Depuis ses débuts avec Philippe Pinel, la psychiatrie moderne a tenté de se construire selon deux principes a priori contradictoires : celui du maintien du fou dans la sphère de la subjectivité citoyenne nouvellement instituée et celui du maintien d’une nécessité d’hospitalisation sous contrainte qui ne pouvait plus prendre les traits de l’enfermement. Cette mise en tension est au cœur de la spécificité de notre pratique et de la crise majeure qu’elle traverse : l’enfermement reprenant pied sur l’hospitalisation, la sécurité sur le soin, l’irresponsabilité pénale étant de moins en moins socialement acceptable.
L’enseignement explorera les fondements historiques, théoriques, cliniques et déontologiques de ces questions et tentera d’éclairer les mutations en cours. Il s’agira ainsi d’étudier l’articulation dite « médico-légale » avec la dimension subjective, aux fondements mêmes de la prise en charge de nos patients.
Seront ainsi abordés en particulier : l’histoire de l’hospitalisation psychiatrique en France, les particularités de la loi du 5 Juillet 2011, la réalité de la clinique médico-légale, l’histoire de l’expertise en France depuis 1789, la question de la responsabilité pénale.