L’Enseignement Spécialisé 9 « Psychopathologie et philosophie » part de la question : en quoi la philosophie est-elle un éclairage pour la psychopathologie ?
« Je voudrais remarquer que, dans le commentaire de la pensée freudienne, je ne procède pas en professeur. L’action générale des professeurs, concernant la pensée de ceux qui se trouvent avoir enseigné au cours de l’histoire quelque chose, consiste en général à la formuler de telle sorte que cette pensée n’apparaît que par ses côtés les plus limitatifs et les plus partiels. D’où l’impression de respiration que l’on a toujours lorsque l’on se rapporte aux thèses, aux textes originaux. Je parle des textes qui en valent la peine, de ceux auxquels j’ai fait plusieurs fois allusion dans tel ou tel de mes énoncés, quand je dis qu’on ne dépasse pas tel ou tel de ceux que j’énumère dans la même phrase, Descartes, Kant, Marx, Hegel et quelques autres ; on ne les dépasse pas pour autant, en effet, qu’ils marquent la direction d’une recherche, qu’ils marquent une orientation, et que cette orientation, elle, si c’est une orientation véritablement faite comme ça, n’est pas quelque chose qu’on dépasse si aisément. On ne dépasse pas Freud non plus. »
Cette citation de la Leçon XVIII du séminaire de Lacan sur L’éthique de la psychanalyse donne l’idée de la manière d’aborder ici la psychopathologie contemporaine et la philosophie : que ce ne soit pas le cours d’un professeur, mais la parole d’un analysant aux prises avec une adresse à l’endroit d’un public qui est supposé savoir, et auquel indiquer sur la psychopathologie contemporaine des orientations tirées des philosophes lus par Lacan, dans le sillage des théories de Freud. Ces philosophes, nous avertit Lacan, ne sont en un sens pas dépassables, même si lui-même a tenté de les dépasser, en ajoutant à son commentaire des enjeux structuraux qui leur étaient auparavant implicites.
Il s’agit ainsi de donner à entendre comment un philosophe nous rend capables de lire autrement que selon les sentiers battus de l’opinion commune aujourd’hui orchestrée par la communication numérique, c’est-à-dire avec l’aide de ce qu’en a dit Lacan dans son séminaire et ses écrits et de la pensée freudienne.
Structuration annuelle
On trouvera ici l’exemple d’une structuration annuelle.
Platon et la question de l’Un.
- Les enjeux contemporains de la théorie des Idées : la fonction du signifiant.
- L’Un dans Le Parménide.
- Conséquences psychopathologiques : ‘Y’a d l’un’.
Aristote, père de la psychologie et de la logique.
- La psychologie d’Aristote et le discours du maître.
- L’individu, l’Un et Dieu.
- La logique, science du réel : signification de l’universel.
Descartes et la question du sujet.
- L’expérience fondatrice du cogito.
- Le sujet de la science, c’est le sujet de l’inconscient.
- Subjectivité et existence.
Spinoza et la question du savoir.
- La connaissance dans l’Éthique de Spinoza.
- La fonction du savoir.
- Les impasses de l’idéal spinoziste.
Pascal et la dimension du ‘grand Autre’.
- Le Pari comme acte.
- Interprétation du Pari.
- La dimension de l’Autre et de l’objet a.
Kant et la question de la Loi.
- Signification de l’impératif catégorique dans la Critique de la raison pratique.
- Kant avec Sade : la question de la perversion.
- Morale et jouissance.
Hegel et le discours du maître.
- Domination et servitude.
- Le discours du maître et le signifiant.
- Incidences politiques.
Heidegger et le problème de l’Être.
- Qu’est-ce que le Dasein ?
- Être, existence et logos.
- La question de l’Être au regard d’une théorie de l’objet a.