protectrice ont contribué à l’insécurité de Hans (Silverman, 1980). La projection de son propre désir de mort envers sa sœur et sa mère était liée à son fantasme de mort – que la mère noie ses enfants. Le fantasme lié à la disparition et la mort de sa petite sœur est maintenant compréhensible. C’était un fantasme qu’il partageait avec la mère, qui était extrêmement ambivalente envers sa fille depuis sa naissance et probablement pendant sa grossesse. Le petit Hans disait à son père qu’il ne pouvait pas supporter les cris de sa petite sœur. Quand son père niait qu’elle criait, le petit Hans répondait « oui, elle crie quand maman lui donne une fessée ». Les implications fréquentes se référant au fait que la mère battait Hanna qui n’avait pas 18 mois – ce que l’on peut dater avec le récit du cas – ont été oubliées pendant des années (l’oubli persistant de la maltraitance du nourrisson peut être mis en relation avec le déplacement paradigmatique de la séduction du trauma vers le fantasme inconscient, l’analyse de la réalité psychique du petit Hans, la fixation et l’idéalisation de l’ère héroïque de l’exploitation et la découverte de la psychanalyse, etc).

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Le petit Hans avait le même fantasme sadomasochiste de battre sa mère en utilisant le même battoir à tapis avec lequel elle le menaçait. Dans l’Entretien de Max Graf en 1952, il signala qu’Olga Graf se comportait convenablement avec son fils, mais qu’elle rejetait sa fille Hanna, peut être par jalousie. « Elle ne s’était jamais bien entendue avec la fille ». En 1959, Herbert Graf confirmait que sa mère ne pouvait pas supporter un deuxième enfant. Olga était plus aimante envers son fils qu’envers sa fille ou son mari. La relation mère-fille d’une extrême conflictualité et l’expérience traumatique d’Hanna, ainsi qu’une probable prédisposition biogénétique avaient contribué à l’effondrement mental d’Hanna et à son suicide.

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L’observation de Freud, élégante et originale était principalement interprétée dans le cadre de l’œdipe positif qu’il venait d’élaborer. Les structures psychanalytiques étaient restreintes à la théorie de la libido et à la pulsion sexuelle, bien que les fantasmes, les pensées et les sentiments de l’enfant étaient déjà interprétés à partir de multiples positions. Freud pesait l’importance de l’agression dans ce cas, et expliquait que l’angoisse du petit Hans : « était due à la répression de ses tendances agressives (les tendances hostiles envers le père et les tendances sadiques envers la mère) ». Le transfert et le contre-transfert du patient, du père et du superviseur n’étaient pas encore pris en considération.

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Le conseil que Freud a donné au père au début du traitement serait aujourd’hui considéré comme inapproprié : il lui a recommandé d’expliquer à son fils que l’affaire des chevaux était une bêtise, qu’il aimait beaucoup sa mère et qu’il voulait aller dans son lit. Les efforts de Freud pour expliquer à Max Graf la réelle signification du contenu latent d’un symptôme plutôt que son contenu manifeste viennent peut-être du fait qu’il faisait partie de la Société du Mercredi Soir. Cependant Max Graf était encouragé à donner des interprétations précoces à son fils, ce qui avait pour résultat de l’angoisser. Le petit Hans ne comprenait pas les remarques de son père à la fois sur le plan affectif ou intellectuel ; mais ni l’enfant, ni les parents, ni Freud ne négligeaient la détresse qu’exprimait le symptôme. On conseillait au père d’éclairer son fils sur le fait que les femmes n’avaient pas de « fait pipi », mais pas à donner des réponses appropriées à ses questions. Les deux parents échouèrent à répondre clairement et correctement aux questions et à la curiosité du petit Hans sur le sexe, la violence et le désaccord parental. On l’a laissé dans la perplexité quant à la différence anatomique des sexes, la fécondation, la grossesse et la naissance. De plus, le cas du petit Hans était discuté dans l’intimité de la Société du Mercredi Soir, où le père tenait à la fois le rôle de participant, d’observateur et de collègue. Max Graf a révélé qu’il avait des problèmes relationnels avec son propre père, et trouvait en Freud l’image d’un père idéal. L’identification de Max Graf à Freud comme père et analyste a soutenu sa position de père et la cure de son fils. Le cadre et les limites du discours clinique n’existaient pas à cette ère héroïque du début de l’exploration psychanalytique. L’expérience traumatique du petit Hans qui contribuait à la régression symptomatique aggravait ses conflits œdipiens et tendait à créer une confusion entre la réalité psychique et la réalité externe.

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L’organisation et le choix des informations, ce qui avait été omis, obscurci ou accentué, tout cela est d’un grand intérêt. Freud voulait valider sa théorie de la sexualité infantile et du conflit œdipien positif, comme cause déterminante dans la psychopathologie de l’enfant. Le plaisir de la masturbation obstinée du petit garçon, la demande faite à sa mère de lui toucher le pénis, son intérêt à propos des « fait-pipi » des personnes et des animaux comme les chevaux et les girafes étaient évidents. Sa masturbation confirmait la sexualité infantile.

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La masturbation était condamnée par les deux parents et la mère le menaçait de faire couper son pénis par le docteur. Son père déclarait : « Si tu ne mets plus ta main sur ton « fait-pipi », la « bêtise » cessera... mais tu veux le faire ». Hans répondait sagement, « mais vouloir, ce n’est pas faire, et faire ce n’est pas vouloir ! », le père répliquait « ...pour t’empêcher de le vouloir, ce soir tu dormiras dans un sac ». Ses parents, conformes à l’attitude culturelle de l’époque, trouvaient que la masturbation était un acte pernicieux et punissable. Freud reste étonnamment silencieux quant aux menaces de punition des parents ; et, tout comme le père de Hans, il ne relève pas le mauvais traitement de la petite Hanna. Il a laissé de côté le trauma extérieur, les conflits et agissements des parents au profit des conflits œdipiens et des fantasmes inconscients de l’enfant. Voulant mettre en évidence les conflits du petit Hans, l’interprétation analytique a mis de côté l’interaction parents-enfant. Ce qui n’est pas non plus interprété est l’inévitable sous-produit de l’analyse, conduite par le père qui n’a pas d’expérience d’analyse thérapeutique ni de formation.

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Les girafes étaient assimilées aux chevaux et elles portaient un nom qui pouvait représenter facilement les Graf. Le fantasme de Hans sur les girafes et la petite toute froissée qu’il dessinait, communique ses conflits œdipiens et ses tiraillements avec sa petite sœur ; mais ils peuvent représenter les disputes parentales et de la petite sœur. Des problématiques pré-œdipiennes sont notées, comme celle de sa constipation prolongée, de son association inconsciente de la naissance avec la défécation. Quand on le mettait sur le pot, Hans luttait pour contrôler son intestin, se fâchait, tapait des pieds avec rage et parfois se jetait à terre.

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Ce comportement était lié au vacarme fait par les sabots des chevaux et de ceux qui tombaient, mais pas aux querelles parentales ou aux fureurs de sa mère. Les lavements, pénétrations sexuelles et agressives trop excitantes, ont contribué au fantasme d’une mère phallique et castratrice. La confusion avec la séparation-individuation et l’autonomisation auraient pu être des facteurs déterminants dans la phobie du petit Hans. Les chevaux étaient alors partout dans la ville, ainsi sa phobie avait tendance à le garder à l’intérieur de la maison avec sa mère. Sa mère a été décrite par son ancien mari comme une personne évitant les contacts sociaux et qui préférait rester chez elle. La peur du petit Hans envers sa mère était compensée par sa peur de l’agresser. Elle avait menacé de l’abandonner ou de l’envoyer balader s’il la contrariait, comme lorsqu’il avait été attiré par une petite fille. Dans son évitement phobique du monde externe, il était resté près de sa mère et s’était identifié à elle ; il était ainsi rassuré de ne pas être rejeté et de ne pas repousser sa mère.

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Bien que le traitement de petit Hans n’impliquât pas le jeu, il jouait à être un cheval, à hennir, à trotter et à donner des coups de pieds, et même une fois à courir vers son père pour le mordre. Hans avait joué une fois de plus au cheval en montant sur le dos d’une nouvelle bonne en criant « hue ! hue ! ». Il lui disait qu’elle devrait se déshabiller complètement si elle n’obéissait pas, une référence légèrement déguisée de son voyeurisme- exhibitionnisme avec sa mère. Le rôle des nounous et des bonnes de famille n’était pas éclairci...

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Freud avait noté que l’inquiétude du garçon avait été précédée par un rêve angoissant quelques jours plus tôt, il l’avait interprété pour se référer à son angoisse sur le souhait de câliner sa mère et de dormir avec elle. Le cas du petit Hans nous apparaîtrait totalement différent s’il avait été écrit à partir d’une perspective complémentaire de la relation conflictuelle avec sa mère. Ses conflits avec elle étaient en partie déplacés sur son père, tout en maintenant son amour et sa convoitise pour elle. Son père était à la fois le protecteur contre sa mère et le rival principal pour la possession de la mère. Les problématiques dyadiques pré-œdipiennes avaient été principalement considérées comme étant des antécédents de l’organisation positive du complexe d’Œdipe. Le petit Hans confirmerait alors la reconstruction d’Œdipe de Freud à partir de l’analyse d’adulte. Le complexe d’Œdipe négatif n’avait pas encore été formulé et son amour pour son père, ses identifications sélectives envers sa mère, étaient en cours de reconnaissance : le petit Hans « montrait son affection aux petits garçons et filles de façon indifférente »... Hans, comme le remarqua Freud, « était un homosexuel (comme tous les enfants pouvaient l’être) », une affirmation clinique de la bisexualité humaine. Freud avait également noté que le père manipulait le pénis de son fils à travers son pantalon, pour l’aider de manière ostensible à uriner. Apparemment le père s’était autorisé à toucher le « fait-pipi » de son fils, mais il interdisait à ce dernier de se toucher pour une autostimulation. Freud avait noté qu’un tel comportement séducteur pourrait influencer ultérieurement les tendances homosexuelles de l’enfant, mais il n’avait pas élucidé les nuances du rapport mère-enfant, du rôle du trauma, et du traumatisme causé par la maltraitance du petit enfant qu’était Hanna. Ici, l’intérêt de Freud était différent car il voulait probablement protéger la confidentialité, la fragilité et la sensibilité d’Olga Graf qui avait été sa patiente.

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Notons que l’analyse de « L’homme aux rats » recouvre celle du petit Hans. Une comparaison des deux cas, de l’enfant et de l’adulte, est particulièrement instructive, bien qu’elle dépasse l’objet de cet article. Une comparaison et un contraste démontrent la gamme et la profondeur extraordinaires des intérêts et de la vision de Freud. Par exemple, les différentes défenses des patients phobiques et obsessionnels-compulsifs sont clairement différenciées. Bien que la fixation pré-œdipienne et la régression du patient soient présentes dans les deux cas, leurs différentes structures psychiques aboutissent dans différents symptômes et plus particulièrement dans le sadomasochisme de L’Homme aux rats. Le traitement analytique d’un enfant était sans précédent, et l’on se demandait si l’on pouvait analyser un enfant. Une analyse en profondeur de L’Homme aux rats était une analyse partielle de la structure psychique de l’adulte. Freud était son analyste plutôt qu’un superviseur intermédiaire, et les notes qui prolongent le récit du cas sont de Freud.

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L’importance que le petit Hans donnait au père comme objet alternatif fut noté dans le commentaire de Freud et selon lui, le traitement avait rapproché le père et le fils. Les conflits du père comme parent, thérapeute, et mari de l’ancienne patiente de Freud n’ont pas été discutés dans le rapport. Le père, la mère et le fils étaient susceptibles d’avoir été des rivaux afin d’obtenir l’affection et l’aide thérapeutique de Freud. De cette position avantageuse, le petit Hans était non seulement le cas d’un enfant traité à travers l’un des deux parents, mais aussi celui des parents traités à travers un enfant. On pourrait dire que Freud a fonctionné comme un thérapeute familial original. Cependant le traitement du fils n’a pas fait avancer le traitement du père ni sa formation en tant qu’analyste. Max Graf n’est jamais devenu psychanalyste ou psychothérapeute bien qu’il ait donné des contributions analytiques intéressantes à la musicologie.

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Tandis que la mère reste en arrière-plan, comme dans tous les cas de Freud, son dysfonctionnement parental sévère, particulièrement avec sa fille Hanna, n’avait jamais fait l’objet d’un examen analytique minutieux. Ou plutôt, Freud avait paradoxalement remarqué à l’origine : « Nous devons aussi prendre le parti de la mère de Hans, si bonne et si dévouée » (p. 109). La mère et le père « étaient tombés d’accord d’élever leur premier enfant sans plus de contrainte qu’il n’était absolument nécessaire pour le maintien d’une bonne conduite » (p. 99). Toutefois, le petit Hans avait été témoin de l’agression physique et de la négligence de sa mère envers sa petite sœur ; il avait été séduit et effrayé par l’exhibitionnisme de sa mère dans la chambre et la salle de bain, et par sa désapprobation concernant sa masturbation, par ses menaces d’abandon et de castration. L’exposition de sa mère nue était liée à la dynamique du fantasme du petit Hans de la femme phallique avec un « fait-pipi » caché, ou en relation avec le déni du fantasme de sa mère au « fait-pipi » aussi énorme que celui d’un cheval. Les réponses inadéquates de sa mère contenaient sa rage envers le père et la fille, elle l’exprimait en détruisant les papiers de son mari, et en donnant laxatifs et lavements à Hans. Les parents se rejoignaient dans le refus de donner une explication appropriée sur l’anatomie et les fonctions urino-génitales féminines. Le petit Hans se demandait comment les femmes faisaient pipi si elles n’avaient pas de « fait-pipi ». L’ambiguïté de sa mère, affirmant qu’elle avait un « fait- pipi » ne l’éclairait pas sur ce qu’elle avait en réalité (Rudnytsky, 1994). À cette époque, beaucoup de femmes occidentales étaient ignorantes de leur propre corps, et souffraient d’une curiosité sexuelle inhibée. Le petit Hans, confronté à la douleur et au sang lors de la naissance d’Hanna, refusait d’admettre que le sang sortait de son « fait-pipi ». Les aspects effrayants de l’accouchement n’étaient pas expliqués. Ni les parents ni Freud n’avaient clarifié de manière explicite que les femmes avaient une anatomie et des fonctions urino-génitales différentes. Max Graf avait dit à son fils que les femmes possédaient un « fait-pipi » différent de ceux des hommes, mais il avait affirmé juste un peu plus tôt qu’elles n’en avaient pas. étant donné son talent musical, Olga Graf aurait pu envier son mari, car elle était limitée dans cette culture par le statut inférieur et les opportunités professionnelles moindres des femmes, juives de surcroît. On dit que peu avant la phobie de son fils, Max Graf, lors de la réunion de la Société du Mercredi Soir du 15 mai 1907, exprima l’idée que les études étaient préjudiciables aux femmes. Il se référait à la colère de Wittels devant les femmes qui désiraient étudier plutôt que d’avoir des rapports sexuels ; or nous savons maintenant qu’Olga Graf était déprimée après l’acte sexuel. L’envie et la colère d’Olga auraient pu être renforcées par la dévaluation et la provocation de son mari, ainsi que par sa position privilégiée dans cette société patriarcale. Que Freud n’ait pas ouvert le débat sur le trauma, et du dépassement réussi du trauma du petit Hans, pose question. Certes chaque communication de Freud se centre sur un point principal parmi d’autres concurrents. Cela reste énigmatique dans la perspective première de Freud, centrée sur la séduction traumatique et son retour rapide à l’importance de la séduction traumatique dans sa célèbre reconstruction de la scène primaire du cas suivant, « L’homme aux loups ». Le petit Hans avait probablement été témoin de la scène originaire, puisqu’il avait dormi dans la chambre de ses parents pendant ses quatre premières années. Son père s’était violemment plaint du fait que son épouse câlinait son fils dans leur lit, affirmant que cette stimulation trop forte avait contribué à la phobie de leur fils.

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En fait, Freud n’avait jamais vraiment abandonné l’importance du trauma psychique, et il était conscient de l’abus sexuel sur l’enfant dans la culture. Freud l’avait pointé dans le développement du Moi de Hans, qu’on retrouve dans le rapport complexe à la normalité dans les écrits d’Anna Freud. Il avait été certainement impressionné par la capacité du petit Hans à maîtriser, à intégrer et à sublimer. Le petit Hans s’impliquait dans l’effort nécessaire pour faire l’analyse ; il devenait plus curieux, recherchant activement la cause et l’effet, et était capable d’intégrer tout cela. Lorsque son père le réprimandait pour les vœux de mort pour sa petite sœur, Hans répondait qu’il pouvait bien les penser. Réprimandé pour sa masturbation, le petit Hans faisait la distinction entre penser et agir. À la différence de son père, il faisait la distinction cruciale entre la pensée et l’acte. À cet égard, Freud le soutint : « Bien joué, petit Hans ! Je ne pourrais souhaiter une meilleure compréhension de la psychanalyse de la part de n’importe quel adulte ». Hans se servait de ses observations de « fait-pipis » pour différencier l’animé de l’inanimé : il en déduisait que seuls les êtres vivants urinaient. Il avait noté le déni, les réponses évasives et l’hypocrisie dans l’information absente ou incorrecte donnée par ses parents. Il n’avait pas cru que c’était la cigogne qui avait apporté Hanna, car il avait observé que « le corps de sa mère avait grossi » et après « quand elle s’était levée, elle était à nouveau mince ». On ne sait pas si son père continuait à faire des interprétations alors que la phobie de Hans diminuait ou si les parents continuaient à se faire des interprétations. Dans une réponse énigmatique suite aux remarques de Jung au sujet de l’analyse et de la fidélité du conjoint, Freud écrivait le 2 février 1910 : « J’aurais tenu l’analyse de sa propre femme pour absolument impossible. Le père du petit Hans m’a prouvé que cela marche bien ». (Freud avait alors indiqué qu’il serait trop difficile dans ce cas de « surmonter le contre-transfert »). Parmi plusieurs implications, après l’analyse de son fils, Max Graf pourrait s’être identifié à Freud et essayer de le remplacer comme analyste de sa femme, exacerbant ainsi les querelles de ménage et la déception envers la psychanalyse.

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Hans pouvait avoir son propre jugement et évaluation des motifs parentaux. Ses capacités d’observation, d’acquisition, d’épreuve de réalité, et d’expression d’affect avaient progressé pendant le traitement, en dépit de sa phobie. Quand le petit Hans en fut à imaginer une solution à ses conflits d’inceste en proposant que son père et lui épousent chacun leur propre mère, il n’avait pas eu peur de la prohibition et de la punition paternelles. Son père, soutenu et guidé par Freud, tolérait la rivalité de Hans et de son agressivité envers lui et se montrait très bienveillant. La rivalité du père envers son fils se manifesta probablement à l’occasion de la seule visite qu’ils firent ensemble chez Freud. Quand son père essaya de nier qu’il l’avait frappé, le petit Hans affirma « que ce n’était pas vrai ». Son père s’était souvenu alors qu’il avait donné un coup à son fils, comme un réflexe, sans doute à la suite d’une agression de ce dernier. Le père attribuait son comportement impulsif et agressif comme secondaire à la provocation du petit Hans, mais minimisait et rationalisait sa propre responsabilité. La visite prévue chez Freud pouvait avoir provoqué la jalousie du père. Freud resta alors centré, focalisé sur les fantasmes œdipiens du petit Hans, parlant peu de l’implication des parents dans la détresse de leur enfant. La rivalité et la jalousie envers le petit Hans ont été vivement exprimées quelques années plus tard lorsque le père écrivit un article critique sur le travail de son fils, alors metteur en scène à l’Opéra Métropolitain (de New york).

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Les fantasmes de Hans concernant le plombier étaient liés à l’intrusion des parents dans sa tête (par le père) et dans son corps (par la mère). De façon significative, dans le second fantasme du plombier, le parent-plombier lui avait finalement donné un grand équipement phallique symbolique qui l’a préparé à la réalisation mature de ses projets de vie adulte.

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Hans semblait être sur la voie d’un développement progressif sans interférence phobique (A. Freud, 1980). Son père et Freud avaient soutenu son désir de petit garçon de comprendre et d’être compris. Une alliance thérapeutique non verbalisée existait entre le patient, le parent et l’analyste-superviseur. À côté de l’interprétation et de l’éducation, l’inter-relation entre Freud, Max Graf et le petit Hans avaient grandement facilité le progrès de la cure. S’identifiant à son père, et marchant dans ses pas et ceux de son parrain, Gustav Mahler, le petit Hans s’était imprégné de la culture musicale de Vienne, et devenu adulte, Herbert Graf fut un prodige de la musique et de la dramaturgie, produisant et mettant en scène des opéras dans les années 20. Il est très probable que le traitement qu’il a eu enfant l’a aidé à mieux supporter plus tard les expériences traumatiques de la vie, en particulier plus tard les suicides tragiques de sa sœur et de sa première épouse. Son épouse était émotionnellement perturbée, se droguait et une longue histoire d’amour extra-conjugale aboutit à sa lente auto-destruction. Perturbé par le suicide de la mère de ses enfants, Hans et sa relation avec son propre fils mériterait une recherche plus approfondie. Il avait précocement réussi dans sa vie professionnelle et dans son deuxième mariage il a su trouver une vie personnelle et une condition parentale bien plus tranquilles et satisfaisantes.

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Nous ne savons pas ce que Freud avait pensé du petit Hans, de la famille Graf, et de cette cure unique et aventureuse en dehors du récit du cas et ses commentaires annexes limités. Freud s’était approprié le cas du petit Hans pour illustrer la théorie structurale sans plus d’élaboration. Vers la fin de l’observation et bien qu’il pensait toujours que le petit Hans n’avait pas été intimidé par ses parents, Freud avait suggéré que « la maladie de Hans n’était pas plus sérieuse que celle d’autres enfants ». La régression avait été plutôt focale que globale et Freud s’était brillamment interrogé sur le bénéfice du trouble. « Je peux en conséquence me figurer qu’il fut salutaire pour notre Hans d’avoir cette phobie » (p. 195). L’intervention du père, la compréhension et l’aide de Freud avaient aidé l’enfant à affronter et à relever les défis développementaux et sociaux rencontrés dans sa croissance, qui autrement n’auraient pas été valables (Ornstein, 1993). Freud avait noté qu’il aurait parlé à Hans de l’existence du vagin et de l’acte sexuel, ce que le père avait évité de faire. Dans sa réflexion, Freud avait noté qu’il y aurait davantage à dire relativement à la structure, au développement et à la diffusion d’une névrose. « Mais l’histoire de la maladie de notre petit Hans est très courte, elle est, après son début, aussitôt remplacée par l’histoire de son traitement » (p. 191). Sa phobie avait été limitée dans le temps, comme sa portée et ses répercussions pathogènes. Freud, en accord avec la théorie psychanalytique, avait conclu le cas du petit Hans par la pathogenèse régressive de la névrose d’adulte qui s’enracine dans les conflits de l’enfant ; et par l’idée que l’enfant guérissant de sa phobie peut repartir de l’avant vers un développement progressif. Freud avait éclairé et synthétisé le cas, dans le contexte de la complexité et la difficulté de la recherche et du traitement de cette cure originelle. Le petit Hans avait intitulé son autobiographie (1972) « Mémoires d’un homme invisible » (Memoirs of an Invisible Man). Le titre peut marquer son identification à Freud, le psychanalyste invisible qui occupa une place centrale dans son enfance, sa famille et sa culture. Ce qui est microscopique dans le commentaire de Freud est important à côté de la vue macroscopique. La note de bas de page où Freud mettait en relation l’angoisse inconsciente de la castration – éveillée par la circoncision – et l’antisémitisme, était un saut créateur d’un cas individuel à la culture, par ce préjugé social dominant dans l’Histoire. Il y a, dans « Le petit Hans », quantité de contributions précieuses comme celle-là pour la pensée analytique. En 1942, Max Graf avait remarqué que Freud avait insisté pour que le petit Hans soit élevé en tant que juif plutôt que d’être baptisé et élevé en chrétien ; ainsi la note de bas de page culturelle est-elle directement appropriée aux circonstances de ce cas.

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Notre but dans cette table ronde est surtout de poursuivre l’enquête et la compréhension du cas, pour en apprendre toujours davantage, en construisant sur la base analytique du passé. Les nouvelles données et connaissances sur le petit Hans, sa famille et son développement, maintenant disponibles, fournissent d’autres perspectives et font surgir de nouveaux questionnements. Nous entendons les mots et la musique à travers un siècle de psychanalyse, pendant que nous traitons des propositions et des formulations avec cette histoire d’un cas pionnier.

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Harold BLUM

BIBLIOGRAPHIe

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FIN PARTIESANN DEBUT ABSTRACT

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Notes