Édito de Charles Melman : L'ancien et le nouveau

L’Ecole se doit d’être sensible aux mutations qui sont en cours dans le domaine de la psychopathologie.
C’est ainsi que pour les jeunes, le système de référence paraît moins la loi morale intériorisée que l’on doit plus ou moins à la tradition religieuse, que la dépendance à l’égard de critères sociaux. Ceux-ci identifient le bien-être à un consumérisme affranchi des règles de tempérance qui sont courantes depuis déjà la réflexion philosophique de l’Antiquité.
Le courage et l’audace avaient à affronter l’injustice d’une limite, une participation à la fête collective réduit l’affrontement maintenant à la mort, à la quantité du produit en circulation.
Les travailleurs dans les institutions psychiatriques reconnaissent généralement le changement en cours des tableaux de la maladie mentale. La fréquence des cas étiquetés « bipolaires » témoigne sans doute de cette relation à l’objet, dont le rythme et la présence/absence régule la volonté et l’humeur,  fréquence qui illustre une aliénation nouvelle.
La mise en perspective de la pathologie actuelle avec l’ancienne ne peut que les éclairer toutes deux.

Bon travail à tous !

 

Charles Melman
06/09/2020