Tyszler J-J. Dr

J-J.Tyszler et I.Pirone : Faute d'un lieu entre l'exil et l'errance, le sujet. La clinique : une des formes de l'hospitalité

J.J Tyszler : Bonsoir. Je vais vous dire quelques petits mots d'introduction. Ensuite, je laisserai la parole à l’intervenante. Ilaria PIRONE, qui me seconde dans l'Unité du CMPP, a la gentillesse de poursuivre sur le thème qui avait été engagé la fois dernière, en restant dans des questions éminemment cliniques.
On a développé depuis quelques années une alliance de travail avec France Terre d'Asile qui reçoit, par délégation de l'Etat, des familles en exil et demandeuses d'asile. Il y a plusieurs CADA (Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile) en Ile-de-France dont notre Unité, qui a une convention de travail avec France Terre d'Asile sur la question des enfants.

Jean-Jacques Tyszler : Modernité "Deuil et Mélancolie"-1

Logo cours Histoire et psychopathologieNous allons consacrer trois soirs: il y a ce soir, de mémoire le Jeudi de rentrée de janvier, le 5 et le 9. On tirera une suite de travaux sur ce texte absolument fabuleux de Freud et on va essayer de s’interroger sur le pourquoi certains textes de Freud restent au fond à ce point essentiel, même si des compléments très importants ont été faits sur l’étude de la mélancolie en particulier après Freud, bien entendu. Mais pourquoi des textes comme ça, je dirais, parlent immédiatement à notre inconscient ? C’est probablement ça qui en fait la particularité. Et vous ouvrez des grands textes de Freud, et aujourd’hui on est tous alarmés par des deuils qui ne pourront pas se faire, le syndrome d’Alep aura des suites. Quand notre esprit n’est pas capable de prendre en charge des questions aussi vastes, nous avons le recours éventuel à relire soigneusement Freud, qui par son style, sa façon, sa réflexion, nous permet de ne pas être dans la mélancolie ou le désespoir, nous-mêmes. Il y a ce texte mais si vous pensez à « Pourquoi la guerre » absolument fabuleux, « Malaise dans la civilisation », « Das Unheimliche » qui a été traduit approximativement par « L’inquiétante étrangeté » , par exemple, c’est d’une beauté insolite. Nous allons essayer, c’est plus un travail que de vous faire cours d’ailleurs, pas un séminaire, mais plus un travail en commun pour nous faire réfléchir au fait que, contrairement à ce que certains disent, la psychanalyse reste quelque chose d’essentiel pour notre position de sujet et pour faire face aux défis que le monde nous apporte.

J-J.Tyszler : Actualités des névroses de contrainte (suite)

Et donc je vais reprendre le thème de l’Homme aux rats.
Il faut à tout prix lire ce petit livre – vous savez chaque fois, je vous donne un petit conseil de lecture – qui s’appelle Sortir du noir, écrit par un philosophe des arts plutôt, et de l’image en particulier, qui s’appelle Georges Didi-Huberman, aux éditions de Minuit. Là, je connais bien quelqu’un qui lui-même est artiste en photographie et qui suit depuis très longtemps à Paris son excellent séminaire qui est ouvert.
Alors si je vous parle de ce livre, c’est parce que c’est un commentaire – pour ceux qui l’ont vu – je ne sais pas si vous avez tous eu le courage d’aller voir ce film parce qu’il faut un certain courage, qui est donc le film de László Nemes, Le fils de Saul (moi je dis Saül), l’histoire des Sonderkommandos. Il écrit à ce cinéaste un superbe texte à la fois clinique et sur l’image, sur le traitement de l’image, c’est très très intéressant. Et puis à la fin sur la question du rituel – et c’est très beau – puisqu’à la fin dans le film vous vous rappelez que ce personnage, contre toute attente, veut simplement préserver un rituel, ce qu’on appelle un rituel. Pourquoi ? Si j’ai le temps tout à l’heure, je vous en dirai un mot sinon il faudra vous précipiter sur ce petit livre qui se lit très vite et qui se relit – il y a des livres on les lit puis on les relit tous les soirs. Attention, c’est plutôt à susciter de l’angoisse !

Année professionnelle - Actualité de la névrose obsessionnelle : exemples cliniques

De "l'Homme aux rats" à la névrose de contrainte aujourd'hui dans le suivi de l'enfant et de la cure de l'adulte

  • Il est surprenant de constater chez l'enfant et l'adolescent la fréquence de symptômes obsessionnels. La névrose décrite par Freud n'a apparemment pas cédé la place aux pathologies nouvelles. Pourtant dans un monde devenu psychiquement sans dette il nous faut interroger la contrainte dont il s'agit. Nous travaillerons sur base des textes de S. Freud, J. Lacan, Ch. Melman.

J-J. Tyszler : la pulsion de mort

L’idée de cette petite section, qui s’appelle Histoire de la psychopathologie, c’est de réfléchir ensemble à la façon dont des mots, des signifiants, comme on dit, s’imposent et un jour, ils viennent s’imposer dans l’histoire des idées et faire sédiment, et certains restent. Il y a des mots en psychopathologie qui viennent de la grande Antiquité, ils avaient déjà les mêmes mots chez les Grecs à l’époque antique. Des mots comme « manie », et « mélancolie », ça vient du fond des âges. Et donc ça reste longtemps. Mais vous voyez aujourd’hui – pour des raisons qu’on a essayé d’analyser mais qui sont complexes – les mots changent, et quand vous êtes dans des services de psychiatrie, les gens ne vous parlent plus de manie et de mélancolie mais ils vous parlent de bipolarité. Voilà : le patient vous dit « moi, c’est pas compliqué, je suis bipolaire ». Voilà donc un autre mot qui vient tout d’un coup s’imposer sans qu’on ait eu le temps de bien raisonner à quel titre il vient remplacer les précédents. ça me paraît très important pour vous qui êtes dans l’apprentissage de la psychopathologie de réfléchir à la façon dont surgit un terme. Qu’est-ce qui fait qu’un terme vient ? Est-ce l’accord de quelques-uns, l’accord d’un seul ? Pourquoi reste-t-il, longtemps ou moins longtemps, et pourquoi disparaît-il ?

J-J.Tyszler : Éléments d’histoire de la psychanalyse

Il y a bien entendu, alors là ça mériterait un temps, il faut à tout prix quand même que vous lisiez, ça, c’est très bien raconté par les historiens, il faut que vous lisiez la rencontre de Freud avec Charcot à la Salpêtrière, il faut bien vous représenter ce que c’est pour ce neurologue viennois d’arriver à Paris à la Salpêtrière et donc de distinguer, là si vous voulez à juste titre, la rencontre avec le Maître Charcot, et, l’hystérie. Ce qui va s’en déduire pour Freud c’est la rencontre avec l’hystérie, ce dont nous avons parlé collectivement aux dernières Journées de l’Association. Vous trouverez ça tout à fait bien raconté par les historiens. Il faut vous représenter que cela a été une rencontre très importante pour Freud, surtout que Freud revient ensuite à Vienne et va payer, si je puis dire, de sa vie, dans sa vie, cette rencontre avec l’hystérie et Charcot à la Salpêtrière.

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