Florentin T. Dr

Thierry Florentin : Complotisme, Théories du complot, Radicalisation (transcription)

Conférence faite à Nice le 20 Octobre 2018 dans le cadre de l’ALI-Côte d’Azur et de l’EPHEP

 

Initialement, le titre de mon propos, celui annoncé sur le livret de l’ALI, devait être celui-ci« Radicalisation pour tous ».

Je souhaitais dégager d’éventuelles lignes de convergence entre d’une part :

-Un jeune attiré par le voyage en Syrie, sur la base d’une révolte confuse, mais qui viendrait s’imposer à ce jeune comme nécessité, comme impératif absolu,

Thierry Florentin : Laborde, Jean Oury et la psychothérapie institutionnelle

’an dernier, j’avais inauguré cette série que je souhaite apporter sur les grandes réalisations institutionnelles du siècle dernier, en matière de psychiatrie et de psychanalyse, sur cette période si riche et si féconde qui s’étend de la fin de la deuxième guerre mondiale aux années 2000, et il m’avait semblé légitime de commencer cette série par l’histoire de la mise en place de la politique de secteur. Ceux et celles qui le souhaitent peuvent le consulter sur le site internet de l’EPHEP, à la page https://ephep.com/fr/content/info/thierry-florentin-histoire-secteur-psy....
Aujourd’hui, je souhaiterais continuer en parlant d’une réalisation institutionnelle extraordinaire, qui sort de l’ordinaire dans les soins aux psychotiques, et qui fût, qui est, puisqu’elle fonctionne toujours, celle du château de Laborde, à Cour-Cheverny, près de Blois, réalisation indissociable de son fondateur, ce qui le mettait toujours en colère, car il aurait voulu qu’on dissocie sa personne de l’institution, Jean Oury. Je crois que c’est à Henry Ey qu’il avait ainsi répondu vertement, qui lui disait que sans Tosquelles, il n’y aurait pas eu Saint-Alban, et que sans Oury, il n’y aurait pas eu Laborde.

Thierry Florentin : Histoire du secteur psychiatrique

Le devoir d’assistance et de soins de l’Etat aux plus démunis et aux moins autonomes d’entre nous sur le plan psychique, que sont les psychotiques, a pris le nom, au cours du siècle dernier, de secteur psychiatrique.
Sa mise en place progressive durant ces soixante dernières années est une histoire dont les enjeux restent encore méconnus, au point que son utilité est régulièrement décriée et mis en cause, au bénéfice de ce que pourrait être une santémentalisation préventive - excusez le néologisme - une pratique citoyenne du bien-être psychique, dont on ne cerne pas très bien les soubassements, les articulations théoriques et cliniques.
Loin d’être une suite contraignante de décrets, de lois et de rapports, la mise en place du secteur repose sur une poignée de psychiatres novateurs, créatifs, imaginatifs, militants - beaucoup sont au parti communiste, mais pas tous - et dont les noms vont souvent revenir au cours de mon exposé, Daumézon, Bonnafé, Le Guillant, pour citer les principaux, ceux de la première génération, mais il y en a d’autres, Tosquelles, Paumelle, etc…, dont on s’imagine de façon un peu faussée que leur vision a pris appui sur leur révolte morale, en 1945, face aux famines qui ont conduit à la mort de la moitié des malades mentaux hospitalisés, ce qu’on a appelé sous le terme d’extermination douce. Lisez par exemple l’ouvrage d’Isabelle von Bueltzingsloewen, La famine des hôpitaux psychiatriques sous l’occupation, paru chez Aubier en 2007.

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