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                                      COURS A L'EPhEP

PLAN DES 4 COURS

         1 Généralités

                   incluant Histoire, Ethique, Indications / adéquations

         2 Communication

                   incluant Circularité, rituels

         3 Temporalité

                   incluant Crise, changement

            Identité

                   incluant Appartenance, mythe

         4 Thérapie de couple

COURS N°1   9/12/2017

         1 Présentation de Alain CHABERT...et de l'auditoire

         2 Test de liberté pour une famille

         3 Qu'est-ce que la systémique ?

3 – 1 Deux définitions

La banale : Ensemble des théories et pratiques qui ont en commun de s'intéresser en priorité aux interactions entre les éléments d'un ensemble, plutôt qu'aux éléments eux-mêmes.

La mienne : Art de se débrouiller avec plusieurs modèles, sans jamais oublier la pluralité, ni la notion de point de vue.

Corollaire : Il n'y a pas de Non-contexte

                   et Un texte     est un     contexte

                       (narration)

                        Un contexte    est   un texte

3 -2 Quelques phrases, dans le désordre

On ne peut pas ne pas communiquer (Watzlavick)

Le tout est plus que la somme des parties (Von Bertallanfy)

La carte n'est pas le territoire, mais le territoire c'est déjà la carte (Korzybsky)

Les systèmes vivants sont auto poïétiques (Varela et Maturana)

Il faut toujours faire parler le calendrier (Selvini)

Plus ça rate, plus ça a des chances de réussir (Les Shadoks)

Puisqu'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème (Les Shadoks)

L'information, c'est une différence qui fait la différence (Bateson)

Si tu ne vois pas que tu es aveugle, tu ne vois pas ; mais si tu vois que tu es aveugle, alors tu vois (Von Foerster)

La réponse est la catastrophe de la question (Anonyme)

Agis de manière à augmenter le nombre de choix possibles (Von Foerster)

Il n'existe pas de réalité indépendante de l'observateur (Von Glazersfeld)

Faut-il voir les familles comme dysfonctionnelles, ou comme compétentes pour les taches qu'elles ont à accomplir ? (Ausloos)

Ce n'est pas la vérité, la réalité, qui importe, mais la construction mutuelle du réel (Elkaïm)

Deux systèmes auto organisés ne peuvent pas s'instruire, ils ne peuvent que se perturber (Varela)

Un événement illumine son propre passé, il ne peut jamais en être déduit (Hannah Arendt)

3 – 3 De Bertallanfy à Edgar Morin

Si on regarde un ensemble, qu'el qu'il soit, d'éléments en interaction, et qu'on s'intéresse surtout aux interactions et à leurs effets, on va observer plusieurs choses :

D'abord, que dans un tel ensemble, baptisé alors système, ce qui arrive en un point, a des effets sur tous les autres points ;

Ensuite, qu'un certain nombre de propriétés qui ne sont contenues dans aucun des éléments, apparaissent du fait de leurs interactions dans un système, ce sont les propriétés émergentes, qui soulignent l'existence d'une totalité (non sommativité);

Ensuite, si une action est entreprise par un élément, cela déclenche une suite de rétroactions, qui peuvent soit réguler l'ensemble, le re stabiliser (homéostasie), soit l'emballer, voire le faire disparaître ;

Ensuite, que des actions différentes peuvent produire le même résultat, c'est l'équifinalité (métaphore des métros) ;

Et qu'un certain nombre d'évènements, qui se produisent dans un système, semblent bien davantage déterminés par le futur que par le passé, que le système est orienté vers un but, c'est la téléologie.

Qu'est-ce qui circule, qui s'échange dans un système ? C'est de la matière et de l'énergie, bien sûr, car les systèmes sont physiques. Mais c'est aussi quelque chose qu'on appelle l'information Exemple du coup de pied à la pierre et au chien.

Le temps dégrade les systèmes physiques ( du rocher au grain de sable). Avec le temps, les éléments d'un système physique se dédifférencient. On appelle cela l'entropie, drole de quantité qui ne fait qu'augmenter (le désert).
On fait un équivalent entre entropie et désordre.

Mais une information va créer de l'ordre dans un système (exemple d'une partition). Alors, une information, c'est de la néguentropie.

Pour cela, il faut élargir le point de vue, et distinguer système fermé et système ouvert. Dans un système fermé, il n'y a pas d'échange avec le hors-système (exemple du thermostat). Mais les systèmes sont habituellement ouverts, c'est-à-dire qu'ils échangent de l'énergie et/ou de l'information avec le hors-système. Ces échanges créent en permanence de l'ordre, c'est-à-dire de la différence, de la néguentropie.

La conséquence est qu'un tel système ne va plus pouvoir être décrit très simplement, en analysant ses composants. Pour autant, il va demeurer intelligible, à condition de le modéliser. La modélisation va être notre outil de description des systèmes complexes, donc notamment les systèmes vivants, et notamment les systèmes humains.

A ce point, il faut introduire la notion d'observateur.

Depuis Prigogine, une révolution scientifique (au sens de Kuhn) a secoué d'abord les sciences dites dures, physique, chimie,  puis la biologie...puis les sciences humaines avec beaucoup de réticences : l'observateur fait partie de ce qu'il observe, il modifie la « réalité » qu'il décrit, ou, pour dire encore plus précisément, il contribue à la construire (exemple en physique le chat de Schrodinger).

Ici, dans le champ des sciences de la communication, on passe de la première à la seconde cybernétique (cybernétique des systèmes onservant, ou constructivisme).

On passe alors de système complexe à système vu comme complexe.

3 – 4 Comment regarder une famille, un couple, etc ?

Si nous prenons au sérieux cette modélisation du rapport observant – observé, nous ne pouvons avoir aucun accès à ce que serait la vérité, ou la réalité de cette famille, ou de ce couple, dont je suis le thérapeute. Je vais en faire des représentations – modélisations.

Ajoutons que pour un systémicien – constructiviste, plusieurs modélisations – représentations vont être souhaitable, ce qui, déjà, évitera de considérer une représentation comme vérité. (Histoire de Sienne)

Donc, comment regarder une famille, en sachant que notre regard va la déterminer ?

Nous pouvons proposer avec NEUBURGER, 4 niveaux de lecture, de représentation (mais on pourrait en proposer davantage...)

                

                Niveau Linéaire

 

      Individus  Caractères

    Désignations Stigmatisations       

       Valorisations

 

Questionnement : Quoi ? Pourquoi ?

 

                 

                 Niveau Circulaire

 

      Communication Ambiance

   Rituels Secrets Alliances Paradoxes

            Relations sexuelles

 

Questionnement : Comment ?

                 

                  Niveau Identitaire

 

          Mythes Mythe fondateur

            Vertus   Idéologie

                   Frontières

           Appartenance commune

 

Questionnement : Qui ?

 

                  

                   Niveau Temporel

 

        Histoire  Cycle de vie  Crises

         Homéostasie Changement

                Récit Evènements

             Rêves Douleurs Projets

 

Questionnement : Quand ?

Vous verrez que c'est  de cela que nous parlerons lors de nos prochaines rencontres.

Qu'est-ce, alors, que l'aliénation ?

Pour le thérapeute ET pour le client, c'est l'adhésion à une lecture unique, et/ou l'impossibilité de lectures alternatives.

Le symptôme, par exemple, dans une lecture linéaire (causaliste) sera causé par...un défaut, une anomalie ; dans une lecture circulaire, il sera une propriété émergente d'un ensemble de communications ; dans une lecture temporelle, l'indice d'un temps arrété, d'une crise ou d'une non-crise ; dans une lecture identitaire, il parlera d'une douleur, d'une blessure narcissique d'une famille...

Mais, ce qui se rencontre dans la rencontre thérapeutique, ce sont des mondes de représentation, et de représentation de représentation, où chacun peut être aliéné dans une représentation fixe, ou s'ouvrir vers des représentations plurielles.

3 – 5 Quelques caractéristiques d'une thérapie systémique constructiviste en découlent :

         Thérapeute actif

         posant des questions (mais les réponses...)

         qui s'utilise lui-même comme ressource : c'est la notion de résonance

         dans une thérapie finie, voire limitée

         contextuelle, évidemment (les présents, les absents, les différents méta contextes sociaux, institutionnels …)

         non prédictive, non normative

         en s'appuyant sur une pluralité de points de vue, d'où l'intérêt d'être plusieurs, et de l'intérêt du miroir sans tain

         conscient de ses modélisations et de leur insuffisance essentielle

         et pensant recadrage comme signifiant général essentiel des interventions.

3 – 6 D'une formation de thérapeute systémique

Sont nécessaires pendant une formation dont les critères EFTA sont 4 années minimum, 200 heures par an, un mémoire soutenu :

         Travail sur soi et ses systèmes d'appartenance

         Théorie

         Entrainement

         Stage

Bref, c'est une Praxis !

3 – 7 De supervisions / analyses de pratiques

        

Peuvent être :

         analyse de pratique « classique » c'est-à-dire études de cas

         travail sur les résonances

3 – 8 Qui peut être le client ?

Il peut s'agir :

         de l'individu, considéré dans ses systèmes d'appartenance

         de la famille, du couple

         d'une institution, voire de systèmes de plus grandes taille (entreprises...)

         4 (Un brin d')Histoire des thérapies familiales systémiques

4 – 1 Les Pionniers

Le voyage commence aux USA.
Les sources sont le conseil conjugal, l'éducation à la vie familiale (child guidance), la psychiatrie sociale, Bion et la dynamique de groupe. Tout ceci s'incarne par exemple chez des psychanalystes comme Nathan ACKERMAN, qui commence à s'intéresser aux familles à partir de la fin des années 30.
Emergent, dans les années 40, sous l'influence de théoriciens qui ne sont pas des thérapeutes, les théories de la communication : Shannon Théorie mathématique de la communication 1948

La communication – qui fera l'objet du 2° cours – est la façon dont les informations sont décodées, structurées, organisées, par les individus, dans leur contexte. L'humain, et plus largement le vivant, traite des informations, et il le fait à plusieurs niveaux d'abstraction.

De 1946 à 1953, les conférences Macy regroupent des chercheurs interdisciplinaires : Warren McCulloch (neurologue), Margaret Mead et Gregory Bateson (anthropologues), Laurence Kubie (psychanalyste), Arturo Rosenbluth (neurophysiologiste), Norbert Wiener (cybernéticien), Von Neumann (théorie des jeux, mathématicien), Bigelow (physicien), Pitts (neurobiologiste), Lazarsfeld (sociologue), Kurt Lewin (psychologue), Heinz Von Foerster (physicien, biologiste et épistémologue), Shannon (mathématicien)...

Le centre des travaux porte sur la cybernétique :

         Commande et communication dans l'animal et la machine

         Art d'assurer l'efficacité de l'action

         Science générale des organisations, indépendamment de leur nature physique

La cybernétique permet de modéliser à partir de machines, artificielles ou théoriquement possibles, des systèmes où un enchevêtrement d'enchainements circulaires régule le système, ou l'emballe, par des mécanismes de feed-back négatif surtout, ou positif.

2 écoles de thérapie familiale sont pionnières, dans ce bain cybernétique :

         L'école de Palo-Alto, origine du courant « stratégique » (Bateson, Weakland, Don Jackson, Fish, Fry, Milton Ericson, Jay Haley, puis Watzlavick à partir de 1961)

Le Mental Research Institute est fondé en 1959.

Ne plus chercher les causes, mais modifier les structures relationnelles du système familial. L'objet de la thérapie passe du porteur du symptôme à l'ensemble du système ; le thérapeute passe de l'écoute neutre – bienveillante à l'interventionnisme d'un agent actif du changement.

Bateson  Vers une théorie de la schizophrénie 1954 et 1956

Une difficulté devient un problème lorsqu'une solution inadéquate lui est appliquée (prémisse étiologique).

Un problème ne persiste que s'il est maintenu par un ensemble de comportements et d'interactions dans un contexte (prémisse cybernétique).

Si ce qui maintient le problème disparaît, le problème disparait aussi, ou redevient une difficulté.

D'où découle la nécessité d'obtenir une définition complète du problème ET une description des solutions, ce qui permet d'utiliser des injonctions, le plus souvent paradoxales (ou oxymoriques) Exemple de Haley/Erixson sur le couple et l'alcool), et toutes les prescriptions de symptômes.

L'autre grande école pionnière est à Philadelphie et New-York, sous la direction de Salvador MINUCHIN (né en 1921, dcd le 30/10/17!).

Minuchin s'est formé avec Ackerman, et a beaucoup échangé avec Jay haley, qui vient le rejoindre. Il fonde le courant structural.

Alors que les stratégiques s'intéressent au symptôme dans son contexte, et à comment le faire disparaître, le structural observe la configuration familiale et surtout les notions de frontière, de distance, de pouvoir.

Le symptôme devient la façon dont les membres la famille se positionnent. Le thérapeute met en scène la structure familiale et va s'efforcer de la déstabiliser.

La structure inclut : Qui détient le pouvoir ?

                            Quelles sont les coalitions intrafamiliales et au-delà ?

                            Quels sont les rôles joués (souvent exprimés métaphoriquement : centre de tri, pigeon voyageur, go-between, gardien des tables de la Loi...)

                            Quelles sont les règles générales d'organisation ?

                                             Les hiérarchies de générations, de sexe, dans la famille, le couple ?

                                               Les règles de communication, d'expression des émotions ?

                            Quelles sont les relations, frontières, organisations, des sous-systèmes ? Est-ce que les frontières sont claires, précises, souples ?

Minuchin décrit 2 pôles aux structures familiales : les familles enchevêtrées et les familles désengagées.

Le thérapeute fait des interventions à but de modification :

 il prescrit des taches structurantes, peut recevoir les parents seuls, les enfants seuls ;

 il demande des réflexions sur la stérilité des échanges 

 il fait changer de place ;

 il prescrit des coopérations, des sorties surprises ;

 il peut faire augmenter les tensions en soulignant les divergences, en perturbant le modèle habituel ;

 et organiser des « lunch sessions ».

2 thérapeutes, indépendant des 3 courants, mais proches finalement, sont Carl Whitaker et Virginia Satir : ils ont insisté sur la primauté de l'expérience (d'où le nom de thérapie expérientielle), l'importance de la personnalité du thérapeute, l'abord du passé à travers le présent, et le but d'épanouissement du client.

(Pour mémoire Bowen et la différentiation du soi ; Boszormeny-Nagy et l'éthique relationnelle et les loyautés invisibles).

Globalement, ces courants pionniers sont de « Première cybernétique » : l'observateur est extérieur au système qu'il d écrit et il vise à le transformer par des méthodes paradoxales ou structurantes.

Ils gardent une influence de nos jours, et des descendants.

4 – 2 Mara SELVINI-PALAZZOLI

L'importance de l'œuvre et le retentissement qu'elle a eu méritent cette étape italienne de notre voyage.

Mara Selvini, psychiatre et psychanalyste, spécialiste de l'anorexie mentale (Anoressia mentale, Self Starvation, ouvrage essentiellement psychanalytique), passe en 1967 à l'abord systémique.

Elle décrit elle-même 5 périodes de son engagement théorique et pratique :

         De 67 à 75, avec Boscolo, Cecchin et Prata, c'est la méthode paradoxale (connotation positive, prescription de rituels familiaux, long intervalle entre les séances, recadrage paradoxal du jeu familial) ; cela donne « Paradoxes et contreparadoxes » 1975.

         De 75 à 79, c'est la procédure centrée sur la technique d'entretien circulaire ; cela donne « Hypothétisation, circularité, neutralité » 1982

         De 79 à 87, après la séparation d'avec Boscolo et Cecchin, c'est le processus en 6 stades (Pat de couple, engluement d'un enfant, comportements inhabituels de l'enfant, faillite totale, explosion des symptômes psychotiques, stratégies basées sur le symptôme), avec 2 manœuvres dans le jeu familial (imbroglio et instigation), et une prescription invariable ; cela donne « Jeux psychotiques dans la famille » 1987

         De 1987 à 1990, après la séparation avec Prata, et la nouvelle équipe avec Matteo Selvini, Cirillo et Sorentino, c'est l'élargissement aux familles élargies, la réintroduction des individus, l'insistance sur la fratrie, la méconnaissance partagée de la réalité relationnelle 

         Depuis 1990, et après la mort de Mara, c'est l'association à l'interaction systémique de la théorie de l'attachement de Bowlby.

Globalement on peut  dire :

         que Mara Selvini réintroduit l'histoire, au-delà du hic et nunc des pionniers

         et qu'elle va de techniques stratégiques à des techniques structurantes.

Est-elle constructiviste ? Reste-t-elle en 1° cybernétique ? Le débat est loin d'être clôt !!!

4 – 3 Les courants contemporains

                        4 – 3 - 1 Ecoles se réclamant (plutôt) du constructivisme

1 Evolution de l’école de Milan après la séparation Boscolo – Cecchin / Mara Selvini

Reprise de Hypothétisation – circularité – neutralité et évolution de Selvini « au-delà du modèle systémique »

Circularité et constructivisme : l’art de poser des questions sur les différences

Inclusion de la temporalité

2 Philippe Caillé

Le modèle à 2 niveaux…chez le thérapeute : niveau phénoménologique des comportements réciproques, reliés par une chaine circulaire ; niveau mythique des représentations du monde et de la famille (ou du couple...), reliés également par une chaine circulaire.

Le concept d’objet flottant : la thérapie est comme une boule de glaise que modifient tour à tour thérapeute et client ; des objets fabriqués en séance ou entre les séances vont meubler l'espace de la thérapie.

L’utilisation des sculptures phénoménologiques et mythiques (autopoïèse du système observé / perturbation par le système observant )

Notion de protocole et liberté du thérapeute versus celle de la famille

3 Yveline Rey

Développement des objets flottants

Identité – histoire – esthétique – conte systémique

4 Robert Neuburger

Autre demande

Mythe et rituel

Thérapie constructiviste = « faire des gammes »

Vérité et normativité

5 Luigi Onnis

Système en formation

Sculptures diachroniques corrélation d’émergence (symptôme du patient / difficulté de la famille)

Constructions alternatives : homéostasie et connotation positive, ET solution ou lecture alternative

6 Mony Elkaïm et l’école belge

Du réseau alternative à la psychiatrie à la thérapie familiale

Programme officiel / carte du monde

Résonnance et assemblages

Edith Goldbetter, le tiers pesant

Guy Ausloos, la compétence des familles

Guy Hardy, le paradoxe de l’aide contrainte

7 Bradford Keeney (Aesthetics of change 1982)

Nous sommes toujours en transition entre 2 épistémologies (linéaire et non linéaire)

Comment on pense est inséparable de ce qu’on pense

Ce que sait le thérapeute de la thérapie change sa thérapie, ce qui change ce qu’il sait de la thérapie

Tout effort pour découvrir une pathologie contribue à la création de cette pathologie

Toute distinction (to draw a distinction) est faite par un observateur pour un autre observateur

Nous faisons des distinctions pour observer, puis des descriptions pour décrire ce que nous observons, puis des distinctions pour décrire ces descriptions…

Nous pouvons choisir comment nous regardons nos visions, nos vues.

Epistémologie linéaire : recycler une action dans une catégorie d’actions, puis attribuer une valeur causale à la catégorie d’actions sur l’action simple : exemples tristesse – dépression ou symptôme – psychose

Allers et retours entre des descriptions et des catégories de pensée (chaque fois : il s’agit de descriptions faites par un observateur inclus)

Une approche décontextualisée laisse la famille dans une boite noire…et le thérapeute dans une autre !

Cybernétique de deuxième ordre : se placer au-delà de l’opposition objectivité – subjectivité

Esthétique : perception du système global et de ses récursivités les plus élevées

4 – 3 – 2  Ecoles se réclamant (plutôt) du constructionnisme social

1 Bradford Keeney, en fait se rattache aux deux courants !

2 Kenneth Gergen USA ( 1991 The saturated self – 1992 Therapy as social construction)

Le constructionnisme social Delachaux et Niestlé 2001

 “Les mots acquièrent leur sens, non pas à partir de leur capacité à décrire la réalité, mais par leur usage dans les échanges sociaux » citant Wittgenstein)

Les formes des échanges, qui donnent sens aux mots, le font aussi pour les actions corporelles, en des danses culturelles, auxquelles on participe ou non.

Une histoire qui je me raconte (sur moi) est prise dans un jeu langagier « elle crée, entretien ou altère un monde de relations sociales.

Si le constructionnisme social nie, comme le constructivisme, une connaissance objective de la réalité, la connaissance du monde n’est pas construite par celui qui connait, mais nait dans une interaction sociale médiatisée par le langage. La connaissance du monde est un artéfact social à situer historiquement et culturellement. «  Nous communiquons, donc je suis »

L’implication du thérapeute est l’investigation intéressée, qui s’adresse aux prémices de la  construction de la connaissance du monde.

L’objectif est de développer les perspectives multiples :

         Recherche d’exception au vécu dominant

         Lien de l’histoire avec la culture avoisinante

         Comment raconter son histoire à divers personnages

         Si les prescriptions étaient différentes, quelles actions, quelles ressources, quelles autres solutions ?

3 Harlene Anderson et Harold Goolishian USA  ( HA conversation, langage and psychotherapy ;  HG The client is the expert ; human systems as linguistic systems; problem determined systems; beyond cybernetics)

De la thérapie familiale à la thérapie systémique et au-delà

Les systèmes humains sont des systèmes créateurs de langage et producteurs de significations.

« Le système socio – culturel est le produit de la communication sociale, plutôt que la communication celui de l’organisation »

Un système humain est un système linguistique

Le système thérapeutique est un système linguistique

Signification et compréhension sont construites socialement, de manière intersubjective, en un accord fragile

Le système thérapeutique est un système organisant le problème et de dissolution du problème

La thérapie est une conversation thérapeutique autour de nouvelles significations à propos de la dissolution des problèmes

La thérapeute est un observateur – participant de la conversation thérapeutique

Les systèmes et les idées ne sont pas des éléments objectifs d’une structure sociale

Aucune communication n’est complète, il y a toujours de nouvelles significations (« infinité du non-dit, cercle de l’inexprimé)

Le changement en thérapie est changement de significations, qui découle du dialogue et de la conversation

« Le thérapeute est un membre du système – problème, il est dans une position égale et non hiérarchique, comme les autres membres »

« Il ne se réfère pas à des cartes issues des théories sociales et psychologiques » mais « le thérapeute et le client créent leurs propres cartes »

Position de multi – partialité (nonobstant ses penchants et préjugés), de NON – SAVOIR

La position traditionnelle : il y a un problème objectif et le thérapeute peut le décrire objectivement, c’est le diagnostic ; la position constructionniste : thérapeute et client créent ensemble la (les) définition du problème

Donc : commencer par les points de vue du système – problème au sujet du problème (diagnostics, hypothèses, théories)

Notion de pluri socialité (voies intérieures différentes sur les relations, p. ex)

4 Tom Andersen Norvège (reflecting team, dialogues and dialogues about dialogues 1991)

  Premier point de départ théorique : Bateson « l’information est une différence qui fait une différence », avec l’idée qu’une différence trop minime n’est pas remarquée, qu’une différence trop importante est désorganisatrice, et la notion de différence appréciable

Deuxième point de départ théorique : la notion de MULTIVERS, opposée à univers : de nombreux sens sont possibles, de multiples mondes sont possibles

Points de départ pratiques : le questionnement circulaire (école de Milan) ; Von Foerster et l’élargissement des choix possibles ; la distinction, tant pour le système observé que le système observant, entre représentation, explications et alternatives

Les reflets ou reflections (réflexions) : modalités pratiques ; règles ; différence appréciable ; dialogues sur les dialogues sur les dialogues

Penser en à la fois / et , plutôt que ou / ou

5 Michael White et David Epston ( Narrative means to therapeutics ends 1990)

Les moyens narratifs au service de la thérapie Satas 2003

Histoire saturée par le problème (ce qui dicte aux membres de la famille comment se considérer, comment considérer les autres, la vie, les relations,…)

Re – storying  ou re – authoring

Déconstruction  (Derrida, Bourdieu) de l’histoire de vie, du « recrutement »

Le recrutement renvoie à Michel Foucault et à Pierre Bourdieu, autant qu’à Derrida

Exotiser le domestique (traiter les pratiques familières comme objet étrange, ce qui favorise la réappropriation d’expérience personnelle propre, non aliénée

Métaphore narrative : les gens vivent à travers des récits, qui procurent une structure de vie

Récit : paysage d’action + paysage de conscience

Les représentations sont structurées par les idées dominantes, ce qui contribue à la canonisation des histoires de vie

Mais (Ricœur) montre que les récits sont en permanence en élaboration et ré élaboration. Il y a donc détermination ET indétermination

Technique de W et E : l’externalisation

         Du problème (ex Sneaky Poo)

         Des pratiques de pouvoir

         Des pratiques de savoir (non –expert)

Avec : influence du problème sur la vie des individus, des relations, de la famille,

           Influence de tout cela sur la vie du problème

           Recherche des « uniques outcomes » (résultat unique)

          Questions sur les paysages d’action et de conscience

6 Steve De Shazer (putting difference to work 1991)

Différence , changement et thérapie brève Stas 1991

Au-delà      des miracles Satas 2007

C’est la : thérapie brève centrée sur la solution

De la thérapie centrée sur le problème à la thérapie centrée sur la solution, il y a abandon du lien entre la plainte et la solution « la plainte ne détermine pas le processus de solution »

3 prémisses : »si ce n’est pas cassé, ne réparez pas ! «  « Si vous savez ce qui marche, faites le plus ! » ; « si ça ne marche pas, faites autre chose ! »

La première implique : pas de normativité

Les 2 autres, dans les problèmes chroniques, si l’objectif est d’abord la disparition du problème, on aboutit à toujours plus de la même chose

Alors : ne pas essayer de résoudre le problème du client !

Mais 1°, la question du miracle (que feriez-vous de différent , si..?) et recherche de petits changements chez le client ou son entourage : plus ils sont nombreux, plus ils ont pu déjà se produire

2° classer le niveau de problème (0 à 10)

Le thérapeute ne sait pas l’objectif, seul le client peut savoir

Toujours contextualiser

Toute la thérapie est ensuite centrée sur les progrès faits, comment ils ont été fait, et les conséquences sur le contexte...

         5 Questions autour d'Ethique et de seconde cybernétique

SPINOZA : « Tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare » (Ethique, partie V, proposition XLII, scolie)

ARISTOTE : « Prakton, Sophia, Phronesis ! »

WITTGENSTEIN : « Il ne peut y avoir de proposition éthique. » (Tractatus logico-philosophicus 6.42)

                            « Il est clair que l'éthique ne se laisse pas énoncer. » (id. 6.421)

                            « Ethique et esthétique sont une seule et même chose. » (id 6.421)

                            « Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » (id 6.54)

Darwin, Marx, Freud sont à la source de «coupures épistémologiques », semblent signer la fin de l'illusion d'un Homme, conscient, détenteur unique de la raison, toute puissante à rendre compte du reste du monde.

Longtemps l'homme a été décrit comme système fermé.

Si on reconnaît l'importance du hasard dans l'organisation des êtres vivants, on va devoir passer d'une logique de système fermé, à une logique de système ouvert auto-organisateur, et voir ce que Henri ATLAN appelle « principe de complexité par le bruit ».

Si on suppose un système complexe, on peut dire qu'il réagit à une agression aléatoire (le « bruit »), par une désorganisation / réorganisation à un niveau de complexité plus élevée. Cela lui permet ensuite de réagir à une agression aléatoire plus importante par une nouvelle complexification, et ainsi de suite, jusqu'à une limite, ou apparaissent vieillissement et/ou destruction

Cette logique autoorganisatrice s'oppose d'une part au déterminisme : tout se réduit à la réalisation d'un programme prédéterminé, programme qui contient en lui-même les réponses aux stimuli de l'environnement ; nous avons alors une chaine de causes et d'effets, depuis une cause première qui se situe aux niveau des particules élémentaires. Or physique, puis biologie ont montré l'importance du hasard dès que le système considéré était complexe, avec des fluctuations aléatoires.

Mais elle s'oppose également à l'ignorance du hasard par croyance à un absolu idéaliste, comme venant d'un « principe vital » extérieur !

Pour ATLAN, le processus auto organisateur crée du « connu », qui va ultérieurement se coupler avec ce qui vient de l'environnement, relancer le processus et ainsi de suite « L'auto organisation est une digestion auto organisatrice d'aléas désorganisateurs »

« Un système, dans un environnement nouveau pour lui, crée les patterns qu'il va se conditionner à reconnaitre » Ce qui augmente alors, c'est la différenciation, la spécificité des patterns appris, leur variété, donc la redondance diminue (diminution de l'entropie, entropie négative).

L'appareil cognitif est alors un appareil créateur d'ordre par le bruit. Cet ordre appelons le : sens !

C'est-à-dire que le nouveau (disons le perçu) est interprété par computation avec les patterns dans un système auto organisé, qui fabrique du sens à partir du non-sens

La conjonction de mémoire et d'auto organisation produit à la fois une mémoire auto organisée ET une auto organisation mémorisée

EPISTEMOLOGIE

Nous allons suivre Bradford KEENEY (Asthetics of change)

Bateson : « L’épistémologie, par définition, spécifie comment un organisme particulier ou un agrégat d'organismes, connaissent, pensent et décident. »

Keeney : « L'épistémologie devient une étude de comment les gens, ou les systèmes humains connaissent des choses, et comment ils pensent qu'ils connaissent des choses »

Pour une épistémologie non linéaire, la relation au client fait partie du process de changement. Mais, en même temps, il est impossible d'être ou bien linéaire, ou bien non linéaire : nous avons besoin des deux ! En ce sens nous sommes toujours en transition entre épistémologies.

Comment on pense, est inséparable de ce qu'on pense

Que faisons-nous quand nous connaissons quelque chose ?

D'abord nous faisons des distinctions (draw a distinction) : « Le couteau de la discrimination est le moyen de construire et de connaître un monde d'expérience »

connaître son épistémologie est essentiel, le problème ne résidant pas dans l'utilisation d'une bonne ou d'une mauvaise épistémologie, mais dans la non identification de son épistémologie : une des taches du thérapeute est dons de savoir sur son savoir.

« Ce que je sais à propos de la thérapie change ma thérapie, ce qui change subséquemment ce que je sais de la thérapie »

« Tout effort pour découvrit une pathologie contribuera à la création de cette pathologie »

« De même, l'invention d'une nouvelle technique de résolution de problèmes sera une partie d'un processus plus général qui produira une population de clients avec des problèmes parfaitement désignés pour la nouvelle technique »

 Toute distinction est faite par un observateur pour un autre observateur (qui peut être lui-même). Il faut donc toujours se souvenir qu'il y a au moins 2 systèmes observants quand on dit que le point de départ d'une épistémologie est un observateur faisant des distinctions pour observer.

Le deuxième temps est : nous faisons des distinctions pour décrire ce que nous observons

Puis nous faisons des distinctions pour décrire ces descriptions : c'est un processus récursif !

VON FOERSTER : «  Le son de la cloche était un stimulus pour Pavlov, pas pour le chien » (Konorski a montré en 1962 que le chien salivait, même si on enlevait le battant de la cloche!)

Le thérapeute qui cherche à comprendre l'expérience d'un individu ou d'un agrégat d'individus, observe son contexte social  et comment il est ponctué ; donc comment il se fabrique une ponctuation, une épistémologie.

Le thérapeute fait une série récursive de distinctions : des données basiques, des schèmes reliant ces données, et des schèmes ayant organisé ces données et ces schèmes.

Cela porte autant sur ses propres distinctions que sur celle du sujet observé : l'auto référence ne peut jamais être éliminée !

J'ajouterai que lorsqu'Epiménide le Crétois dit « tous les crétois mentent », il énonce une vérité à un niveau logique plus élevés que les deux niveaux en contraction dans son énoncé, vérité sur les rapports de la vérité et du mensonge.

Le principe dormitif

Ex : 1 agression causée par l'instinct agressif, 1 symptôme psychotique par la folie...

Cela consiste à recycler ou à recadrer une action dans une catégorie d'actions , puis à attribuer une valeur causale à la catégorie d'action sur l'action simple.

Par ex, une personne est décrite comme triste ou ne voulant pas travailler ou manger ; ces descriptions peuvent être classées dans une catégorie comme « dépression ». Dire que la dépression cause les symptômes, c'est utiliser un principe dormitif !

Notre épistémologie propose faire des zigzags entre des formes et des processus, plutôt qu'une hiérarchie linéaire d'abstractions :

                   catégories de chorégraphies

                                                                  descriptions de chorégraphies

                   catégories d'interactions

                                                                  descriptions d'interactions

                   catégories d'actions

                                                                  descriptions d'actions

Banalement, nous ne différentions pas expériences sensorielles et créations d'abstraction sur ces expériences.

La tache épistémologique est de faire ces distinctions...sans oublier que ces distinctions font toujours partie de ce qui est observé !

Quelques idées d'épistémologie cybernétique :

Le principe de base de la cybernétique est le retour de l'information formant une boucle de contrôle fermée ou feed-back.

Il en découle que toute variable dans un système ne peut que rarement, voire jamais, atteindre une valeur exacte.

Pour Keeney, changement et stabilité (qu'il préfère à  homéostasie) vont toujours de pair ; aucun comportement, aucune interaction, aucun système de chorégraphie n'est jamais le même.

Une variable peut varier dans une boucle de feed-back, à l'intérieur d'une zone de déviations contrôlées ; ou bien une zone de déviation peut être amplifiée dans une seule direction (runaway), ou dans deux directions (oscillation ou escalade)

Il n'y a pas de réel feed-back positif pour Keeney : cela implique toujours un feed-back négatif à un niveau supérieur (feed-back positif ou déviation amplifiée sont une partie d'un processus négatif plus large)

Quand on passe à la deuxième cybernétique (cybernétique des systèmes observants) on passe de l'étude de la boite noire à celle de « boite noire + observateur : « le thérapeute est une partie du système total, et il est contraint par les rétroactions du système total. Il est incapable d'un contrôle unilatéral, et ne peut être vu que comme facilitant ou bloquant les nécessaires auto corrections »

Une approche décontextualisée laisse le patient dans une boite noire...mais circonscrit aussi le thérapeute dans une autre boite noire.

Si l'auto référence est la règle, l'objectivité est un non-sens ! (cf Picasso)

Une façon de trivialiser le patient est alors de le soumettre à des tests objectifs.

Mais Von Foerster remarque que nous ne pouvons nier l'objectivité en faveur d'une subjectivité, la négation d'une proposition non-sens étant une autre proposition non-sens.

Alors Keeney dit que la cybernétique de second ordre, c'est se placer au-delà du dilemme objectivité – subjectivité.

Afin de savoir, nous faisons des distinctions, d'abord. Cela suppose un choix, des préférences, donc une position éthique. Une éthique de seconde cybernétique serait alors : Je ne me demande pas si ma position est objective ou subjective, je reconnais faire partie d'un système que j'observe, et je tends à examiner comment, observateur, je participe à ce que j'observe.

D'où l'importance d'examiner les intentions qui sous-tendent mes choix de ponctuation, de distinction.

Une éthique de seconde cybernétique est éthique de responsabilité (opposée traditionnellement à l'éthique de conviction)

Von Foerster : « Les observations ne sont pas absolues, mais relatives au point de vue d'un observateur. Les observations affectent l'observé, tellement que cela empêche tout espoir de prédiction par l'observateur »

Oscar PETERSON, pianiste de jazz : « mon professeur classique avait l'habitude de me dire : si tu fais une erreur, ne t'arrête pas ; fais en une part de ce que tu joues, autant que possible ! D'un point de vue mélodique, il n'y a pas de fausse note, parce que chaque note peut être reliée à un accord »

Toute escalade (escalating runaway) est seulement une partie d'un système plus large, auto correcteur, récursif.

Keeney : «  Toutes les réponses du thérapeute, peuvent être vue comme reflétant (mirroring) le système problématique ; de plus, un observateur peut arguer que toutes les réponses du client sont un reflet du système thérapeutique : Qui est le caméléon en thérapie ? »

Pour Keeney, il importe au thérapeute de parler simultanément 3 voix : la voix du changement, la voix de la stabilité et la voix du « rorschach plein de sens » (meaningfull rorschach), soit « une source de hasard, et une source d'ordre qui marque des distinctions sur le hasard »

Qu'est-ce alors que l'esthétique ?

C'est la perception du système global et de ses récursivités. L'art est concerné par la relation récursive entre les ordres conscients et inconscients du processus mental.

L'art et la thérapie nécessitent techniquement l'apprentissage de techniques, mais impliquent le regard vers des schèmes globaux dépassant les techniques.

Une vision esthétique, c'est considérer une pratique thérapeutique comme un contexte d'apprentissage de niveau plus élevé, donc comme un véhicule pour un changement épistémologique.

Machines triviales et non triviales

Une machine triviale, et c'est l'essentiel des machines existantes dans le monde, que nous fabriquons, ont un comportement prévisible, sont indépendantes de leur histoire (le passé n'influence pas le présent), sont synthétiquement déterminables (on peut les synthétiser) et sont analytiquement s (pour comprendre, il suffit de donner des entrées, observer les sorties et calculer la fonction de transfert).

Une machine non-triviale reste synthétiquement déterminable (on peut toujours les synthétiser), mais elle est dépendante de son histoire (c'est-à-dire qu'elle a des états internes qui changent), elle est analytiquement indéterminable (par excès de complexité et ignorance de la succession des états internes) et elle a donc un comportement imprévisible !

Les êtres humains (au moins, les êtres biologiques en fait) sont des machines non triviales, des systèmes vivants réflexifs, qui changeons d'état interne en fonction de notre comportement et du contexte.

Mais nous avons aussi tendance à tout trivialiser, y compris les humains...

VON FOERSTER nous propose 3 impératifs en seconde cybernétique

         impératif éthique : « agis toujours de manière à augmenter le nombre de choix possibles »

         impératif esthétique :  « si tu veux voir, apprends à agir »

         impératif thérapeutique : « si tu veux être toi-même, changes »

                            BIBLIOGRAPHIE

De base

WATZLAVICK Paul, Beavin J.,Jackson D ; Une logique de la communication Seuil

SELVINI-PALAZZOLI Mara, CECCHIN G., BOSCOLO L., PRATA G. Paradoxe et contre paradoxe ESF

NEUBURGER Robert L'autre demande Payot (ESF)

                                      Le mythe familial ESF

                                      Les rituels familiaux Payot

AUSLOOS Guy La compétence des familles ERES

CAILLE Philippe, REY Yveline Les objets flottants Fabert (ESF)

Un peu plus

BATESON Gregory Vers une écologie de l'esprit Seuil 2 volumes 

VARELA F., MATURA H. L'arbre de la connaissance Addison Wesley France

WATZLAVICK Paul L'invention de la réalité Seuil

ONNIS Luigi Corps et contexte Fabert (ESF)

ELKAÏM Mony Si tu m'aimes, ne m'aimes pas Seuil

SELVINI Matteo Histoire d'une recherche ESF

SELVINI Mara et Matteo Anorexiques et boulimiques Medecine  et Hygiène

GERGENK. Le constructionnisme socialSATAS

Notes