Bernard Vandermersch : Comment les structures cliniques – et leur pathologies - se déduisent de la structure du langage

Conférencier: 

EPhEP, MTh2 - ES6, le28/01/2019


Qu’est-ce qu’une structure ?
1. On a coutume de parler de structures cliniques. Mais qu’entend-on par ce mot ?
La structure est l’hypothèse d’un réel inapparent derrière une forme, une réalité sensible, une suite de transformations.
Il y a une affinité certaine entre la notion de structure et celle de topologie puisque la topologie s’occupe de ce qui reste invariant quand on exerce des déformations continues sur un objet, supposé infiniment élastique, sans provoquer de déchirures, en respectant donc le voisinage de chaque point.
Une même structure peut régir des domaines apparemment très différents. Exemple : le groupe de Klein régit le groupe des symétries du rectangle et  l’accord de l’adjectif en français.
Une même structure peut subsister quand le même objet apparaît sous des formes très différentes. Exemple : Le cross-cap, la figure romaine de Steiner, la figure de Boy, malgré leur apparence très différente, sont trois immersions dans l’espace 3D du même objet, le plan projectif. Si on pratique une coupure complète dans l’une quelconque de ces trois surfaces on la divise en deux parties hétérogènes : une bande de Möbius, qui n’a qu’une face, et un disque plus ou moins banal. Si j’évoque d’emblée le plan projectif c’est que, selon Lacan, il donne la structure du fantasme ($, le sujet-bande de Möbius, a, l’objet-disque, cause du désir, et ◊, la coupure) dont je vais me servir pour répondre à ma question. Pourquoi ces trois éléments ? Parce que le sujet est un effet de l’immersion d’un corps animal, ou presque, dans un bain de langage. Du coup les conditions d’existence d’un sujet dépendent de son rapport aux lois du langage. Ce qui suppose d’en connaître la structure.

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