Feuillage

Stéphane Renard : Un petit héritage

Le juron représente une tentative symbolique du sujet pour cerner, désigner, circonscrire, 1 conceptualiser l’Autre, le grand Autre, en un tout qui fasse Un. Que cet Un soit le tout Autre en quelque sorte. C’est un moment proprement métonymique puisqu’une partie veut dire le tout. Cette adresse de caractère, sur fond d’opposition, signe le style et la singularité de celui qui la professe. Un grand acteur contemporain affiche sa préférence pour : « Que Dieu me tripote ».
Illustrant la permanence du sabordage qu’est ce dialogue avec le grand Autre, nous connaissons le « Mille Milliards de Mille Sabords », d’Hergé, dit par l’avatar capitaine Haddock, répété par les générations de perroquets de l’Île au Trésor.
Qu’est-ce alors que cette adresse intempestive, ramassée en une formule si condensée ? Serait-ce l’expression de l’échec à dire le refoulement originaire, exilé, qu’à se faire autoritaire, une instance Une, enfermerait dans la forteresse de l’inconscient ?

Stéphane Renard : Un petit héritage

Stéphane Renard : La Prière - Film, Cédric Kahn, mars 2018

Il y a quelque chose d'étrange à lire et entendre dire de telles ou telles activités qu'elles sont « thérapeutiques », quand ce n'est pas « psychanalytiques ». Il est même un peu effrayant que des activités quelconques en soi, même si elles sont investies par ceux qui les pratiquent, nécessitent de ceux qui les mentionnent l'attribution de vertus soignantes.

Stéphane Renard : La Prière - Film, Cédric Kahn, mars 2018

Claude Landman : présentation du livre "L'économie de la jouissance" de P-C Cathelineau

Une chose est sûre, le livre de Pierre-Christophe Cathelineau, L’économie de la jouissance, ne laissera pas le lecteur indifférent. La question qui s’y débat en effet est celle que pose Freud en 1930 : les données que nous apporte l’expérience pourtant réduite de la psychanalyse et de ce que s’y découvre, les impasses du sexuel, sont-elles susceptibles de rendre compte en raison du malaise dans la civilisation que chacun éprouve et à nous autoriser à en apercevoir une possible résolution ?
C’est ainsi dans le droit fil de l’audace qui fut celle du Viennois, que l’auteur se situe en prolongeant son analyse à partir de l’apport décisif de Lacan concernant des différentes modalités selon lesquelles se décline la jouissance chez l’être parlant et qui détermine ses relations, tant avec l’autre sexe que dans le lien social et politique.

Claude Landman : présentation du livre "L'économie de la jouissance" de P-C Cathelineau

Stéphane Renard : "LA PRIÈRE", Film, Cédric Kahn, mars 2018

Compte-rendu analytique
Il y a quelque chose d'étrange à lire et entendre dire de telles ou telles activités qu'elles sont « thérapeutiques », quand ce n'est pas « psychanalytiques ». Il est même un peu effrayant que des activités quelconques en soi, même si elles sont investies par ceux qui les pratiquent, nécessitent de ceux qui les mentionnent l'attribution de vertus soignantes.

Puisqu’en effet cela signifie au moins deux choses. La première souligne l'urgence, la productivité, le rendement, la nécessité. Il n'y aurait d’activité : le yoga, la peinture, la prière, le golf, etc.

Stéphane Renard : "LA PRIÈRE", Film, Cédric Kahn, mars 2018

Stéphane Renard : La guérison en question

La guérison est en psychanalyse quelque chose de très précis, puisqu’en effet la psychanalyse s’intéresse au symptôme. C’est parce qu’elle s’occupe de soigner qu’elle n’est ni une religion, ni une idéologie, ni un courant philosophique ou un mouvement de pensée. Et la guérison c’est quelque chose de très simple. La guérison c’est le silence des organes et le silence de l’esprit. La guérison c’est le silence. Savons-nous encore ce qu’est le silence de l’esprit ?

Stéphane Renard : La guérison en question

Claude Rivet : Le traumatisme était-il sexuel ?

Le 20 mai 2017, à Forcalquier, a eu lieu une journée d’étude Psychanalyse et littérature dont le roman de Jonathan Safran Foer « Extrêmement fort et incroyablement près » se trouvait être le centre.
La question du traumatisme y est essentielle. Le roman de Jonathan Safran Foer inspire de multiples lectures. Le père d’Oskar Shell (9 ans), est mort dans les attentats du 11 septembre à New York. Cette perte, dont il se sent coupable va imposer au jeune garçon un parcours rocambolesque afin de retrouver la clé d’un savoir au-delà de celui dont il dispose. Le lecteur cherche avec lui des éclairages sur cette mystérieuse aventureuse quête des origines. Nous présentons ici l’intervention de Claude Rivet, organisatrice de cette journée.

Claude Rivet : Le traumatisme était-il sexuel ?

Hubert Ricard : Lecture du texte de Jean-Baptiste Brenet :"Je fantasme - Averroes et l'espace potentiel"

L’intention du livre de Jean-Baptiste Brenet Je fantasme - Averroès et l’espace potentiel est, me semble-t-il, de présenter un nouvel éclairage sur la pensée d’Averroès, qui concerne la relation du sujet humain – “Je” – avec l’intellect divin dans la connaissance. Il met au premier plan le rôle d’une imagination active et, pourrait-on dire, créatrice -“fantasme” - qui manifeste une capacité humaine d’élaboration du sensible en déployant l’éventail du possible relatif à une chose.

Hubert Ricard : Lecture du texte de Jean-Baptiste Brenet :"Je fantasme - Averroes et l'espace potentiel"

Stéphane Renard : L'histoire est finie

L’inconscient, dans cette dénomination maladroite n’est pas seulement le lieu de recel d’un sujet qui se fait reconnaître des scories du langage. C’est aussi ce qui est relié par une topologie moebienne à ce qui en vient à être parlé. Comme si, dans cette acception, le langage était lui même la texture de la bande de Moebius.
Arrive le moment où la parole du patient n’a plus pour adresse que ce lieu de l’Autre en tant qu’il est vide, qu’il n’y a personne. Le rien s’est fait son désêtre et de son désêtre, il peut apercevoir dans les bons cas ce qu’il partage avec son analyste, le réel d’un nœud borroméen, résidu, reste, objet petit a, auquel il n’est ni relié ni absent et qui constitue ce qu’il en est de son être en tant que parlant.

Stéphane Renard : L'histoire est finie

Thierry Florentin : A propos de la crise en Catalogne

Entretien avec Jaime Claret, Jaime Claret est psychiatre, psychanalyste, membre de l’Association Lacanienne Internationale. Il vit et travaille à Barcelone.
Jaime, nous nous connaissons depuis bientôt trente ans. Pourrais-tu nous dire quel est ton itinéraire? Tu as fait tes études de psychiatrie à Paris, tu as travaillé à Sainte-Anne. Certains de notre génération se souviennent t'avoir vu au travail dans un reportage déjà ancien, sur les urgences psychiatriques, qui a eu un grand retentissement en son temps, réalisé au C.P.O.A. par Raymond Depardon. Pourquoi as-tu fait ce choix de retourner vivre et travailler en Catalogne?

Thierry Florentin : A propos de la crise en Catalogne

Stéphane Renard : Bouche trou

La question de la fin de l'analyse rapportée au nœud borroméen est un grand mystère. Y aurait-il un lieu qu'indiquerait le nœud borroméen à trois comme étant celui de la fin de la cure ? Autrement dit ça se termine où une analyse?

La dernière séance est une blague. Le transfert ne se résout pas de la sortie du divan un jour de semaine. C'est même le contraire puisqu'il n'est jamais si fort que dans l'intervalle des séances. "Ma seule erreur c'est d'être là" disait Lacan lorsqu'il enseignait, il le faisait d’une position d’analyste. C’est valable aussi en séance.

Stéphane Renard : Bouche trou

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