Anthologie de Charles Melman

Proxipathie

La proxipathie 

Il s'agit d'attirer l'attention sur une pathologie des plus courantes, familière, au point d'être méconnue. Elle concerne la relation au voisin, qu'il soit de palier, du jardin, de table, de métro etc. voire de lit.

Ce proche sera en effet souvent mal toléré, du fait d'être un semblable par la proximité topographique et en même temps différent du fait de ses particularités.

Proxipathie

L'affreux Mot-maux

Des mots nouveaux apparaissent dans les media pour désigner des maux jusqu’ici tapis, en attente. 

Comme chez Artaud (L’affreux  M.M.), des souffrances neuves ainsi s’épanouissent.

Comment ne pas commencer à visiter ce jardin ?

    Proxipathie
    Voile

L'affreux Mot-maux

Charles Melman : Différence entre la clinique freudienne et la clinique lacanienne - 1

Puisque, on va commencer par ceci, c’est que, de façon très générale, évidemment, ce qui ne va pas dans notre espèce, c’est le déficit qu’elle rencontre dans la jouissance. Personne de ce côté-là qui puisse être satisfait. Jusque-là, je crois que l’on est à peu près d’accord. Mais, ce qu’il y a de beaucoup plus drôle, et sans doute, de plus riche d’effets, c’est de vérifier que cette insatisfaction est un passage, un état nécessaire pour rendre accès à la jouissance sexuelle possible. Voilà bien l’obstacle auquel nous avons affaire : d’un côté, donc, cette insatisfaction pérenne, puisqu’elle est signalée depuis que nous avons des résidus littéraires, on ne parle que de ça, c’est-à-dire que ça va pas, que ce soit entre hommes, entre hommes et femmes, que ce soit dans le rapport à la nature, que ce soit dans le rapport à l’éducation, aux enfants, ça ne marche pas. ça dure.

Charles Melman : Différence entre la clinique freudienne et la clinique lacanienne - 1

Charles Melman : Les demoiselles de Freud avant la guerre

Les demoiselles que Freud rencontra au début de sa carrière souffraient apparemment d'un traumatisme : le viol dont elles auraient été l'objet de la part d'un proche parent, l'oncle allégua Freud pour ne pas dire qu'il était question du père, les médecins et l'opinion publique n'étant pas disposés à admettre ces affabulations.
En réalité il ne mit pas longtemps à ne pas y croire lui-même et renonça à la théorie de l'origine traumatique des hystéries observées.
Mais alors quoi ? Qui est le coupable ?

Charles Melman : Les demoiselles de Freud avant la guerre

Charles Melman : L'identité subvertie

Nous en avons un double témoignage, d’une part celui de la crise manifeste éprouvée par, on va dire pour aller plus vite et globalement, la jeunesse occidentale affranchie de tout lien ou presque à un référent, qu’il soit religieux, national, paternel, patriarcal, et que l’on voit du même coup s’organiser dans ce qui semble néanmoins la recherche inévitable, imparable, nécessaire d’une identité, que l’on voit s’organiser sous forme de bande, nous donnant ainsi le spectacle de ce qu’est à son origine la question de l’identité, c’est-à-dire un groupe qui se rassemble autour du partage d’un trait de reconnaissance commun et qui dès lors se reconnaît au moins entre soi une force, et remarquons-le tout de suite d’ailleurs, marquée par la virilité et y compris pour les filles, et une force réservée aux membres du groupe constitué comme fermé et dont l’hostilité immédiate à l’égard d’un entourage supposé indifférencié ou bien lui–même organisé par des identités concurrentes.

Charles Melman : L'identité subvertie

Conférence à Sainte Tulle : Aimez-vous la vérité ?

« L'histoire de la science nous montre que son progrès a régulièrement du lutter contre l'ignorance établie. Est-ce donc que nous cherchons à nous protéger contre la vérité? Et quelle serait la vérité qu'aujourd'hui nous chercherions à éviter? Voilà donc quelques termes: science, ignorance, vérité, que nous pourrions mettre ensemble à l'étude. » Charles Melman

Conférence à Sainte Tulle : Aimez-vous la vérité ?

Ch. Melman, M. Czermak, M. Darmon : Analyse conjointe de présentations de cas de patients psychotiques

Charles Melman : Cet effort que nous devons à Marcel, Marc et moi-même et que, je dois dire, reste riche d’enseignement et peut-être de promesses. Peut-être… Ce qui est curieux, c’est qu’il nous faille assurer la promotion de Lacan parmi ses élèves eux-mêmes. Ça, c’est une opération étrange. Mais, la situation cocasse était la suivante pendant des années. Lacan fait sa présentation. Elle est assurée par des élèves privilégiés pendant des années et il y a là un petit auditoire, un auditoire composé lui aussi d’élus, de privilégiés, de savants et chacun assiste à la démonstration qu’il fait de son examen sans rien comprendre à ce qu’il cherche, sans qu’il donne la moindre indication sur le parcours qu’il a effectué avec un patient qui, parfois est ravi, je dirais, de le rencontrer mais qui parfois l’est moins. Nous ne retrouvons dans ce parcours, qu’il effectue, aucun des traits de la clinique classique. Il s’en fout. Ça ne l’intéresse pas, où il conclut en ne faisant aucun commentaire sur ce qui s’est passé. Les échanges entre les présents sont en général succincts, polis et tout le monde s’en va avant que la semaine suivante ça recommence. C’était bien ça Marcel ?

Ch. Melman, M. Czermak, M. Darmon : Analyse conjointe de présentations de cas de patients psychotiques

Charles Melman : Interdit et limite, peut-on distinguer l’interdit contingent et la limite nécessaire propre à l’espèce humaine

Je me permets de rappeler que mon intention est d’essayer d’approcher ce que serait une loi spécifique de notre espèce qui finirait, en quelque sorte, par surgir au-delà des morales constituées que les époques, que les religions, que les mœurs ont dû au cours des siècles construire. Il est évident que dans une telle tentative, il peut m’arriver de sembler malmener telle ou telle morale constituée, je m’en excuse auprès de ceux qui risqueraient de se trouver sensibles ou touchés par cette atteinte, mais je les prie de croire qu’il s’agit essentiellement, sans nulle condamnation, de mesurer ces diverses morales, afin justement d’essayer de préciser ce que je signalais au départ et qui semble une question qui est restée en suspens durant tout le parcours de la philosophie et y compris jusqu’à aujourd’hui : quelle serait la loi qui serait spécifique, s’il en est une, et il semble bien qu’il y en ait une, qui serait spécifique à notre espèce. Il arrivait à Lacan de dire que les dix commandements, ça n’était jamais que les lois de la parole, et que donc du même coup, il n’était peut-être pas indispensable que quelque révélation vienne les faire valoir. Ceci en tout cas, bien sûr, reste à préciser.

Charles Melman : Interdit et limite, peut-on distinguer l’interdit contingent et la limite nécessaire propre à l’espèce humaine

Ch.Melman : L'autorité, qu'est-ce qui l'impose aujourd'hui

Alors, comme le sujet d’aujourd’hui est un sujet qui fâche, j’avais plutôt envie de le faire sous la forme d’une causerie, ce qui implique donc qu’on abandonne un ordre, un plan , comme ça, pour évoluer au gré de ce que l’on perçoit d’un échange, serait-il tacite… Enfin, on va bien voir si ça se termine par une insurrection au cœur de Paris. Après tout, ça nous fera un peu de distraction, on en manque !
Donc nous relevons d’une espèce dont la reproduction est sexuée. Nous n’y pouvons rien, on ne nous a pas demandé notre avis, c’est comme ça ! La reproduction sexuée dont il est remarquable de noter ceci : c’est que chez l’animal, notre aîné, ça se passe sans problème majeur, ça occupe une partie tout à fait réduite de son temps : une fois que c’est fait, eh bien on passe à autre chose, et puis on se laisse le temps d’un cycle suivant, tranquillement. Alors il peut y avoir évidemment chez les primates des conflits d’autorité entre mâles, etc., mais enfin, ça n’occupe quand même pas une place essentielle.

Ch.Melman : L'autorité, qu'est-ce qui l'impose aujourd'hui

Ch.Melman : La radicalisation à l'adolescence relève-t-elle de l'idéologie ou de la psychopathologie ?

Je commencerai peut-être en rappelant cet adage latin : rien de ce qui est humain ne m’est étranger. Autrement dit, ces manifestations que nous étudions ne sont pas le fait d’extraterrestres, mais ils sont le fait de gens en majorité quelconques, simples. Les frères Kouachi, c’était vraiment des gens quelconques : ils n’avaient rien de spécial, rien de particulier , et qui vont donc s’avérer susceptibles d’être agités par les mécanismes qui, du même coup, sont aussi les miens. Le seul problème, heureux d’ailleurs je m’en félicite, les miens, pour le moment, n’ont aucunement besoin de s’exprimer de la sorte.

Ch.Melman : La radicalisation à l'adolescence relève-t-elle de l'idéologie ou de la psychopathologie ?

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