M.Czermak : À quoi reconnaît-on un fait clinique ? - 2

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Extrait

 20 octobre 2011

La fois précédente, j'essayais de vous introduire à partir d'un document administratif à cette question absolument délicieuse : comment l’État, les hautes instances , le ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche traitent des questions du sexe ; comment les hautes sphères rédigent, la question est de savoir comment on va diffuser dans nos futures élites la façon  de traiter les questions sexuelles ce qui est un grand scoop quand même, je ne sais pas si vous vous êtes rendu compte, et je me demandais, comme tout cela m'énervait quelque peu, comment vous y introduire.  Voyez, déjà le terme est sexuellement discutable. Quoi qu'il en soit,  je vous avais raconté cet incident, réparé : quelqu'un qui avait volé sur le rebord de la fenêtre de mon cabinet qui est de plain-pied les documents de l'une d'entre vous qui avait bien voulu me récupérer  la programmatique, ou la programmation, je ne sais plus comment on dit, de ce que devaient être des enseignements sur la question du genre. Plus, évidemment, mon courrier perso qui ne contenait rien de compromettant...

J'ai eu ce bonheur, c'est ça le transfert, hier je retrouve sur le même rebord de ma fenêtre, les documents relatifs au transsexualisme qui m'étaient rendus, hier sans cependant que mon courrier  personnel ne me soit rendu. C'est donc une affaire de transfert, j'ai l'adresse ; je ne sais pas si c'est un homme, je ne sais pas si c'est une femme, c'est p't'être une opération de police, après tout, des fois que j'aurais des flics sur le dos qui voudraient savoir ... je sais pas quoi... concernant mes revenus ; donc, voilà. De toute façon, c'est une affaire de transfert. Si c'était des flics, ils ne m'auraient pas rendu les documents relatifs au transsexualisme... donc, c'est une affaire de transfert.

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L'un des inconvénients de l'affaire, c'est que confrontés à ce qu'il faut bien appeler ... la brutalité, l'impossibilité du rapport sexuel à l'autre, on résout ça politiquement. C'est ce qui est dit explicitement par tous ces documents ; à défaut, et comme nos parlementaires d'ailleurs ne sont pas  mieux   armés que la plupart de la population  pour savoir comment ils vont régler la question, ils se sentent obligés ... je n'ose pas dire trancher puisqu'ils tranchent pas (rires) ; s'ils devaient trancher, il leur faudrait un bistouri. Et après tout, comme on est en démocratie, il n'y a rien d'obligatoire.  T'es un homme, une femme... Et puis d'ailleurs comme chacun le sait, on peut toujours faire des gosses au laboratoire sans aller au lit, ce qui est quand même une grande simplification. Aller au lit, c'est quand même assez compliqué pour les femmes comme pour les hommes, ça ne va pas de soi. Comment se soulager de cette histoire-là ? Comment nous  dégager de la question du sexe pour n'avoir pas, je vais le dire crûment, à baiser ?  Vous avez la réponse : on va au labo, et inch Allah ! Le labo il va bosser pour vous.

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Depuis quand les médecins dont nous sommes ont-ils considéré que le Droit est un complément thérapeutique ? Les magistrats eux-mêmes, les juges, les juristes, n'ont jamais osé penser à ça. Ils ont toujours considéré que le magistrat n'avait pas à se pencher entre Gallien et Hippocrate. Qu'ils se débrouillent entre eux. Eh bien là, l'Académie de médecine dit : le droit comme complément thérapeutique.  Et le mauvais chien que je suis, se rappelle qu'il y a eu des histoires sombres à des périodes sombres de notre Histoire, où c'étaient les juristes et les politiques qui dictaient la thérapeutique. Conférez ce qui s'est passé pendant la deuxième guerre mondiale, mais déjà avant, lors du Reich.