Edito de Charles Melman : Des hauts et débats

La France aujourd'hui bouillonne sans qu'il se trouve une solide écumoire pour éclaircir le consommé. Pas moyen d'ouvrir un poste ou un écran sans recevoir les projections d'opinions violemment confrontées pour expulser les contradicteurs de la table dressée.. En réalité chacun se bat pour défendre son couvert, quand il y en a un. Comment rendre le banquet encore convivial ?

Entre l'amour pour la patrie, dévoyé en nationalisme par l'extrême-droite et celui de la justice sociale qui a revêtu le battle-dress de Fidel Castro, la voie pacifique est étroite. La jeunesse souffre de n'avoir pas meilleure promesse que celle du complet veston et de l'attaché-case.

De la sorte, et pendant que la fureur se dépense en débats, la Chine, la Russie, l'Islam radical, aspirés par l'implosion d'un Occident qui ne croit plus en sa légitimité, lui préparent un avenir qu'il regrettera. Freud dirait sans doute : c'est une question de transfert. Le problème est que sa liquidation est imposée comme un trauma par la science, nouvelle démiurge, et nullement au terme d'une spéculation prenant en compte la psychanalyse.