Edito de Charles Melman : Les mots maux

Il y a comme d’habitude une question de vocabulaire.
L’échiquier politique s’enrichit ainsi d’un parti qui promeut l’insoumission. Et comme le fait remarquer son leader ce sont aujourd’hui ses idées qui sont dans la rue.
Certes mais, comble de la réussite, elles se manifestent du même mouvement contre la direction du parti, affrontée à l’insoumission de ses lieutenants.
Les gilets jaunes battent donc le pavé sans que le pouvoir les ait vu arriver. Eux non plus d’ailleurs puisque, les principes mis à part, aucun responsable ne les a explicitement invités. Rien que le bouche à oreille ou plutôt le tweet à tweet. Leur mobilité aussi est remarquable ainsi que les revendications sur les lieux occupés.
Au point que le ministre annonce une nouvelle tactique pour les forces de l’ordre : désormais elles seront mobiles !
En un mot, c’est le triomphe de l’auto-mobile : à cause d’un max de taxes le gouvernement a perdu son axe et du peuple, dont nous sommes, il n’en reste que peu à lui plaire. Car ces jeux de mots l’accablent et sans mieux le brancher.