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Jean-Marie Forget : Éléments de psychopathologie à l’adolescence

Je suis psychiatre, psychanalyste à l’ALI et avec Marika Bergès, que vous avez dû voir la semaine dernière, nous organisons l’enseignement de l’EPEP qui est l’École de Psychanalyse de l’Enfant et de l’adolescent à Paris et nous nous efforçons aussi, depuis un certain nombre d’années, de d’éditer une série de textes de psychopathologie de l’enfant dans la collection chez Érès.
Ces travaux portent sur des thèmes de la clinique actuelle, ils sont accessibles et ils ne s’adressent pas simplement aux analystes mais à tous ceux qui travaillent dans le champ des soins. Les thèmes sont l’hyperactivité le TDAH comme on dit maintenant, les problèmes des apprentissages, le corps, les phobies, etc.., et récemment les écrans, intitulé « les écrans de nos enfants ».
Pour ce qui est de la clinique des adolescents, j’en ai eu l’expérience dans le public pendant un certain nombre d’années, notamment dans le 13e arrondissement, avec Alain Braconnier sur un secteur d’adolescents. Je ne travaille désormais qu’en ville où je reçois, outre des adultes, des enfants et des adolescents. Je reçois souvent les adolescents avec leur famille car les manifestations cliniques qui sont souvent un peu dramatisées, intriquent de manière complexe une part de responsabilité de l’enfant comme de la famille. A partir du moment où le praticien repère le nœud du symptôme dans ces enjeux emmêlés, les choses se désamorcent avec une grande rapidité.

Jean-Marie Forget : Désespoir et désespérance

Le livre de Fethi Banslama sur le djiadisme est d’une grande richesse. Il a en particulier l’avantage d’offrir la possibilité d’approfondissements supplémentaires. Il avance l’hypothèse que la radicalisation des jeunes, qu’il désigne du terme de super-musulmans, serait à rapporter à une désespérance du monde musulman, en général, et des jeunes dits musulmans de France, en particulier, avec toutes les ambiguïtés que comporte cette dénomination.

Jean-Marie Forget : Cycle Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent

Enfant RenoirBonsoir, ce soir on va travailler sur l'adolescence. Je m'appelle Jean-Marie Forget, j’ai une formation de psychiatre, et j'ai travaillé dans le secteur public pendant un certain nombre d'années ; c’est notamment là que, après avoir travaillé dans la psychiatrie adulte et puis la pédopsychiatrie, j'ai eu l'occasion de travailler sur les questions des adolescents. Il y a notamment deux éléments que j'avais trouvés intéressants : la manière dont, quand on rapporte une manifestation de souffrance, ou un symptôme, qui semblent souvent avoir des allures dramatiques, à la logique familiale, on se rend compte qu'on arrive à désamorcer les choses très vite, et ça redistribue les responsabilités de chacun. C’est toujours un travail tout à fait intéressant et assez surprenant.

J-M.Forget : Y a-t-il une clinique spécifique à l’adolescence ?

Pouvons-nous parler d’une clinique des adolescents ?
Alors, en introduction, je voudrais vous proposer trois caractéristiques qui me sembleraient exemplaires d’une clinique de l’adolescence, qui est une clinique symptomatique en train de se constituer.
La première, c’est que ce serait une clinique du désir sexuel en tant qu’il est mis en jeu par le réveil de la puberté, et, que le réel du corps et de la jouissance va imposer au sujet et au jeune d’en rendre compte par des coordonnées intimes de son identité qui sont déjà en place, mais qui jusqu’alors lui ont permis de saisir ou d’appréhender approximativement sa place d’être de parole. Ce sont des marques inconscientes qui viennent s’appuyer sur des marques inconscientes qui lui échappent. Et, ces marques inconscientes, il les découvre. Il les découvre en même temps qu’il va y prendre appui. Comme un enfant apprend à tenir compte de son déséquilibre quand il commence à marcher, quand il se lance. Je trouve que la comparaison avec la manière dont un enfant se lance et dont il tient compte de son déséquilibre me semble toujours très parlante. Bon, c’est un des premiers points.

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