Patrick Guyomard : Nous vous remercions d’être là pour cette nouvelle séance de ce séminaire que nous faisons en commun, pour nous entendre et puis aussi peut-être discuter un peu. Le titre du séminaire de ce soir c’est : « la loi d’Antigone. » Voilà toujours Antigone, toujours là.
Il y a tout un imaginaire à propos d’Antigone, je vous en donnerai un ou deux exemples tout à l’heure, une espèce de fausse familiarité, qui, sous prétexte que Antigone invoque un certain nombre de lois - enfin « de lois non écrites » - qui bien sûr peuvent s’entendre comme des lois divines mais qui pour les psychanalystes, quand on évoque ce qui n’est pas écrit évidemment peut résonner différemment.
Cette présence et cette invocation d’Antigone, ne doit pas, en tout cas au début, faire oublier, qu’après tout, Antigone peut être considérée comme hors la loi, que comme sans loi, après tout pourquoi pas, que comme faisant elle-même sa propre loi, qui est encore une autre façon de l’entendre. Je dis ça au départ pour que vous ne soyez pas trop pris dans l’évidence de quelque chose de bien connu.