Bonjour à toutes et tous, bienvenue. Merci de votre présence pour cette Journée que l’ALI Manosque Alpes de Haute Provence coorganise avec l’EPhEP, l’École Pratique des hautes Études en Psychopathologies, où plusieurs d’entre nous se sont naguère formés, certains se forment encore…
Nos collègues donc ont choisi de mettre au programme de travail la question, telle qu’elle se pose aujourd’hui à nos enfants, jeunes comme adolescents, de leur rapport à l’absence, de leur possibilité donc de supporter l’absence, et des conséquences qui en découlent concernant leur subjectivité et leur place dans le lien social, dans la cité.
Nos collègues Gisèle Bastrenta et Maria Japas puis, cet après-midi, Claude Rivet et Fabrice Vénuat, présenteront cette question dans leur clinique, articulée à partir, pour reprendre le terme qu’ils emploient dans la présentation que vous avez sous les yeux, du modèle, du paradigme qui a été inspiré à Freud par son expérience de grand-père, le jeu d’un de ses petits-fils qui lance et qui ramène à lui une bobine. C’est ce qu’illustre le dessin qu’a bien voulu nous offrir une jeune femme charmante proche de nous [rires dans la salle]. Donc [l’enfant] lançant et ramenant à lui une bobine, en rythmant cet éloignement et son retour de deux petits mots, que retient donc Freud, deux phonèmes, deux signifiants alternatifs, Fort-Da, loin-là. Nos collègues nous dirons donc ce que, ensuite, le déplacement par Lacan de cette représentation encore euclidienne dans une autre topologie, moebienne, borroméenne, nous permet, nous l’espérons, de mieux analyser des symptômes de nos enfants, et des nôtres, et d’y offrir possiblement des voies de cure.
Au long de la Journée, notre invité, notre collègue Stéphane Thibierge, qui est psychanalyste à l’Association Lacanienne Internationale, qui est professeur en psychopathologie à l’Université Paris-Cité, et qui non moins enseigne dans les cours magistraux à l’EPhEP avec quelques autres, viendra en dialogue ponctuer les avancées de chacun et chacune des intervenants. Il nous proposera en fin de Journée ses propres avancées à partir de là.
Elle s’inscrit dans le sillon de celles qui ont été initiées antérieurement autour de Claude [Rivet] et de quelques collègues qui sont encore avec nous ici… vaillants [rires dans la salle], pour utiliser un mot qu’aimait beaucoup Charles Melman… vaillants… valeureux disait-il plutôt, valeureux ! Donc dans le sillon, depuis 2018, des Journées, des conférences initiées par l’ALI Manosque Alpes de Haute Provence, depuis l’inaugurale de 2018, autour justement de Charles Melman : la question était avec lui ce jour-là de qu’est-ce qui pourrait être une autorité qui serait la bonne. Aujourd’hui nous nous retrouvons, je tenais à le dire, après l’Hommage que vous lui avez rendu, que vous lui avez dédié en décembre, Vivre en société. La psychanalyse comme dialogue.
Je vais donc donner la parole d’abord à Gisèle Bastrenta dont je rappelle qu’elle est psychanalyste membre de l’Association Lacanienne Internationale et de l’ALI Manosque Alpes de Haute Provence. Elle est psychologue clinicienne et docteur en psychologie. Et Noureddine Hamama aura le rôle depuis la salle de relancer la discussion après que Stéphane Thibierge l’aura déjà amorcée. Noureddine Hamama est psychanalyste, membre de l’Association Lacanienne Internationale, il est psychologue clinicien, et docteur en psychologie.
Nous allons donc commencer, c’est Gisèle [Bastrenta] qui va commencer.