I. Actuelles sur la destructivité/ Zeitgemässes über Krieg und Tod
Notre Journée emprunte la première partie de son titre : Actuelles sur la destructivité, à un petit ouvrage de Freud paru il y a un siècle, en 1915[1] : Zeitgemässes y signifie, avec le mode d’expression modeste propre à Freud : « quelque chose » - Zeitgemässes est un neutre substantivé –, qui soit -gemäss, de Mass, « la mesure », « mesuré à, en adéquation… » avec Zeit, le ‘temps’, avec ‘son temps’, avec le ‘moment’, son moment[2].
Pour être plus exacts en déployant le signifiant, exacts comme l’est Freud, toujours, c’est de la mesure qu’il s’agit : de « prendre la mesure » de notre temps, de notre « contemporain », et de faire cela, précisément, « avec mesure » au sens éthique du terme.
Zeitgemässes, donc, über Krieg und Tod, « … sur la guerre et la mort » : la guerre, immédiate aujourd’hui, spatialement, à notre Est : l’Ukraine[3] - qui veut dire en langue slave, « frontière », la guerre présente dans ses effets ici. Ces effets sont concrets, de l’ordre général et collectif de ce que nous nommons « économie » certes, mais ils nous touchent individuellement : certains, selon sa classe sociale et son espace de vie dans le monde, moins, ou plus, dans l’immédiateté et dans l’intensité,
- chacun dans son/ notre corps via d’abord les denrées premières qui le nourrissent. C’est ce signifiant : ‘blé’, au premier chef si j’ose dire, qui diffuse dans les médias, avec l’étonnement qui m’avait prise, moi qui suis lectrice de certains écrits de plus de 20 siècles, devant le retour, pour le coup pas livresque, de ce levier archaïque dans la guerre, à échelle continentale et non plus ‘micro’ de tel oppidum, Bourges (Avaricum), de Gergovie ou d’Alésia assiégées, dans la Guerre des Gaules telle que César l’écrivait en 52 av. J.-C. : devant le retour de la faim, la disette, le « manque de ce qui est nécessaire à la vie »[4] volontairement provoqué ;
- les effets de cette guerre concernent notre psychisme en tant aussi que nous sommes soumis, quasi nécessairement, au kinéma d’images en mouvement, qui reproduisent la vie jusqu’à la mort, sur ce que nous appelons « chaînes » télévisuelles, entre « présentation » et « représentation »/ mimésis et au bruit sinon aux paroles qui en émanent ou les accompagnent.
Contexte (anamnèse, retour à la mémoire du passé vécu et oublié ou refoulé, de ou pour cette Journée)
Notre travail d’aujourd’hui s’insère dans un moment, donc, Zeit, qui s’étire depuis les deux années passées, à travers les épreuves de renfermement entraînées par un phénomène dont le trait premier est de nous affecter, aussi, collectivement, ce que nous disons avec le signifiant épi-démie (d’ἐπιδήμιος) : « qui pèse », ἐπὶ, sur, δῆμος, lepeuple, et sur le peuple entier si nous disons pan-démie. Au moment où elle s’est déclarée, en mars 2020, en nous contraignant aux retraits successifs que nous savons, nous nous trouvions occupés par les événements, par les questions provoquées par les événements récurrents des attentats en France ainsi que dans une partie de l’Europe : à Madrid, à Londres, à Bruxelles, commandités par une entité dite DAESH[5] : l’attentat du 7 janvier à Charlie-Hebdo, puis au Bataclan et aux terrasses des cafés des 10ème et 11ème arrondissements, le 13 novembre de la même année 2015, celui de la Promenade des Anglais le 14 juillet suivant, ici, à Nice[6].
Ce samedi qui succédait au 13 novembre, nous nous apprêtions à déplier à l’EPhEP les logiques du politique à partir du positionnement de l’Organon d’Aristote sur les questions de l’identité[7].
Pour nous déprendre de la fascination, je ressaisis rétroactivement comment nous avons suivi trois voies :
- la voie du théologico-politique autour de la manière dont s’actualise notre infusion d’êtres parlants, de « parlêtres », dans le logos, qui implique la croyance inconsciente en un grand Autre soutien notre énonciation. Nous poursuivons cette voie à l’Association Lacanienne Internationale depuis les rencontres du « Groupe de Cordoue ». Celles-ci ont donné lieu en 1992 au Colloque et au volume Ibn Rochd, Maïmonide, Saint Thomas ou La filiation entre foi et raison[8] auquel je vous renvoie.
Le livre dont vous lisez la mention sur notre programme, et d’où mon introduction dépend :
La Radicalisation ou la résurrection du père par le fanatisme, de Julien Maucade, qui intervient après moi, est à la genèse de notre Journée ; il est en filiation avec les avancées du « Groupe de Cordoue » initié par Charles Melman. Julien Maucade y a participé activement avec, aussi bien, nos collègues Pierre-Christophe Cathelineau, Hubert Ricard, Fethi Benslama, Hélène Lheuillet, et quelques autres.
Ce livre porte le questionnement du politique non dissocié du religieux en tant que ceux-ci mettent en jeu la référence au Père, et/ou au grand Autre.
Autrement dit nous abordons comment la lecture de Lacan avec Melman, et de Freud avec Lacan et Melman, éclaire les structures d’où nos actes et répétitions individuelles et collectives, indissociablement, s’induisent.
La deuxième voie n’est pas sans être nouée à celle que je viens d’évoquer.
C’est la prise en compte clinique des effets traumatiques de ces attentats durant les deux années 2016 et 2017 : Du temps social au temps subjectif du traumatisme lors des attentats terroristes, comme nous les avons interrogésle 30 septembre 2017 grâce à Christine Dura Tea avec les acteurs sociaux et avec les cliniciens, de Nice, et de Paris, dans la suite du séminaire sur le traumatisme à l’ALI autour de Choula Emerich, Thatyana Pitavy, Thierry Roth, dans la suite de plusieurs Journées, à Manosque, à Montpellier, à la suite du Colloque international, Incidences subjectives et sociales actuelles du traumatisme psychique, à Tel Aviv ; à Paris, Du bon usage du traumatisme. Je rappelle de ce fait aussi le volume Qu’est-ce qui fait traumatisme ? issudu travail de l’AMCPsy avec le Pôle Rosa Luxembourg, dont Pascale Bélot-Fourcade, notre discutante de l’après-midi est responsable[9].
Sur ces attentats, nous avons réfléchi non seulement du côté du subir que met au premier plan le « traumatisme » mais nous avons également analysé leur destructivité, cette destructivité-là sur le versant de l’agir : de quoi se fomente la violence à l’œuvre, considérant le « passage à l’acte » tel qu’il se réalise dans l’acte terroriste individuel, sesconditions subjectives, telles que prises dans la relation au collectif, dans la ligne de Psychologie des masses et analyse du moi que Freud publiait en 1921[10].
Nous, à savoir notre petit « Cercle d’étude et de recherche : les malaises contemporains dans la culture », Christine Dura Tea, Brigitte Giraud, Elisabeth et Jérôme La Selve, Claude Rivet, moi-même, nous nous apprêtions donc à reprendre avec Julien Maucade et Thierry Florentin la question de la « fanatisation » comme expression d’une modification potentielle de la subjectivité, symptôme de nouveaux malaises dans la culture qui se manifesteraient d’abord chez les jeunes.
Charles Melman posait au sociologue Farhad Khosrokhavar la question : La radicalisation à l’adolescence relève-t-elle de l’idéologie ou de la psychopathologie ?, en mars 2015 à l’EPhEP, avec cette articulation : « Peut-on parler de crise d’identité au singulier, ou de crises des identités, dans la mesure où leur comportement [celui des adolescents] déstabilise et interroge l’ensemble du groupe social que nous formons ?
S’agit-il d’une modalité moderne du malaise dans la civilisation, relevant des répercussions sociales de la mise à mal de la fonction paternelle dans notre société, ou d’un symptôme inédit, reflet de l’affirmation nécessaire d’une subjectivité à l’adolescence ? », s’en sont suivies les Questions sur la radicalisation de juin à l’EPhEP.
Si j’évoque tout cela, c’est pour donner la dimension de Zeitgemässes de notre Journée en même temps que pour amener comment ces voies d’un travail collectif trouvent un nouement subjectif, je dirais, original, personnel, dans l’écrit de Julien Maucade.
C’est pour tracer comment par ce que la rhétorique et la philosophie appellent « circonstances », comme si celles-ci ne faisaient que se tenirautour (circum ; stare) de nos actes, par elles nous avons été amenés à modifier, à infléchir ce que nous travaillerons avec vous. Dans quelle mesure cette modification relève de notre « rencontre » tuchè, comme Lacan la désigne, avec quelque chose de notre impossible[11], pris dans quel automaton, c’est-à-dire dans quel « ensemble [de] signifiants qui [orienteraient notre…] rapport au Réel »[12], si cela a un sens pour une collectivité comme Lacan en fait l’hypothèse pour un sujet.
II. Lire La Radicalisation ou la résurrection du père par le fanatisme
En parcourant à travers ce que je vais vous en présenter La Radicalisation ou la résurrection du père par le fanatisme[13], nous pourrons donc nous demander dans quelle mesure ce « cas » de la radicalisation peut nous éclairer plus largement sur la subjectivité contemporaine et sur sa dimension de destructivité individuelle et collective.
Julien Maucade est psychologue à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, auprès du Ministère de la Justice, membre de l’ALI. Pour approcher cette question, il croise des voies plurielles dont j’ai évoqué certaines un peu plus tôt. Il le fait à partir de son expérience clinique, de ses « entretiens cliniques d’adolescents et de jeunes adultes ». Son livre n’est pas de lecture facile en ce qu’il s’efforce de déplier des plans intriqués et en interaction.
1. Relation au père
Le point d’arrimage de sa réflexion est la relation au père. Il nous propose des analyses qui ressaisissent la fonction paternelle telle que les cultures de religion monothéiste la construisent, et semblablement et différentiellement ; sa connaissance intime de l’univers linguistique arabe et de croyance musulmane confère à ces analyses une forte consistance.
Il part des repérages de Freud que sont le mythe d’Œdipe et celui de la horde primitive de Totem et tabou[14]ainsi que de ses avancées dans Psychologie des foules et analyse du moi (1921)[15],concernant l’identification,des avancées telles que Lacan les élabore sur nouveaux frais, en particulier dans le séminaire L’Identification (en 1961-1962) : de l’identification primaire au père fondatrice du sujet à advenir et encore nullement subjectivé, identification par incorporation, à l’identification seconde, œdipienne – l’identification hystérique ne semble pas sollicitée dans la problématique qui le et nous intéresse.Il opère avec les distinctions que Lacan produit entre père réel, père imaginaire et père symbolique, dans le champ du Nom-du-Père.
Il relève en préalable que « L’identification originelle au père autrement dit l’idéalisation du père et la constitution du surmoi est un point de concordance entre le subjectif et le collectif » (p. 15), et il avance, depuis sa clinique des jeunes gens radicalisés, que, d’une part, « [Du] déclin de l’imago paternelle au niveau social et subjectif naît le fanatisme radicalisé en tant qu’il est l’ultime tentative d’une réhabilitation du père » (p. 157), et que, d’autre part, « La figure paternelle et la position du père réel… s’imposent comme élément axial de compréhension des passages à l’acte » (p. 7) :
« Ce que révèlent, dit-il, les passages à l’acte répétitifs des jeunes, c’est qu’ils cherchent à se faire un nom là où le nom du père fait défaut. Ils sont assoiffés d’identification ».
Ces analyses valent pour les sujets radicalisés dans leur ensemble. Toutefois, Julien Maucade rapporte une inflexion particulière pour le sujet de la culture musulmane :
« En prônant le respect indéfectible au père de son vivant […] l’islam effectue, écrit-il, la fusion du père réel et du père symbolique, représentant de la Loi » (p. 28).
En même temps que de « l’angoisse suscitée par cette béance » (p. 157), ces sujets se trouvent affectés « d’un sentiment de culpabilité vis-à-vis d’un Idéal inatteignable […] » (p. 10). « Le nouage pour [l’]apaiser […] s’effectue par un imaginaire, permettant […] son obstruction » (p. 157), « l’ultime tentative d’une réhabilitation du père [se faisant] par le biais singulier de la religion et du sacré ».
2. La suppléance que procure le Texte sacré tel qu’il est considéré, non dans l’Islam, mais dans l’islamisme
C’est dans cette perspective qu’il envisage le rapport à la langue, et au texte - sinon à la lettre, des sujets « radicalisés » (p. 11). Pour ceux dont la culture familiale est musulmane, « le questionnement sur les origines prend une place axiale dans […] le rapport à la langue arabe » (p. 25) dont ils seraient doublement exilés :
- exilés au titre de ce qu’ils ignorent la langue dite dialectale de leurs parents, leurs grands-parents, leurs aïeux, qu’ils ne la comprennent ni ne la parlent - est-ce leur « langue maternelle » ?
- exilés de la langue dite « arabe littéral », qu’elle soit pré-coranique, coranique et post-coranique.
Julien Maucade rappelle comment le Coran, qui « assujettit tout croyant, indépendamment de ses origines, à la langue arabe » (p. 22) est « élément fondamental de cohésion linguistique ».
C’est dans cet ordre qu’il met en lumière le type de fanatisme propre à la radicalisation islamiste. Si le fanatisme, tout fanatisme, consiste en l’« identification du sujet au lieu du sacré [fanum][16], puis l’aspiration [à] une stricte identification à l’esprit transcendant occupant ce lieu », il s’agit « [e]n l’occurrence [du] Dieu personnifié par le signifiant Allah et sa parole incarnée dans un texte de surcroît sacré » (p. 107).
Ainsi, le fanatisé instaure un « rapport mystique au signifiant » (p. 53), avec la « jouissance, dans un rapport sans intermédiaire, avec la lettre », d’une « lecture littérale » (p. 95).
On peut se demander si l’« extrémisme dans l’exégèse des textes religieux par déni de la métaphore » (p. 58), c’est la formule de Julien Maucade, propre à cet intégrisme n’est pas en adéquation avec notre temps où la culture du signe gagne sur celle du signifiant dans les « novlangues qui envahissent différents champs » (M. Marey-Semper dans son article de la Revue Lacanienne 23 prochaine[17]), où nous sommes nombreux à reconnaître, pour le reprendre, la « défaillance […] de la faculté à saisir les dimensions allégoriques et métaphoriques de tout texte ».
« Le sujet [qu’il soit de culture musulmane ou qu’il ne le soit pas] s’ancre dans l’illusion d’une appartenance à la langue sacrée, parole de Dieu établie dans le Coran » (p. 32).
Julien Maucade discerne avec « l’hégémonie du Texte sacré » devenu objet de passion (p. 12), l’émergence d’« un grand Autre qui prend la consistance de la parole de Dieu, gravée dans le texte sacré » (p. 96), un « père de substitution, tout-puissant, hors Réel ».
En retour, cette « identification à l’Autre Absolu […] anime la toute-puissance dont témoigne le sujet fanatique et justifie, dans une foi inébranlable, l’attentat suicide » (p. 107).
3. Du passage à l’acte
Le passage à l’acte fait chez J. Maucade l’objet de trois approches.
La première est appuyée sur la lecture contrastive de la catharsis issue de La Poétique et des Politiques d’Aristote, que Lacan met au centre de son séminaire sur l’Ethique pour en reconsidérer l’interprétation et l’usage freudien dans la cure autour de la « purgation » ou « purification » des affects de phobos kaï éléos, de « peur » et de « pitié ».
Ici Julien Maucade insiste sur l’impossibilité de toute catharsis et « la conversion subjective […] de la crainte en terreur » (p. 37). « De la crainte de Dieu, dit-il, advient l’ultime crainte qui transcende toutes les craintes d’ici-bas, en particulier celle de la mort. Autrement dit, c’est là la source du sentiment de toute-puissance » (p. 38).
Julien Maucade développe plus particulièrement l’idée d’une subjectivité caractérisée par « un scepticisme dépressif absolu qui atteindra son paroxysme dans une mélancolie paranoïsée » (p. 83 et suiv.). De fait, « dans la mélancolie, c’est [la] dimension symbolique qui fait défaut à l’objet ou à l’idéal, au profit de leur seule dimension imaginaire »[18]. « Le sujet n’est rien en comparaison du tout de l’objet aiméidéalisé, un extrême qui perdure […] et propulse définitivement le sujet dans l’orbite de la pulsion de mort » (Brigitte Balbure)[19].
Pour faire transition avec les questions que soulève notre place dans le moment de la guerre en Ukraine, je relèverai encore les deux indications qui suivent.
D’une part, si « Le fanatisme ne saurait être confondu avec un instinct de domination, une ‘volonté de puissance’ dont il peut cependant permettre l’affirmation » (p. 138-139), « la radicalisation est une idéologie tirée des fondements des textes sacrés afin d’assouvir des besoins géopolitiques et des pulsions subjectives archaïques » (p. 53).
D’autre part, la récusation d’« une binarité fallacieuse entre doxas, l’une [qui serait] orientale et l’autre occidentale » (p. 20).
Anne Videau, Vice-doyenne de l’EPhEP, psychanalyste (ALI, Paris), professeur des Universités honoraire
[1] « Actuelles sur la guerre et la mort », Paris, Payot, 1927 [revue Imago, 1915, Zeitgemässes über Krieg und Tod]. Ici références de l’édition numérique de « Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort », dans Essais de psychanalyse, traduction de l’allemand par le Dr S. Jankélévitch en 1920, revue par l’auteur, Paris, Éditions Payot, 1968, 235-267].L’ouvrage associedeux articles : « La guerre et ses déceptions » et « Notre attitude à l’égard de la mort ».
[2] « moderne », « actuel », et au sens familier « à la page » .
[3] L’Ukraine a été ainsi baptisée en 1187 d’après un mot slave qui veut dire « frontière » ou « marche », s’étire aux marges du monde russe dont il a été le berceau. Il se tient à la jonction entre le monde orthodoxe et le monde catholique.
[4] D’étymologie, selon le C. N. R. T. L., qui n’est pas confirmée : bissextus, « bissextile », synonyme de « mauvaise année » de production ? ou… desecare, disiecta, decepta…
[5] DAESH, en arabe : ad-Dawla al-Islāmiyya fi ‘iraq wa sham, traduit Etat Islamique en Irak et au Sham, est cette organisation terroristepolitico-militaire, d’idéologie salafistedjihadiste qui a proclamé le 29 juin 2014 l’instauration d’un califat sur les territoires sous son contrôle. De l’été 2014 au printemps 2019, elle a formé un proto-État en Irak et en Syrie avec un système totalitaire. Son essor, rappelons-le, est notamment lié aux déstabilisations géopolitiques causées par la guerre d’Irak et la guerre civile syrienne. Shâm est le nom médiéval des conquérants arabes pour approximativement, la Grande Syrie, le Levant ; du nom en arabe dialectal local de la ville de Damas, soit une synecdoque.
[6] Un mémorial des victimes du 14 juillet est situé dans le « Jardin de la Légion d’Honneur » de la Villa Masséna.
[8] Colloque de Cordoue 8, 9 & 10 mai 1992 : Ibn Rochd, Maïmonide, Saint Thomas ou La Filiation Entre Foi Et Raison.
[9] Les enregistrements vidéo de ces colloques sont disponibles sur les sites de l’ALI, freud-lacan.com, ou de l’EPhEP, ephep.com ; les publications de l’AMCPsy
[10] Psychologie des masses et analyse du moi, O. C. F. P. Tome XVI, Paris,
P.U.F., 2010 [1921].
[11] Le Lacan lecteur d’Aristote de Pierre-Christophe Cathelineau (chap. XIII. « La cause, la tuchê et l’automaton », p. 257-272) explicite bien l’usage que Lacan invente des deux termes en ressaisissant Aristote (Physique II, 4-5).
[12] Lacan lecteur d’Aristote, op. cit. p. 268 ; p. 269 : « La tuchê aristotélicienne concerne donc le Réel sur lequel vont buter les actions d’un sujet, tandis que l’automaton est le réseau des signifiants qui entraîne le sujet dans la voie de cette rencontre ».
[13] La Radicalisation ou la résurrection du père par le fanatisme, L’Harmattan (Études psychanalytiques), 2018.
[14] 1912.
[15] Psychologie des masses et analyse du moi, O. C. F. P. Tome XVI, Paris, P.U.F., 2010 [1921].
[16] D. E. L. L. : « lieu consacré », relié par les Latins au verbe for, fari (arch.) « parler », cf. phèmi grec.
[17] Septembre ou octobre 2023, La Revue lacanienne N° 23, Mais qu’est-ce que vous croyez ! : « La croyance au-delà du réel… », dont « En introduction : La question de la croyance à l’aune de la radicalisation ».
[18] Landman Claude, « Mémoire inconsciente », La Célibataire. Revue de psychanalyse. Clinique, logique, politique N° 20, Mémoires, été 2010, p. 135-147 : p. 141.
[19] Dictionnaire de la psychanalyse, sous la direction de Roland Chemama et Bernard Vandermersch, Paris, Larousse (in extenso), 2018 (2003), article « Mélancolie ».