Psychanalyse et Transferts Culturels : Rire et jouissance chez Marx, Freud et Kafka

Lieu : 
Conférence transmise par zoom (inscriptions nécessaires)
Date actu: 
07/07/2021 - 21:00


cycle dirigé par Diana Kamienny Boczkowski

Réunion organisée et transmise par Zoom


Rires prodigues


En présence de l’auteur

Jean-Michel Rabaté

et de

Michel Drach et Vivian Liska

Collection Résonances-Editions Stilus

couverture de livre

Inscriptions pour obtention des codes Zoom sur psychanalyse@transferts-culturels.com


Nous accueillons Jean Michel Rabaté pour débattre  du rire et de la jouissance liés de façon intime avec le signifiant et la lettre . Miche Drach et Vivan Liska  nous accompagneront pour la discussion du 7 juillet 2021

Voici ce que Jean Michel Rabaté écrit. “Ce livre décrit trois cercles dont le centre, à chaque fois, est une modalité particulière du rire : le cercle de Freud, le cercle de Marx, et le cercle de Kafka. Ils sont reliés entre eux par le rire de Lacan, le rire qu’il provoque, et le rire qu’il découvre dans Le Capital au point où le capitaliste saisit le principe de la plus-value. Ce sera donc une économie du renversement du moins en plus et du plus en moins que le rire nous fera partager.

Sa logique apparaît dans la reprise des thèses de Theodor Lipps par Freud lorsqu’il écrit Le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient ainsi que dans ses lettres de jeunesse à Silberstein. Puis la dialectique de la valeur chez Marx relue par Lacan nous introduit à l’économie politique de la jouissance. Une telle économie permet à Lacan de réactiver la critique radicale qu’il décèle chez Marx, sans pour autant minimiser ses impasses symptomatiques.

Le cercle de Kafka nous mène au bord de la mort et de la castration, mais son humour, si bien décrit par son ami Felix Weltsch, le sauve en l’aidant à détruire les identifications idéologiques ou religieuses. Cependant l’humour kafkaïen rend impossible la clôture de l’œuvre, d’où la prolifération de textes inachevés. Ces textes errants en proie à une contagieuse «kafcastration » seront unifiés par la figure du fils prodigue en laquelle Heine, Marx et Freud se rejoignent.

Pourtant nul « sinthome » final ne se met en place ici, comme ce serait le cas pour Joyce selon Lacan, car le rire a pour fonction de dénouer et non de nouer. Un tel dénouement n’est pas une fin mais un début. C’est pourquoi on perçoit sa genèse dans des textes de jeunesse pour chacun des auteurs examinés. Leurs conversations mises en scène dans ces pages projettent un nouvel éclairage sur l’ensemble de leurs œuvres.

Jean-Michel Rabaté, professeur d’anglais et de littérature comparée à University of Pennsylvania, est co-responsable du Journal of Modern Literature, co-fondateur de la Slought Foundation (Philadelphie). Il est membre élu de l’American Academy of Arts and Sciences. Il est l’auteur de plus de 40 ouvrages ou recueils portant sur le modernisme, la psychanalyse, la philosophie et la théorie littéraire. Les titres récents incluent  Rust (2018), Kafka L.O.L. (2018), After Derrida (2018), Rire au Soleil (2019), New Beckett (2019), Understanding Derrida / Understanding Modernism (2019), Knots: Post-Lacanian Readings of literature and film (2020), Beckett and Sade (2020), et Rires Prodigues (2021). A Paraître en 2022, James Joyce, Hérétique et Prodigue, et les recueils On Beckett, On,  et Historical Modernisms: Time, History and Modernist Aesthetics, avec Angeliki Spiropoulou.