Edito de Charles Melman : Guignol

On peut considérer que le fait contemporain majeur est, dans les démocraties, le discrédit de l'autorité. Les électeurs sont ainsi portés vers des figures étranges, allant jusqu'à être clownesques – Berlusconi, Beppe Grillo, Trump – ou bien ultra-classiques, c'est-à-dire nationalistes en désespoir de cause. A l'appartenance de classe et aux choix de partis dits de gouvernement – de gauche et de droite, de républicains et de démocrates aux USA – semble se substituer l'appartenance à une nébuleuse dont le trait distinctif est la revendication. Mais qui n'a pas, en démocratie, une revendication en souffrance ?
Il ne s'agit pas de méconnaître celle qui est réelle. Sa généralisation toutefois laisse penser qu'elle est plus complexe.
L'hypothèse est que le progrès technologique agence des modes de satisfaction exceptionnels – narcissiques aussi bien qu'objectaux – en décalage avec ceux médiocres de l'organisation sociale.
Et si cette thèse est exacte, comment prévoir celle à venir ?

 

07/02/2019
Charles Melman