ALI - Séminaire d'été : Etude des séminaires de Lacan, Le Moi, la Topologie et le Temps

Lieu : 
Espace Reuilly, 21 rue Henard, 75012 Paris
Date actu: 
30/08/2017 - 09:30

Le séminaire se déroulera Espace Reuilly

du 30 août au 2 septembre 2017



L’Association Lacanienne Internationale met à l’étude cette année deux séminaires qui se ressemblent pour leur esprit et leur audace malgré leur éloignement dans le temps. Ce sont deux séminaires de rupture, l’un avec les présupposés de la théorie et de la technique psychanalytique en vigueur dans les années 50, l’autre avec les avancées sur le nœud borroméen depuis RSI.

Le séminaire sur le Moi entend dégager la pratique analytique des errements de l’Ego-Psychology, en soulignant que c’est la mésinterprétation de la seconde topique par les héritiers de Freud qui mène droit au contresens dans la technique analytique. Renforcer le Moi ou appeler le patient à une identification au Moi de l’analyste ? N’est-ce pas au champ de la parole et du langage que le Sujet a plutôt affaire dans sa cure, interroge Lacan. Car ce n’est pas un Moi mais un Sujet, qui s’adresse au-delà de l’analyste à un Autre absolu. Avec humour, Lacan évoque Amphitryonpour ridiculiser l’impasse où se fourvoient les psychanalystes en faisant de la relation analytique une relation de Moi à Moi. Ne sommes-nous pas nous-mêmes parfois concernés par ce fléchissement ? Le schéma L permet de resituer l’axe imaginaire du stade du miroir où le Moi se construit, par rapport au Réel et au Symbolique. L’analyse du rêve de l’injection faite à Irma illustre le nouage de ces trois dimensions. La question inquiétante d’un déterminisme absolu du Symbolique est l’autre enjeu de ce séminaire. Avec La Lettre volée, le sophisme des trois prisonniers et l’évocation de la cybernétique, Lacan montre le type de fatalité dans lequel le Sujet se trouve pris. Quelle marge de manœuvre lui reste-t-il alors pour accéder à son désir ? 

Même question peut être trente ans plus tard dans La Topologie et le temps en avançant le nœud borroméen généralisé qui paraît se substituer au nœud borroméen à trois ronds, qualifié de « métaphore impropre » du non-rapport sexuel. La topologie des nœuds devient dès lors celle des transformations continues et des passages par homotopie et par mise en continuité du nœud à trois vers le nœud à quatre, ou inversement. Lacan anticipait ainsi notre clinique contemporaine et une nouvelle conception de la temporalité. Rupture donc aussi et jusqu’à la fin…

Pierre-Christophe Cathelineau



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