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L’Enseignement Spécialisé 2 « Psychopathologie et Littérature » vise à rendre compte de la manière dont la littérature depuis ses débuts jette un aperçu aigu sur la psychè humaine et ses affects, jusqu’à la folie. On songe à la Médée d’Euripide et à sa duscholia, contemporaine des réflexions d’Hippocrate : les études de J. Jouanna et de son école pour le versant grec, et celles de Jacky Pigeaud, pour le versant latin, y introduisent. Guy de Maupassant dont chacun connaît le Horla, qui vécut la folie, fut auditeur à la Salpêtrière des travaux de Charcot et cite l’école de Nancy, avec allusions à l’hypnose thérapeutique auprès de Liebault et Bernheim. La poésie et le roman des Surréalistes, de Breton à Dali, se veulent branchés sur l’inconscient tel que Freud l’invente…

Est abordé également le rôle important que tient, pour l’élaboration par Freud puis par Lacan de leur propre psychopathologie, leur lecture de nombre d’œuvres littéraires, de l’Antiquité à leurs contemporains ; ainsi pour Freud, la figure fondamentale de l’Œdipe-roi de Sophocle, telle œuvre de Goethe, les nouvelles d’E. T. A. Hoffmann ou d’Edgar Poe, la Gradiva de Jensen… ; pour Lacan, l’Antigone de Sophocle, les poèmes de la Fine amor, les romans de Marguerite Duras…

Il est notable que l’écoute des patients reçus par les futurs psychothérapeutes requiert l’attention à la spécificité de leur parole, voire de leurs écrits : dans cette optique de formation, les intervenantes, en s’appuyant sur les avancées de la linguistique et de la poétique contemporaines éclairées par la psychopathologie, proposeront des modes d’écoute/de lecture de la texture des énoncés et de leur rapport à l’énonciation à partir de textes littéraires significatifs.

Notes